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Tesla redémarre sa production européenne : deux défis l’attendent

Giga Berlin a dû encaisser de longues journées d’arrêt à la suite de retards sur l’acheminement des pièces en provenance d’Asie. En cause, le contexte géopolitique. Il est maintenant l’heure de reprendre la production et les négociations, pour espérer quadrupler la capacité du site.

Du détroit de Bab el-Mandeb au Cap de Bonne-Espérance, les attaques armées en mer Rouge ont eu raison du détournement des routes maritimes de l’Asie à l’Europe. Confrontées à un rallongement de taille du temps de leurs livraisons, de nombreuses entreprises ont commencé à accuser des retards sur leurs productions, et parmi elles : Tesla. Sa Gigafactory de Berlin, responsable de la production européenne du constructeur automobile américain, était à l’arrêt depuis deux semaines. En ce 12 février, ses 12 500 salariés ont pu reprendre leur poste.

« Les chaînes d’approvisionnement sont à nouveau fonctionnelles », déclarait le directeur de l’usine André Thierig, dans le Tagesspiegel, confirmant que Tesla avait retrouvé toute « la sécurité nécessaire pour que les pièces de production indispensables soient disponibles en quantités suffisantes pour pouvoir redémarrer complètement » l’usine. La rupture forcée arrivait alors que Giga Berlin avait atteint son record de production : 6 000 voitures par semaine. Une production tournée vers un seul modèle, le Model Y.

L’avenir de Giga Berlin en deux défis

Il y a encore un an, l’usine de Berlin n’était qu’une solution pour raccourcir les délais de livraison des clients européens. Elle est maintenant passée au statut de site de production de la voiture la plus vendue au monde en 2023. Le modèle est aussi le seul admissible au bonus écologique en France. Autrement dit, cette Gigafactory est stratégique, malgré sa petite taille comparée à Giga Shanghai (berceau de la Model 3) ou encore de Giga Austin (Texas) qui produit aussi des Model Y et qui héberge le siège social de Tesla. L’antenne berlinoise est donc la seule qui permettra de conformer la marque aux exigences locales en matière de coût environnemental des productions.

En plus de dominer le classement des voitures électriques, la Model Y a fait l’exploit de dépasser Toyota et son Rav4 l’année dernière, au classement des voitures les plus vendues dans le monde. Un exploit à 1,23 million d’exemplaires, soit 64 % de hausse en un an. En France, sa politique tarifaire et son accès au bonus écologique lui ont permis d’obtenir plus de 37 000 commandes. Mieux que la Model 3 avec 24 500 commandes ou que la Dacia Spring et ses 29 700 commandes.

Si les plans de la marque sont aujourd’hui tournés vers le Mexique et l’ouverture d’un site de production encore plus grand qu’à Shanghai, le constructeur automobile veut aussi pouvoir élargir le domaine de Giga Berlin de l’ordre de 70 hectares. Un moyen de passer de 6 000 unités par semaine à plus de 20 000, et passer le million de véhicules produits par an. Comme à l’époque de son installation, l’usine devra encore obtenir l’accord des locaux. Entourée de forêts, elle devra à nouveau abattre des arbres pour agrandir ses murs.

Les négociations ne devront pas trop tarder si Tesla compte pouvoir accueillir un nouveau modèle à Giga Berlin. D’autant plus qu’il ne s’agirait pas d’une Model 3 restylée ou d’un Cybertruck européen, mais de son fameux modèle accessible. Visant 25 000 dollars, il est prévu d’arriver sur le marché dès 2025, face à Volkswagen et son ID.2, Renault et son R5 E-Tech ou encore Citroën et son ë-C3.

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Source : Tagesspiegel


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