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Test de la Fitbit Ionic : une montre plus sportive que connectée

La Ionic est la nouvelle montre de sport haut de gamme de Fitbit. Elle propose de nombreuses fonctions de suivi d’activité mais est pénalisée par des options logicielles non finalisées.

L'avis de 01net.com

Fitbit Ionic

Les plus

  • + Excellentes finitions
  • + Bel écran
  • + Bonne application mobile
  • + Quatre jours d'autonomie
  • + Cardio et GPS au poignet

Les moins

  • - Très peu d'applications
  • - Service de coaching payant
  • - Pas de suivi cardio en natation
  • - Fonction de paiement non disponible en France
  • - Impossibilité de répondre aux notifications

Conception

4.5 / 5

Autonomie

5 / 5

Fonctions

3.5 / 5

Equipement

4 / 5

Appréciation générale

3.5 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 11/10/2017

Voir le verdict

Fiche technique

Fitbit Ionic

Système Fitbit OS
Systèmes compatibles Android, iOS, Windows Phone
Magasin d'applications Fitbit App Gallery
Capacité de stockage disponible 2495 Mo
Type d'alimentation Batterie(s)
Voir la fiche complète

Près d’un an après avoir racheté Pebble, Fitbit sort la Ionic, sa première montre capable de profiter d’applications développées par des tiers. Comme la Surge en son temps, elle est équipée d’un capteur cardio au poignet et d’une puce GPS. Elle embarque par ailleurs d’un grand écran tactile en couleurs. Vendue 350 euros, elle affiche une autonomie théorique de quatre jours.

Des finitions exemplaires

Si les bracelets connectés de Fitbit ressemblent bien à des bracelets, on ne peut pas en dire autant de ses montres connectées. La Blaze l’an dernier comme la Ionic cette année adoptent des formats rectangulaires. Ce choix esthétique ne conviendra pas à tous. Aux yeux de certains, il pourrait même s’avérer un frein pour porter la Ionic au quotidien. De notre côté, nous apprécions l’allure de la montre et ses finitions.

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En aluminium, le cadran est léger, avec un poids de 30 grammes. A la différence de nombreux produits concurrents, le capteur de rythme cardiaque est totalement intégré au boîtier, sans aucune protubérance. Cela permet de ne pas être gêné par une pression excessive sur le dessus du poignet. Les trois boutons – un sur la tranche gauche, deux sur la tranche droite – sont striés, apportant un niveau de détails supplémentaires au niveau du design.

La Fitbit Ionic
01net.com – La Fitbit Ionic

Par défaut, un bracelet en silicone est fourni avec la Ionic. Le matériau est résistant et devrait être suffisamment robuste pour tenir de longs mois, voire davantage. La conséquence de cette solidité est une rigidité supérieure à la moyenne. Les plus sensibles pourraient éprouver un certain inconfort, notamment après quelques heures de port. Pour un style plus habillé, Fitbit commercialise des bracelets en cuir pour 60 euros, qu’on ne peut que conseiller de retirer avant de transpirer. Heureusement, le changement de bracelet se fait en moins de cinq secondes grâce au système d’attache de la marque.

Un superbe écran, une interface perfectible

Fitbit intègre un écran tactile couleurs de 1,4 pouce, bien contrasté. Le fabricant promet une luminosité importante et ne déçoit pas. A l’arrêt, en course, dans l’eau et en plein soleil, la petite dalle de la Ionic est irréprochable. On se rapproche de ce qui se fait de mieux en qualité d’affichage, à commencer par l’Apple Watch et la Samsung Gear S3.

La Fitbit Ionic
01net.com – La Fitbit Ionic

L’interface de la montre est pensée pour une navigation tactile avec, en complément, des boutons physiques. Celui de gauche fait office de bouton retour. Ceux de droite sont en réalité de simples raccourcis. Le premier permet d’afficher les statistiques de la journée, le second est dédié au lancement des exercices. Même sans consulter le mode d’emploi, utiliser la Ionic s’avère intuitif.

Baptisé Fitbit OS, le système d’exploitation de la montre n’est pas dénué de défauts, à commencer par un certain manque de fluidité. Dès lors que l’on sollicite l’appareil un peu trop intensément, les animations ont tendance à saccader. Une faiblesse renforcée par quelques latences au niveau tactile. Mais ce sont surtout les promesses trop ambitieuses de Fitbit en matière de richesse fonctionnelle qui sont source de frustration.

Une supérette d’applications

Fin 2016, Fitbit rachetait Pebble, pionnier de la montre connectée. Pour 40 millions de dollars, le géant américain visait avant tout à acquérir un savoir-faire logiciel. L’acquisition porte aujourd’hui ses fruits : pour la première fois, un kit de développement (SDK) est mis à disposition des développeurs qui désirent mettre au point une application Fitbit OS.

