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Test Nikon D810 : le champion des pixels à l’heure de la maturité

Le D810 améliore la partition du D800 et s’avère à la fois plus performant et plus abouti. Mais il fait l’impasse sur la 4K, dommage.

L'avis de 01net.com

Nikon D810

Les plus

  • + Capteur plein format 36,3 Mpix
  • + Hautes et basses sensibilités améliorées
  • + Silencieux de base et doté d'un mode encore plus silencieux
  • + Boîtier tropicalisé
  • + Rafale plus confortable que celle du D800 (5 i/s au lieu de 4 i/s)
  • + Mode vidé plus riche

Les moins

  • - Pas de vidéo 4K
  • - Rafale toujours inférieure à celle du 5D Mark III
  • - Pas de Wi-Fi intégré

Qualité photo

4.5 / 5

Qualité vidéo

3.5 / 5

Réactivité

3.5 / 5

Ergonomie et finition

4.5 / 5

Appréciation générale

4 / 5

Autres critères et mesures

4 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 25/09/2014

Voir le verdict

Fiche technique

Nikon D810

Monture (baïonnette) Nikon FX
Format de capteur Plein format 24 x 36
Définition du capteur 36.3 Mpx
Type de capteur CMOS Plein format 24 x 36 mm
Sensibilité ISO min 64
Voir la fiche complète

Nikon D810 : la promesse

Toujours champion de la définition d’image dans le monde des reflex, Nikon met à jour son D800 en la personne du D810. Le filtre passe-bas (anti-aliasing) fait sa disparition officielle quand ce n’était qu’une option sur le D800 (version E), l’ergonomie évolue un peu et de nombreuses petites améliorations çà et là font du D810 un boîtier un peu plus polyvalent et un peu moins clivant que le D800. Le champion du plein format ?

Nikon D810 : la réalité

Le problème des Lamborghini, c’est qu’elles roulent à la même vitesse que les Kangoo lorsqu’elles circulent sur le périph, à moins de vouloir se faire intercepter par la police bien sûr. Pour en profiter, il faut donc rouler sur circuit. Le D810 n’a pas besoin d’un circuit, mais d’optiques de compétition : son capteur CMOS plein format de 36 Mpix offre des résultats impressionnants de détails, mais uniquement lorsqu’il est équipé d’optiques adéquates. En tout début de phase de test, nous sommes tombés sur un zoom 24-70 mm f/2.8 trop maltraité par les journalistes. Nos premières images de test était donc décevantes, le focus étant peu précis et les clichés, mous. Mais une fois équipé du superbe 85 mm f/1.4, le capteur a révélé sa pleine performance. Et là, c’est le déluge de pixels, tant est si bien qu’on est plus proche du moyen format numérique (sauf pour la profondeur de champ) que du reflex traditionnel. Les images à pleine définition sont impressionnantes de détail et conviendront autant au shoot de studio qu’à la photo de paysages, deux domaines où la définition d’image compte beaucoup.

36 Mpix

Les reporters feront peut-être toujours un peu la tête à l’idée d’avoir à faire digérer de si gros fichiers à leur ordinateur, mais disons que cela force à ne pas trop shooter – la plaie du numérique. Dans ce domaine, un capteur plus petit (16 Mpix comme le Nikon D4S ou 20 Mpix comme le Canon EOS 5D Mark III) offre toujours un meilleur ratio qualité/taille de fichier, mais certains photojournalistes/auteurs devraient tout de même apprécier de pouvoir réaliser de très grands tirages.

Attention au temps d’exposition

Avec un capteur si riche en pixels, dépourvu de filtre passe-bas et des optiques de qualité, la netteté d’image est impressionnante… et cela peut aussi être une limite. En effet, le moindre mouvement du photographe se perçoit. De nombreux photographes, notamment des photographes de mariage, recommandent d’éviter les vitesses en dessous du 1/250e avec les optiques non stabilisées, car la perfection de l’appareil ne tolère pas de médiocrité à la prise de vue.

Meilleure rafale

Le D800 était limité à 4 i/s en plein format, ce qui était vraiment peu. Le D810 gagne une image par seconde soit 5 i/s voire même 7 i/s en mode recadré (DX) : l’image capturée ne prend que la partie centrale du capteur, soit un facteur de recadrage de x1,5 pour une définition de 15,3 Mpix. La rafale plein format colle un peu mieux aux attentes dans ce domaine de tarif et la rafale DX à 7 i/s offre un surplus de zoom et de rapidité pour la photo d’action. Nikon s’en sort donc plutôt bien avec son capteur ultra dense (36 Mpix, rappelons-le !).

sRAW, le mini RAW

Ce sera moins prégnant en sRAW, ce format RAW qui divise la définition d’image par 4 ; les clichés ne font plus que 9 Mpix, ce qui évite aux “sérial-shooters” de faire exploser leurs cartes mémoire trop vite. Si ce format a ses avantages, notamment et une fois encore pour les photographes de mariage (9 Mpix avec un tel capteur et de telles optiques permettent déjà de faire de bons tirages), le ratio définition/taille n’est pas si rentable que ça puisque si on divise la définition par quatre, le poids des fichiers n’est divisé que par deux. Une fonctionnalité dont il vous faudra peser les bénéfices.

