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La Corée du Sud ouvre une première brèche dans le monopole des app stores

Le pays vient de voter une loi qui permet enfin aux éditeurs de proposer un moyen de paiement alternatif dans les applications mobiles distribuées sur Apple App Store et Google Play. C’est la fin des juteuses commissions.

Article publié le 30 août 2021

C’est peut-être le début de la fin du jackpot des apps stores. La Corée du Sud devrait voter aujourd’hui une loi qui permettra aux éditeurs de proposer dans leurs applications un moyen de paiement alternatif à celui des plateformes d’Apple et de Google. Et donc d’éviter la traditionnelle commission de 15 à 30 % imposée par les deux géants et jugée anticoncurrentielle.

Certes, les développeurs peuvent commercialiser des abonnements sur leurs propres sites, mais il est interdit de le mentionner dans l’application mobile. Récemment, Apple a fait une toute petite concession. À la suite d’une action de groupe, la firme de Cupertino permet désormais aux développeurs d’utiliser les coordonnées collectées dans l’appli pour contacter les utilisateurs par des moyens extérieurs pour leur proposer un autre moyen de paiement. Un geste de bon prince.

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Selon Bloomberg, le vote du texte sud-coréen est quasiment assuré, étant donnée la majorité très confortable du parti au pouvoir. Il devrait provoquer des cris de joie chez Epic Games, l’éditeur de Fortnite, qui avait essayé de proposer son propre moyen de paiement dans son application iOS, ce qu’Apple avait contrecarré. Les deux sociétés s’affrontent désormais devant un tribunal américain. L’éditeur estime que ces obligations sont anticoncurrentielles et créent artificiellement un « pré carré ». Apple, pour sa part, soutient que ses règles permettent de garantir la sécurité des utilisateurs.

Ce qui est certain, c’est que les plates-formes de paiement d’Apple et Google sont extrêmement lucratives. Au deuxième trimestre 2021, le premier a généré 20 milliards de dollars et le second 11,8 milliards de dollars (source : Sensor Tower) Et les marges de ces revenus doivent certainement être très confortables. De plus en plus d’observateurs et de politiques estiment qu’il s’agit là d’un abus de position dominante. En Europe aussi, ça bouge sur ce front : en avril, l’Union Européenne a accusé d’Apple d’abus de position dominante sur le marché de la musique en ligne, lui reprochant notamment d’imposer des commissions à ses rivaux, comme Spotify.

Source: Bloomberg

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Gilbert KALLENBORN