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Fujifilm X-H2, le boîtier qui propulse l’APS-C à l’ère du 40 Mpixels et de la 8K

Jamais un appareil photo à capteur APS-C n’avait dépassé les 32 Mpix. Fujifilm explose cette limite avec son nouveau X-2 et son capteur 40 Mpixels. Calqué sur le X-H2s déjà lancé à destination des photographes d’action, le X-H2 vise les photographes à la recherche de hautes définitions et de la vidéo 8K.

À peine plus de trois mois après dévoilé son X-H2s, Fujifilm lance une seconde version de son boîtier APS-C haut de gamme. Quand le X-H2s était taillé pour la vitesse (« s » pour speed), le X-H2 « tout court » repousse les limites de la définition. Moins grand que le plein format, l’APS-C n’avait guère dépassé les 28 Mpixels chez Fujifilm – et 24 Mpixels chez Sony et 32,5 Mpixels chez Canon. Et se voir propulsé à 40,2 Mpixels grâce à un tout nouveau capteur. Appelé X-Trans CMOS 5 HR, il est donc toujours à matrice propriétaire X-Trans, représente la 5e génération de capteur de chez Fujifilm et cible les « Hautes Définitions » (HR, high resolution). Un capteur entièrement piloté par le processeur d’image XProcessor 5.

Au-delà de la définition qui devrait plaire aux Fujistes shootant des paysages ou ayant besoin de ce supplément de pixels (mais quels optiques sont adaptées ?), les spécifications de ce composant électronique sont assez exceptionnelles. Exceptionnelles pour Fujifilm, avec enfin une sensibilité minimale de 125 ISO et une belle plage dynamique vidéo de 13 IL (ou « diaph », pour les vieux briscards que vous êtes).

A lire aussi : Fujifilm X-H2s : le boîtier qui va faire de Fuji un champion de la photo de sport ?

Mais elles s’avèrent aussi exceptionnelles pour le monde de la photographie, avec un temps d’exposition minimal jamais vu : l’obturateur mécanique atteint les 1/180 000e de seconde (1/8 000e en mécanique) ! Une valeur folle, qui permet par exemple de shooter à pleine ouverture avec les optiques les plus lumineuses lors d’une journée ultra-ensoleillée. Une prouesse que la concurrence ne peut réaliser qu’avec l’utilisation de filtres à densité neutre qui limitent la quantité de lumière qui atteint le capteur.

Ce capteur rétroéclairé et empilé (« Stacked CMOS BSI » pour les plus pointus d’entre vous) est logiquement très rapide et propose de nombreux modes rafales, les plus performants imposant un recadrage. Pour les « vrais photographes » qui ont des tatouages de carte SD et CF Express B sur les bras, et qui ne veulent que des rafales pleine définition, le X-H2 tient 15 i/s en obturateur mécanique et 13 i/s en obturateur électronique. Le tout avec suivi des sujets – amélioré par l’apprentissage machine (machine learning) s’il vous plaît ! Et la profondeur de mémoire tampon ? Oh, trois fois rien : 1 000 images en JPEG (ou RAW compressé) et 127 images en RAW non compressé. Oui, c’est presque un appareil de sport lui aussi !

Multishoot de 160 Mpix, vidéo 8K

40,2 Mpix c’est bien, mais il est vrai que les capteurs plein format font mieux – Fujifilm le sait très bien, puisque ses boîtiers à capteurs moyen-format (plus grands que le 24×36) atteignent 100 Mpix. Comme de nombreux concurrents, Fujifilm a profité de la stabilisation mécanique capteur pour développer un mode combinant plusieurs prises de vue successives. Appelée « Pixel Shift Multi-Shot », la fonction capture 20 images qui doivent ensuite être assemblée sur ordinateur via un logiciel gratuit fourni par Fujifilm « Pixel Shift Combiner ». Qui produit en sortie un cliché de 160 Mpix.

Cette définition est aussi mise à profit en usage vidéo avec, pour la première fois pour Fujifilm, l’enregistrement de vidéo en 8K. De la vraie 8K, c’est-à-dire plein capteur et surtout vraiment disponible. Contrairement à certains boîtiers concurrents qui chauffent (coucou Canon !), Fujifilm promet que la conception de son boîtier permet un enregistrement continu en 8K30p pendant 160 minutes (ça fait 2h40, ne comptez pas, je suis là pour ça). Mieux encore : le X-H2 intègre trois standards d’Apple ProRes (422 HQ, 422, 422 L) avec prise en charge du ProRes 422 Proxy en 8K24P uniquement (le boîtier génère un second fichier en plus basse définition pour faciliter le travail des monteurs).

