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Test de la Kia EV6 : la voiture de l’année 2022, pour nous, c’est elle

En attendant de savoir si l’EV6 remportera le trophée « voiture de l’année 2022 », on vous explique pourquoi, elle mérite ce titre d’après nous. 

La plus chère des voitures de Kia est aussi celle qui se vend le plus depuis sa commercialisation en fin d’année dernière. L’EV6, SUV 100% électrique de la marque coréenne, détonne par son look, son niveau d’équipement, et, désormais, par ses chiffres de ventes.
Mais que se cache-t-il derrière le succès de la cousine du Ioniq 5 ? Rien de mieux pour le savoir que de tester la bête !

Un design plein d’ambition

Dans la cohorte des SUV massifs qui envahissent les rues, il est un modèle qui au moins ne manque pas de caractère. L’EV6 a un design unique qui le rend identifiable en un coup d’œil. Fruit de l’imagination, et du coup de crayon de Grégory Guillaume, le designer français de Kia, il affiche un look de coupé sportif agressif, grâce à sa ligne de toit fuyante et ses traits particulièrement sculptés. Kia, qui n’a pas toujours été salué pour son esthétique à cette fois mis la barre très haute, soignant jusqu’au moindre détail son dernier SUV. Ainsi, les poignées de portes affleurantes, le large becquet ou encore ses (très) grands rétroviseurs lui donnent une allure singulière. Quant au soin du détail il se vérifie par exemple sur cette LED discrètement cachée près du becquet et qui permet d’éclairer la trappe de recharge lorsqu’il fait nuit. Cette trappe elle aussi qui à l’inverse de la très grande majorité des modèles électriques n’est placée ni à l’avant derrière le logo, ni sur le côté comme une vulgaire trappe à essence, mais intégrée parfaitement à à l’énorme bloc optique à l’arrière. Bref, on aime ou pas le design de l’EV6 mais force est de constater qu’il y a du travail. Et, si l’on aime pas, coup de chance la même voiture ou presque existe chez le cousin Hyundai avec un design radicalement différent. 

Jean-David Duarte – 01net.com – L’EV6 a un empattement de près de 3 m.

En effet, Ioniq 5 et EV6 partagent une architecture E-GMP commune et bien que les deux constructeurs proposent une approche différente tant esthétiquement que dans la conduite, les deux véhicules semblent très proches au niveau des performances.

Jean-David Duarte – 01net.com – Sur le côté droit se loge une discrète trappe de recharge.

Pour le reste, lors de notre essai, nous avons bénéficié d’une version à quatre roues motrices et donc deux moteurs en finition GT Line, soit la version la plus chère de la gamme à près de 60 000 euros.
Cependant, si vous n’avez pas un besoin fondamental des 339 ch de la bête, vous préférerez, comme nous, la version propulsion. Celle-ci affiche 100 ch de moins (229, tout de même), mais profite d’une meilleure autonomie (528 km) et d’un coffre à l’avant, sous le capot. 

Jean-David Duarte – 01net.com – L’EV6 à 50 km/h précisément.

Un modèle de design intérieur

C’est peu dire que nous avons apprécié l’habitacle de l’EV6. Kia a réalisé un travail remarquable non seulement dans l’esthétique (qui pourra évidement déplaire), mais aussi dans l’aspect pratique.
La disparition du tunnel de transmission, qui est l’un des avantages inhérents aux modèles électriques, est ici utilisée à très bon escient, c’est-à-dire pour offrir de la place à l’avant comme à l’arrière. Concrètement, à l’arrière, la banquette peut recevoir dignement un troisième passager sans que celui-ci ait à faire de l’origami avec ses jambes.
Quant à l’avant, le module central très travaillé offre des rangements malins, ainsi qu’un espace utile près des deux ports USB. Léger regret les concernant, seul le plus à gauche au format USB 2.0, permet d’activer CarPlay ou Android Auto. Le second, USB-C, ne sera utilisé que pour la recharge.

Jean-David Duarte – 01net.com – Le volant, seule faute de goût d’un habitacle quasi parfait.

Le design intérieur, c’est aussi et surtout la planche de bord. Dans l’EV6, elle est mise en valeur par deux écrans de 12,3 pouces chacun, orientés vers le conducteur. Le premier sert à l’instrumentation numérique, le second est dévolu à l’infodivertissement.
Dans les faits, le système embarqué de Kia n’a pas à rougir face à la concurrence, plutôt agréable à utiliser, il est assez fluide, bien organisé dans ses sous-menus, et offre une navigation de qualité.
Néanmoins, nous ne pouvons que regretter que sur un véhicule vendu près de 50 000 euros, le raccordement du smartphone soit limité au filaire. En effet, point de connexion Bluetooth pour activer CarPlay ou Android Auto. Difficile à justifier.
Sous l’écran central se trouvent des commandes tactiles qui permettent de régler la climatisation à bord ou d’accéder, via un raccourci, à différents menus. Sur ce point, l’absence de boutons physiques est certes séduisante, mais force est de reconnaître qu’une fois au volant, les commandes tactiles sont beaucoup moins évidentes à appréhender surtout lorsqu’il faut jongler entre la climatisation et le menu raccourcis. 