Basses lumières : des progrès

Outre le nouveau mode d’exposition pondérée sur les hautes lumières qui garantit des photos de scène (concerts, spectacles, etc.) toujours correctement exposées, le D810 est un peu plus performant que son aïeul pour faire le point dans les basses lumières – mais il reste selon nous toujours bien inférieur au Canon EOS 5D Mark III dans ce domaine.
Compte tenu de la densité de son capteur en pixels, la montée en ISO est vraiment très bien gérée, avec des clichés au rendu parfait jusqu’à 1600 ISO, toujours très bon à 3200 ISO, encore exploitable à 6400 ISO. La valeur de 12.800 ISO est encore jouable à condition de shooter en RAW et de traiter le bruit de manière adéquate.

Déclencheur très silencieux

Comme le 5D Mark III, le D810 se dote d’un déclencheur vraiment plus silencieux que celui de la génération précédente. Si le clac du miroir est encore perceptible dans une situation de silence absolu, les ingénieurs de Nikon ont vraiment bien travaillé et il suffit d’un petit bruit de fond pour que le déclenchement se fasse oublier. Pour le déclenchement 100% silencieux il faudra choisir un autre boîtier, type Fujifilm X100s ou Panasonic GM1, GX7 ou GH4 si vous souhaitez un système à optiques interchangeables. Les reflex sont eux condamnés à faire au moins un peu de bruit avec leur obturateur mécanique et…leur miroir.

Ergonomie : du mieux dans le matériel

Nikon ne peut pas se permettre de révolutionner ses boîtiers professionnels, tant sa base d’utilisateurs est grande, mais doit procéder par touches successives. Par rapport au D800, le D810 offre une poignée un peu plus creusée, plus agréable à l’usage parce qu’elle permet de laisser “pendre” l’appareil dans la main sans trop se fatiguer. Toujours par rapport au D800 on note le grand retour de la protection d’écran en plastique (c’est quand vous voulez Mr Canon…). Le viseur est toujours aussi confortable et les matériaux sont toujours aussi bons – autant par la qualité de toucher que par leur résistance.
Cette douce amélioration matérielle ne se reflète pas sur le logiciel : les menus sont toujours aussi laids et l’arborescence toujours aussi profonde et énigmatique. On attend toujours une refonte des menus pour plus de lisibilité, mais il est clair que le sujet est sensible pour Nikon : quelle est la part de ceux qui veulent garder ces menus ? Et de ceux qui veulent en changer ?

Vidéo : ce qu’il faut pour aujourd’hui
Pionnier de la vidéo HD avec le D90 – 6 ans déjà – Nikon a raté le coche de la Full HD et a mis du temps à proposer de la vidéo dans ses boîtiers. Le D800 premier du temps avait déjà bien rattrapé le retard et aujourd’hui, le D810 est taillé pour les productions en Full HD : outre le focus peaking (mise en exergue des zones de netteté à l’écran), on a droit aux zébras (qui renseignent sur l’exposition), à une entrée microphone stéréo et une sortie casque de contrôle du volume pendant le tournage. Le D810 offre tous les débits de trames classiques de la full HD – 60/50/30/25 et 24 ips pour le cinéma.
On regrette cependant l’absence d’écran orientable, même si la justification de “la cohésion donc la solidité” du boîtier invoquée par Nikon a du sens. Au final, si cette fiche technique vidéo est très satisfaisante, elle montre cependant qu’en matière de vidéo, Nikon a toujours un cran de retard.

…pas pour demain

Si le D810 n’était “qu’un reflex” et si Nikon ne parlait pas de vidéo de manière insistante dans ses communiqués et fiches techniques, nous pourrions traiter ces fonctionnalités vidéo comme un “bonus” – Ricoh-Pentax assume par exemple pleinement que son K-3 est un appareil photo avant tout, et que les fonctions vidéo sont en bonus. Mais ce n’est pas le cas pour Nikon, qui veut séduire les cinéastes avec une sortie HDMI non compressée, la prise casque, etc. Or, si on peut débattre du “pour” ou “contre” la 4K – oui, il existe des arguments contre valides – il est nécessaire que les appareils récents intègrent la 4K afin de garantir, non seulement une meilleure qualité d’image aujourd’hui, mais surtout la pérennité du système demain. En faisant l’impasse sur la 4K en 2014, Nikon coupe ses utilisateurs de la 4K en 2016 : ce D810 semble être taillé pour durer 4 à 5 ans. Nous ne pouvons donc pas conseiller d’appareils Nikon dans ce domaine – tandis que Sony et Panasonic, bien plus outsiders dans la photo que Canon et Nikon, font le maximum d’efforts en ce sens.

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