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L’opérateur historique ukrainien a été victime d’une cyberattaque sans précédent

Urktelecom vient d’essuyer une agression d’une ampleur considérable, mais a réussi à rétablir l’essentiel de ses services après de fortes perturbations sur ses réseaux.

Les agressions russes contre les télécommunications ukrainiennes ont été limitées jusqu’ici. Sur les 60 cyberattaques affrontées depuis le début du conflit, seules quatre ont ciblé des opérateurs ou entreprises technologiques, d’après le rapport de l’équipe ukrainienne d’intervention d’urgence informatique (CERT).

La situation est peut-être en train de changer. Le Service d’État de protection spéciale des communications et de l’information (SSSCIP) d’Ukraine a rendu compte cette nuit sur Twitter d’une cyberattaque majeure contre l’opérateur historique Ukrtelecom. Il fournit à la fois ses services Internet fixe et mobile.

Le président de la SSSCIP Yurii Shchyhol a assuré que l’agression avait été neutralisée et que la reprise des services était en cours 15 heures après le début des perturbations. Sur sa page Facebook, Ukretelecom signale, au moment où nous écrivons cet article, que son réseau reste temporairement perturbé dans les régions de Melitopol et Luhansk.

Priorité aux forces militaires

D’après NetBlocks, une sorte de moniteur de l’Internet qui suit les interruptions et coupures de réseau à travers le monde, l’incident a débuté lundi 28 mars au petit matin et a pris de l’ampleur tout au long de la journée. Il a obligé Ukretelecom à limiter temporairement l’accès de ses services aux utilisateurs privés et aux entreprises, desservant en priorité les forces militaires. Les communications ont ainsi été fortement perturbées ce lundi toute la journée et une partie de la nuit à l’échelle nationale.

La connectivité aurait chuté de 13% par rapport au niveau d’avant guerre comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous :

C’est le plus grave incident de télécommunication auquel l’Ukraine a du faire face depuis le 24 février. Avec davantage de répercussions pour le grand public que la panne du réseau satellitaire KA-SAT de l’Américain Via-Sat, également attribuée aux Russes d’après les Etats-Unis. Le fait d’avoir ciblé l’opérateur historique n’est pas anodin puisqu’il est présent dans tout le pays et se retrouve parfois seul à couvrir certaines zones rurales.

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Le directeur de NetBlocks Alp Toker a déclaré à Forbes que «la perte progressive de connectivité était un signe qu’il ne s’agissait pas d’une coupure de courant ou de câble». Ce type d’intervention aurait été le plus simple à réaliser mais nécessite d’intervenir sur le terrain. On ignore cependant si cet incident est le fruit d’une attaque par déni de service (DDoS) ou d’une intrusion plus sophistiquée.

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Amélie CHARNAY