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Fusée de Jeff Bezos en Europe : les raisons de ce projet fou

Le nombre de commandes de Blue Origin continue d’augmenter et l’entreprise cherche aujourd’hui à ouvrir une nouvelle base de lancement. Contrairement à ce que le milieu du spatial américain nous a habitué, il serait question de s’installer à l’international. L’Europe est particulièrement prisée.

« Des centaines de millions de dollars de revenus et des milliards de dollars de commandes », obligeront l’entreprise de l’aérospatial Blue Origin à obtenir un troisième pas de tir, quelque part en dehors des États-Unis où les deux bases sont situées (Texas et Floride). C’est ce que le directeur exécutif de l’entreprise, Bob Smith, a pu récemment confirmer dans une interview accordée au Financial Times, après cinq ans de croissance et un projet de passer « d’une organisation de recherche à une entreprise ».

Celle qui est financée chaque année par Jeff Bezos plus d’un milliard de dollars par an vole pratiquement de ses propres ailes grâce à un carnet de commandes rempli, du tourisme spatial, un nouveau contrat de construction de base lunaire avec la Nasa (3,4 milliards de dollars), le projet d’Internet par satellites de la constellation Kuiper et l’envoi de matériel en orbite. Blue Origin a beau avoir été dans l’ombre de SpaceX et avoir récemment connu le report de ses lancements par les autorités, elle n’a pas quitté le ciel des yeux.

Pour pouvoir écrire la nouvelle page et pouvoir répondre au niveau de commandes croissant, l’entreprise de fusées de Jeff Bezos a dit qu’elle réfléchissait à s’installer en Europe. « Je pense qu’il y a une grande opportunité en Europe », a déclaré Smith avant d’ajouter : « Il est beaucoup moins clair pour nous de savoir comment vendre réellement des services spatiaux en Europe qu’aux États-Unis ». Le patron précisait bien que le projet était à sa genèse cela dit, et qu’aucune avancée dans les discussions ne permettait aujourd’hui de confirmer ou non que Blue Origin sera en Europe.

Pour l’Europe, attirer SpaceX et Blue Origin

Pour Blue Origin, s’installer dans une nouvelle région du monde, et pourquoi pas en Europe, serait l’occasion d’aller travailler au plus proche de clients, mais aussi de potentiels partenaires et nouveaux ingénieurs. « Nos sommes à l’affût de tout ce que nous pourrions acquérir pour monter en échelle et mieux servir nos clients » disait Bob Smith, avant d’ajouter que « l’Europe est connue pour ses professionnels de l’espace ».

Il faut dire que ce rêve cosmique est partagé avec plusieurs pays du Vieux continent, habitués à travailler du côté de la recherche plutôt que de hisser des entreprises de premier ordre dans la course au spatial. Au Royaume-Uni, c’est Virgin Orbit qui a inauguré le sol d’un lancement spatial. Malheureusement, il ne s’est pas soldé de la bonne façon. Outre-Manche, en Europe, la quête de devenir leader dans le lancement spatial est toujours d’actualité mais quoi qu’ils puissent dire, il faudra obligatoirement passer par Blue Origin ou SpaceX (donc en ouvrant les bras à Jeff Bezos et Elon Musk) pour avoir une chance de disposer d’un pas de tir.

L’entreprise de Jeff Bezos est même certainement encore plus importante, car le propriétaire du géant Amazon n’a jamais dilué sa participation dans Blue Origin, contrairement à celle d’Elon Musk avec des fonds de capital-risque dans SpaceX. En Europe, les milliardaires de la tech de premiers plans ne pèsent pas aussi lourds que leurs homologues américains, comparait d’ailleurs le Financial Times. « Ils ne financeront à aucun moment un secteur spatial dans un avenir proche ».

Quant à savoir si l’homme le plus riche du monde, le Français Bernard Arnault à la tête de LVMH est motivé pour investir dans le spatial en Europe, la réponse semble plutôt claire, et penche en faveur du non.

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Source : Financial Times


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