En plus de cela, la sortie HDMI permet de récupérer des fichiers vidéo RAW12 bit (Apple ProRes ou Blackmagic) à 30 images par seconde – ok, les puristes, à 29,97 images par seconde. Et le X-H2 prend évidemment en charge le format F-Log2 pour faciliter l’étalonnage (paramétrage des couleurs, ndlr). Concombre sur la tarte, le processeur a été optimisé pour la 8K et en plus de réglages plus précis de l’AF pour cet usage, le X-Processor 5 intègre un indicateur de netteté qui renforce le travail du focus peaking.

Et puisque qui peut le plus, peut le moins, on retrouve bien d’autres définitions vidéo. De la Full HD (jusqu’à 240 i/s), à la 4K DCI (la 4K cinéma) jusqu’à la 6,2K. D’ailleurs, en matière de 4K, le super capteur de 40 Mpix offre un beau cadeau : un zoom numérique sans perte x2. En zoomant lentement dans le capteur, le boîtier maintien une définition native 4K.

Belle électronique et belle mécanique

Fujifilm a été très en retard dans son intégration de la stabilisation mécanique du capteur. La raison nous avait été donnée par les ingénieurs japonais de la marque en 2018 lors du lancement du premier boîtier qui en fut équipé chez eux, le X-H1. Il s’agissait pour la marque de développer son propre mécanisme sans acheter la technologie chez un fournisseur – et ainsi ne dépendre de personne. En retard, mais désormais bien dans les standards actuels, Fujifilm promet que son mécanisme de stabilisation sur cinq axes offre jusqu’à sept vitesses de stabilisation. Ce qui veut dire que pour une photo théoriquement nette au 1/500e de seconde sans stabilisation, le boîtier peut produire la même image nette au 1/4 de seconde.

Toujours dans la conception mécanique, Fujifilm promet que son boîtier en alliage de magnésium encaisse tous les temps, même les -10 °C de Tourcoing en hiver. Tout garni de joints d’étanchéité, l’appareil intègre un obturateur garanti pour un demi-million de cycles de déclenchement (oui, c’est pas mal). En tout point similaire au X-H2 dont il ne diffère physiquement que par son absence de « S », il intègre fort logiquement le même capteur OLED 5,76 Mpixels, les mêmes batteries NP-W235. Mais, capteur plus dense et 8K obligent (plus de pixels !), leur endurance est un peu revue à la baisse : 680/570 clichés en mode éco (LCD/viseur), 530/510 photos en mode normal (LCD/viseur). Et de 530 images (60 i/s) à 400 (120 i/s) images en mode Boost dans le viseur.

Capteur super dense, mode 160 Mpix et vidéo 8K : vous pensez sans doute que ce boîtier coûte plus cher que son frère le X-H2S ? Si c’est le cas, comme nous, vous avez tort. Il semble que le capteur très haute vitesse du X-H2S et le supplément de mémoire tampon coûte cher, car le X-H2 coûte 500 euros de moins !

Le Fujifilm X-H2 sera lancé le 30 septembre prochain à 2 249 euros.
Il existera aussi dans une version « kit » avec le XF16-80 mm f/4 à 2 799 euros.

Liste des optiques dotées d’un pouvoir de résolution suffisant pour ce capteur de 40 Mpix :

  • XF16mmF2.8 R WR
  • XF18mmF1.4 R LM WR
  • XF23mmF1.4 R LM WR
  • XF23mmF2 R WR
  • XF27mmF2.8 R WR
  • XF33mmF1.4 R LM WR
  • XF35mmF2 R WR
  • XF50mmF1.0 R WR
  • XF50mmF2 R WR
  • XF56mmF1.2 R WR
  • XF80mmF2.8 R LM OIS MACRO
  • XF90mmF2 R LM WR
  • XF200mmF2 R LM OIS WR
  • XF8-16mmF2.8 R LM WR
  • XF16-55mmF2.8 R LM WR
  • XF18-120mmF4 LM PZ WR
  • XF50-140mmF2.8 R LM OIS WR
  • XF70-300mmF4-5.6 R LM OIS WR
  • XF100-400mmF4.5-5.6 R LM OIS WR
  • XF150-600mmF5.6-8 R LM OIS WR

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