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Samsung va mettre des Radeon dans les voitures de Hyundai dès 2025

Comme son précédent Exynos 2200, la puce automobile de Samsung, appelée Exynos V920, intègre une puce graphique d’AMD. Basée sur la technologie RDNA 2 que l’on retrouve aussi dans la PlayStation 5, c’est notamment elle qui gère les affichages et les caméras. Elle qui sera aux commandes de la génération 2025 de certains modèles de Hyundai.

Les intégrations technologiques prennent parfois leur pleine mesure quand on analyse tout le spectre des produits développés. Alors que l’implémentation d’un GPU custom RDNA 2 d’AMD dans les puces mobiles de Samsung a fait long feu dans les smartphones avec l’abandon de l’Exynos 2200, le partenariat entre Samsung et AMD tient toujours dans un autre domaine : l’automobile. Plusieurs champions coréens ont récemment annoncé s’allier pour concevoir des plateformes automobiles souveraines. Et Samsung a évidemment signé pour son savoir-faire en matière de semi-conducteurs et a donc développé une puce spéciale appelée Exynos V920.

Un mouvement logique car, face à la concurrence acharnée dans le domaine des puces mobiles, Samsung se doit de trouver des voies de diversification. Développant des puces automobiles depuis des années déjà – il a déjà livré des puces à Audi, notamment en 2017 et 2019 – Samsung veut accélérer dans le segment. Et propose désormais, en plus des puces de contrôle de l’infotainment (les affichages avec informations et flux vidéo), une plateforme de communication 5G. Avec l’explosion du nombre d’écrans et de caméras, ainsi que la montée en puissance des algorithmes, il ne faut pas relâcher la pression dans la course aux performances.

L’automobile moins restrictive que les smartphones en matière de chauffe

Si la puce mobile a été un échec, cela ne veut pas dire que les technologies intrinsèques de Samsung – et ici de la puce d’AMD – soient fondamentalement mauvaises. Avec leur capacité de dissipation thermique très limitée – de 5 à 7 W maximum –, les puces pour smartphones évoluent dans un espace très contraignant. À ce jeu, l’Exynos 2200 de Samsung et AMD n’a pas brillé, ce qui ne l’enterre pas pour d’autres usages. En effet, les architectures intégrées aux puces (CPU, GPU, etc.) ont tous des plages de fonctionnement dans lesquelles leur rapport performances/watt est idéal. Ainsi, certaines puces sont très efficaces en dessous d’un certain seuil, mais peine à monter en puissance après. D’autre sont peu efficaces en dessous d’un certain seuil, mais arrivent à s’exprimer pleinement quand on leur donne plus de jus.

En plus de ses 10 cœurs CPU ARM Cortex A78E (deux groupes de quatre cœurs et un duo) et de son NPU double cœur, l’Exynos V920 profite donc d’un GPU Xclipse basé sur la technologie RDNA 2 d’AMD. La même que l’on retrouve dans les puces PC Ryzen 6000M ou encore dans les PlayStation 5 et autres Xbox Series. Une architecture qui est donc éprouvée pour les moyennes et hautes performances.

À la lecture de la fiche technique, on reste cependant sur notre faim : la mention « GPU: Xclipse GPU with AMD RDNA 2 Graphics Architecture » nous renseigne sur l’état de l’art employé… Sans laisser rient transpirer du niveau de performances à attendre, notamment en 3D. Car sans le nombre de cœurs (les CU chez AMD, pour Compute Units) ainsi que la fréquence, il est difficile de faire des projections. A contrario, la communication de Tesla et AMD à propos de la puce embarquée dans certain modèle faisait mention d’environ 10 TFLOPS, soit la puissance d’une console de salon moderne.

Les voitures électriques sont les nouvelles plateformes informatiques

La première question qui s’impose, c’est pourquoi Samsung a-t-il fait appel à AMD ? Une des raisons qui semble logique, est que, Samsung profite peut-être ainsi d’une plus grande compatibilité logicielle, AMD étant une référence graphique non seulement dans les PC, mais aussi dans les consoles de jeu. Loin d’être anecdotique, cette compatibilité pourrait avoir potentiellement pesé lourd pour Samsung. Car si le logiciel est important dans les produits grand public, il est critique dans l’automobile. Tout procédé de développement ou de mise à jour de pilote est bien plus lourd que dans les PC et smartphones, les plantages étant à proscrire dans des machines qui transportent des humains à 130 km/h.

Or, alors que les marchés des PC, smartphones et autres tablettes stagnent et font l’objet d’une compétition âpre, les boums conjugués de l’électrification et du développement de la conduite autonome transforment en profondeur le marché automobile. Le besoin de gérer de multiples caméras, d’intégrer la 5G et des bouts d’IA font des automobiles les plateformes informatiques de choix pour la prochaine décennie. Avec comme prospect de voir la portion de l’électronique peser jusqu’à 20% du coût total de certaines voitures d’ici à 2030 ! Dans le cadre de l’intégration de GPU AMD dans sa puce, la question long terme pour Samsung est de savoir si cette dépendance au bon vouloir d’un tiers – on pense aux pilotes logiciels – ne pourrait pas devenir une faiblesse. Notamment face à des Qualcomm qui, eux, maîtrisent pleinement leurs architectures GPU.

Si rien ne dit que l’on pourra jouer à Cyberpunk 2077 dans les Hyundai 2025 comme on peut le faire dans les Tesla, l’annonce et les éléments de langage techniques qui l’entourent tranchent avec les composants classiques de chez NXP et consorts. De là dire que le monde auto va commencer à parler gaming et overclocking, il n’y a qu’un pas. Mais on note tout de même la « PC-isation » d’un monde qui, il y a quelques années à peine, ne jurait que par les chevaux et pas le passage du 0 au 100 km/h !

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Source : Samsung


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