La Fitbit Ionic
01net.com – La Fitbit Ionic

Comme Apple, Samsung, et les fabricants de montres Android Wear, Fitbit peut donc proposer un magasin d’applications, baptisé Fitbit App Gallery. Pour le moment, il s’agit plutôt d’une supérette : quelques rares partenaires comme Strava – un excellent service par ailleurs – ont accepté de développer une appli dédiée à la Ionic. Ni Spotify ni Deezer ne sont pour le moment présents sur Fitbit OS.

Pour écouter de la musique, il faudra donc stocker ses morceaux « en dur » sur les 2,5 Go disponibles. Une opération qui vous renvoie en 2003, à l’heure où il fallait ouvrir un logiciel sur ordinateur pour paramétrer des accessoires. En prime, il faut connecter la montre au même réseau Wi-Fi que celui de son ordinateur. Vous voulez écouter le dernier album de Larusso pendant votre prochaine course ? Préparez-vous au parcours du combattant.

Des notifications qui restent sans réponse

En bonne montre « intelligente », la Ionic permet de recevoir ses notifications, qu’il s’agisse des appels, SMS ou messages provenant des réseaux sociaux. Mais vous ne pourrez pas en faire grand chose. Contrairement à une Apple Watch ou à une Samsung Gear S3, la Ionic n’est pas équipée de micro. Elle ne suggère pas non plus de réponses automatiques. Il est donc impossible de répondre à son correspondant.

L’an dernier, la Fitbit Blaze décevait par la limite de ses fonctions connectées. La Ionic va un peu plus loin en intégrant des applications tierces. Mais à l’heure où nous écrivons ces lignes, elles se comptent sur les doigts d’une main.

Fitbit vend la Ionic comme une « montre-coach », capable d’entraîner l’utilisateur au quotidien. L’argument est même placé en tête des fonctionnalités sur le site de la marque. Effectivement, le bel écran de la montre est idéal pour diffuser de la vidéo. Malheureusement, ces fonctions d’entraînement trouvent rapidement leurs limites. Depuis la montre, il est possible d’accéder à… trois séquences. Par la suite, une quatrième vidéo viendra compléter la série, avec un contenu adapté au profil de l’utilisateur. En 2018, une dizaine de sessions de coaching audio feront leur apparition. Le choix de fichiers sonores est plutôt pertinent : il est peu confortable de suivre une vidéo au poignet en faisant de l’exercice. Sans haut-parleur, un casque bluetooth sera indispensable.

La Fitbit Ionic
01net.com – La Fitbit Ionic

Pour profiter d’autres exercices vidéo, Fitbit propose un onglet « Conseil » dans lequel sont répertoriés des programmes de remise en forme ou de perfectionnement. En réalité, il s’agit d’une liste de liens vers l’appli Fitbit Coach, nouvelle version de l’application Fitstar. Une fois cette dernière ouverte, vous pourrez accéder à ces contenus… en passant à la caisse : il vous en coûtera 8 euros par mois. Si quelques vidéos sont disponibles gratuitement, il est dommage que le fabricant d’un produit à 350 euros ne daigne pas offrir quelques mois d’abonnement au service premium.

L'interface de l'application Fitbit
01net.com – L’interface de l’application Fitbit

Du paiement, mais pour qui ?

Fitbit communique par ailleurs sur l’arrivée d’une fonction de paiement, grâce à l’intégration d’une puce NFC. Afin de tester cette fonction, le fabricant nous a offert une carte prépayée de 25 euros. Nous le concédons, nous avons accepté le cadeau sans broncher : nous n’avions pas le choix dans la mesure où aucune banque française n’est compatible pour le moment. La fonction s’active par une longue pression sur le bouton de gauche. Sur les deux transactions effectuées, nous n’avons pas rencontré de problème. Difficile de dire quand les clients français pourront en profiter.

Interface de l'application Fitbit
01net.com – Interface de l’application Fitbit

L’enchaînement de ces critiques pourraient laisser penser que nous sommes déçus par les fonctionnalités logicielles de la Ionic. Ce n’est pourtant pas le cas. Comme nous l’expliquons plus haut, l’interface logicielle de la montre est intuitive et l’application mobile est l’une des plus réussies du marché. Mais le département marketing de Fitbit a dû communiquer sur les nouveautés qu’il avait sous la main, à savoir des applications qui n’existent pas encore, un service de coaching essentiellement payant et un système de paiement qui ne concerne qu’une minorité d’utilisateurs. Jusqu’à nouvel ordre – début 2018 au mieux, ne misez pas trop dessus.

Sports : fiable et polyvalente

Fitbit peut toujours compter sur son savoir-faire : suivre notre activité de la manière la plus ludique possible. Venant remplacer le Surge dans la gamme de la marque, la Ionic bénéficie d’un capteur cardio au poignet et d’un GPS intégré, qui permet de suivre une course en extérieur et de calculer la distance parcourue avec précision.

La Fitbit Ionic
01net.com – La Fitbit Ionic

Durant une séance d’endurance (50 minutes à 9,5 puis 10 km/h), le bracelet a suivi notre rythme cardiaque avec précision. Comparées à celles d’une ceinture cardio, les données ne s’en écartent pas de plus de cinq battements par minute. Lors d’efforts plus poussés, la Ionic surrestime légèrement notre fréquence cardiaque. Un tendance haussière que l’on retrouvait déjà sur l’Alta HR.

