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Les policiers et les gendarmes fichés pendant 5 ans

Le ministre de l’Intérieur met en place la vidéosurveillance dans tous les locaux relevant du ministère de l’Intérieur. Les données personnelles des agents, prestataires et visiteurs seront également conservées dans des bases de données. La CNIL a donné son feu vert.

Un policier qui vole de la cocaïne au cœur du 36 quai des Orfèvres, ça fait désordre. En réaction à cette affaire survenue au début de ce mois, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve avait annoncé avec fracas la réalisation d’un audit sur la Brigade des stupéfiants.

Il a fait moins de publicité autour d’un arrêté pris le 14 août dernier pour placer sous « vidéoprotection » (vidéosurveillance) tous les bâtiments relevant du ministère de l’Intérieur. Le ministre planchait dessus depuis plusieurs mois, bien avant que l’affaire ne survienne. Mais le contexte vient justifier fort à propos sa décision. Car son but est également de contrôler toutes les allées et venues en consignant les données personnelles de tous ceux qui passent dans les bâtiments. Les éléments d’indentification (noms, prénoms, sexe, adresse, ect..) seront conservés durant cinq ans pour les prestataires et les agents (policiers, gendarmes), et trois mois pour les visiteurs.

La CNIL approuve avec quelques nuances

Petite précision, pas de caméra dans « les lieux d’intimité ». Comprenez les toilettes, ainsi que les salles de fouille et  d’examens médicaux. Les images seront effacées au bout de 30 jours.

Sollicitée le 6 mai dernier, la CNIL a donné son accord avec quelques réserves. Sa président Isabelle Falque-Pierrotin tenait à ce que les « lieux des échanges couverts par le secret professionnel » soient aussi exclus du dispositif. Elle juge également disproportionnée la durée de conservation de 5 ans des données personnelles des agents.

Enfin, elle a tenu à souligner deux conditions à respecter. Les caméras ne doivent pas enregistrer le son et « les images collectées seront circonscrites à un réseau informatique local (enregistreurs et serveurs locaux dédiés) en l’absence de transmission wi-fi et sans possibilité de consultation des images depuis internet. » Elle engage cependant le ministère de l’Intérieur a réévaluer régulièrement la sécurité des systèmes qui seront mis en places. 

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Amélie Charnay