Jean-David Duarte – 01net.com – Le tableau de bord donne l’impression d’envelopper le conducteur.

Dans l’ensemble, malgré ces quelques détails sur lesquels l’EV6 pourrait progresser, le SUV électrique de Kia est un modèle du genre au niveau de l’habitacle. Suffisamment moderne, sans verser dans le futurisme, pratique et bien fini, il s’avère particulièrement agréable dans une utilisation quotidienne. 

Autonomie : la juste mesure

Le groupe Hyundai Kia ne fait pas seulement partie des bons élèves lorsqu’il s’agit de juger l’autonomie de ses véhicules, il est une référence en la matière, au même titre que Tesla, ou Mercedes, plus récemment.
En effet, l’e-Niro ou encore le Kona sont à ce jour deux des véhicules disposant de la consommation électrique la plus maîtrisée. Il nous tardait donc de voir ce que le constructeur parviendrait à réaliser sur un véhicule non seulement plus lourd, mais aussi doté d’une architecture 800 V.
L’EV6 dispose d’une batterie de 77,4 kWh, qui, dans la configuration moteur qui est celle de notre test autorise quelque 500 km d’autonomie théorique.

Jean-David Duarte – 01net.com – Trois modes et trois identités visuelles différentes.

Comme d’habitude pour tous les véhicules disposant d’une batterie qu’il s’agisse de trottinettes ou de camping-car électriques, le fait de pouvoir vérifier la valeur d’autonomie WLTP est dépendante d’une multitude de facteurs que chacun commence à connaître (type de parcours, poids des occupants, température extérieure, mode de conduite, etc.)

Pour l’EV6, comme pour une bonne partie des électriques, il est possible d’approcher cette valeur maximale d’autonomie si toutes les conditions sont réunies.
Mais dans les faits, et pour une utilisation variée, mieux vaut tabler sur une autonomie comprise entre 350 et 450 km, votre position dans cette large fourchette dépendra principalement de votre propension à rouler sur autoroute.
Pour être un peu plus précis, disons qu’à 130 km/h sur autoroute la consommation se situera aux alentours de 23 kWh/100 km. En ville en revanche, à condition d’adopter une conduite douce, il est tout à fait possible de descendre sous les 18 kWh/100 km.

Jean-David Duarte – 01net.com – À l’arrêt, lorsqu’on a froid, on peut avoir des résultats étonnants sur la consommation.

L’autonomie, c’est aussi la régénération. Sur ce point le bilan de l’EV6 est particulièrement positif. Le SUV électrique de Kia dispose de quatre niveaux de récupération d’énergie au freinage, réglables via des palettes au volant.
Le quatrième niveau n’est autre qu’un mode i-Pedal (ou One Pedal) qui ralentit assez franchement le véhicule jusqu’à l’arrêt. Une fois appréhendé, ce mode permet tout simplement de se passer de la pédale de frein (hors situation d’urgence) et de prolonger son autonomie.

Enfin, en matière de recharge, l’EV6 est un monstre tout simplement. Avec une capacité de 239 kW à la pompe, il établit, avec la Ioniq 5, une valeur record. En théorie, cette capacité lui permet de récupérer de 10 à 80% de sa batterie en 18 mn seulement.
Bien évidemment, ceci sous condition de trouver une borne suffisamment puissante et qui délivre réellement sa puissance prétendue (Ionity, si tu nous lis…)

Jean-David Duarte – 01net.com – L’EV6 est aussi souple qu’énergique sur les petites départementales.

En conduite, l’EV6, ça donne quoi ?

Le moins que l’on puisse dire c’est qu’en matière de conduite, le SUV électrique de Kia assume pleinement son look sportif, si tant est qu’on puisse parler de conduite sportive en SUV.
Disons, pour être plus précis que, malgré son poids et son empattement, l’EV6 s’avère particulièrement dynamique. Et pour cause, des suspensions assez fermes, un centre de gravité bas et 339 ch sous le capot, ça donne souvent un cocktail détonnant.
L’EV6 bénéficie surtout d’un excellent travail de répartition des masses. C’est-à-dire que malgré ses 2,2 tonnes et son gabarit pachydermique, il est très agile dans les virages. Certes, le positionnement des batteries et le centre de gravité bas aident au comportement du véhicule, mais le travail réalisé par les ingénieurs de Kia sur ce point ne doit pas être occulté. 

Jean-David Duarte – 01net.com – Un aperçu des aides à la conduite de l’EV6.

Quant aux modes de conduite, ils sont plutôt bien dosés et même si le mode sport est, comme souvent, exagéré, il n’empêche pas de prendre du plaisir lorsque la route le permet. 

Verdict de l’essai :

Avec l’EV6, Kia frappe un très grand coup sur le marché des SUV électriques. Son dernier bébé ne se contente pas d’attirer les regards, il offre une alternative crédible à la Tesla Model Y. Certes, l’américain lui est supérieur en termes de performance et d’autonomie, mais il est aussi 12 000 euros plus cher. À 47 990 euros (hors bonus écologique), l’EV6 apparait comme une valeur sûre dans un segment en plein boom. 

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Dimitri Charitsis