Difficile de savoir si l’entreprise cherche à éviter tout comportement dangereux après avoir été poursuivie en justice sur le sujet, mais nous apprécions de ne jamais avoir vu s’afficher un rythme inférieur à ce qu’il était « réellement ». Comme tout bracelet d’activité, nous déconseillons son utilisation pour du fractionné, où les variations importantes de rythme cardiaque méritent l’usage d’une ceinture.

L’essentiel en natation

Nous avons également nagé avec la Ionic. Comme en course, les mesures sont fiables : le nombre de longueurs est bien évalué, tout comme le type de nage. A l’image de la majorité des montres connectées, les fonctions cardio sont désactivées sous l’eau, probablement par manque de fiabilité.

Interface de l'application Fitbit
01net.com – Interface de l’application Fitbit

En natation comme en course, le grand écran couleurs est un superbe atout, qui permet de suivre sa prestation de manière très confortable. On s’étonne cependant que le logiciel de Fitbit ne nous permette pas de mieux le personnaliser, par exemple pour afficher davantage de données, en temps réel, sur le cadran. Ce qui éviterait de devoir se servir des boutons pour accéder à son rythme cardiaque ou à la distance parcourue.

La Fitbit Ionic
01net.com – La Fitbit Ionic

Pour la première fois, Fitbit intègre un capteur de saturation pulsée en oxygène (SpO2), capable de mesurer le taux d’oxygène dans le sang. Un composant qui pourrait permettre de mieux analyser la récupération, ou de détecter une apnée du sommeil. Là encore, il faut se contenter d’une promesse. Si le capteur est déjà dans la montre, la Ionic ne sera capable d’en profiter que dans les prochaines semaines, ou les prochains mois.

L’appli au beau fixe, quelques données exportables

Présent depuis de longues années, Fitbit peut compter sur son application mobile, qui compte parmi les meilleures. Elle ne comblera pas les sportifs les plus aguerris – qui se tourneront vers les produits Garmin – mais elle est idéale pour une majorité d’utilisateurs, dont la pratique sportive se résume à une ou deux séances par semaine.

L'interface de l'application Fitbit
01net.com – L’interface de l’application Fitbit

Les données sont présentées sous forme de blocs facilement identifiables, dont on peut paramétrer l’emplacement. En un clin d’œil, on a droit à un panorama de sa journée, de ses derniers exercices et de l’évolution de son rythme cardiaque. Pour peu que l’on s’astreigne à renseigner ce que l’on ingurgite, les données d’alimentation sont accessibles.

La montre analyse aussi notre qualité de sommeil. Depuis le printemps, Fitbit combine les données du cardiofréquencemètre et de l’accéléromètre pour détecter les phases de sommeil (paradoxal, léger et profond). Si les résultats sont par nature difficiles à vérifier, les courbes fournies par l’application nous ont semblé cohérentes avec notre ressenti et nos souvenirs.

L'interface de l'application Fitbit
01net.com – L’interface de l’application Fitbit

Cet été, nous adressions un carton rouge à Fitbit pour sa gestion des données personnelles. Il fallait en effet débourser 45 euros par an pour pouvoir exporter ses propres données au format excel. Désormais, celles-ci sont disponibles gratuitement. Mais elles sont bien incomplètes. Télécharger l’historique d’une course ne vous permettra pas d’obtenir le détail de votre rythme cardiaque (seconde par seconde) mais simplement un bref résumé de votre entraînement. Une fois de plus, les sportifs plus pointus devront se tourner vers une offre logicielle plus spécifique comme celle de Garmin.

L’autonomie comme atout

Face à ses nombreuses rivales, la Fitbit Ionic bénéficie d’un avantage, au moins sur le papier : le fabricant évoque une autonomie d’environ quatre jours. Une performance rarissime sur une montre connectée avec capteur cardio en continu et écran couleurs tactile. Pourtant, la promesse est tenue. En maintenant les réglages par défaut (notamment la luminosité automatique) et en portant l’appareil jour et nuit, nous avons tenu quatre jours et demi. Précisons que cette endurance est fortement réduite en cas d’utilisation du GPS, comme sur toute montre connectée.

La Fitbit Ionic
01net.com – La Fitbit Ionic

Pour la recharge, Fitbit nous gratifie une fois de plus d’un système propriétaire. Vous oubliez le chargeur au travail ou sur votre lieu de vacances ? Il faudra débourser 20 euros pour vous en faire livrer un autre. Nous tempérons notre mauvaise humeur pour une unique raison : ce nouveau système de recharge est remarquable. Comme le défunt MagSafe d’Apple, il profite d’un système d’aimant pour se fixer à la montre. Quitte à rester dans un système fermé, on aimerait que Fitbit fasse l’effort de généraliser le chargeur de la Ionic sur ses prochains produits.

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