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Zone blanche : un village mexicain met en place son propre réseau mobile

Ils en avaient assez de leur isolement. Les habitants d’un petit village mexicain, aidés par des ONG, ont monté leur propre réseau mobile. En France, des communes attendent elles aussi une couverture mobile.

Délaissé par les opérateurs téléphoniques, un petit village reculé du Mexique a mis en place son propre réseau de téléphonie mobile pour rester en contact avec le monde extérieur. Perdus dans une forêt montagneuse du sud du pays, les 2 500 habitants du village Villa Talea de Castro ne constituent pas un investissement rentable pour les opérateurs du pays.

Ainsi, grâce à plusieurs ONG et à des universitaires, des villageois volontaires ont fixé il y a quelques mois une antenne sur un toit et installé un équipement radio-informatique permettant de faire fonctionner le mini-Réseau cellulaire de Talea (RCT). Le service coûte la modique somme de 15 pesos (1,2 dollar) par mois, soit 13 fois moins cher que les tarifs habituellement pratiqués à Mexico. Et l’appel aux Etats-Unis, où vivent de nombreux Mexicains originaire de cette région, n’est facturé que quelques centimes par minute.

Pour l’instant, le village n’a obtenu qu’une autorisation de deux ans par la Commission fédérale des communications, le temps de tester son équipement. Seul hic pour les quelque 600 abonnés : chaque appel ne peut durer plus de cinq minutes pour éviter la saturation du micro-réseau.

88 communes françaises en zone blanche

En France, la majorité des zones blanches (zones couvertes pas aucun des opérateurs de téléphonie mobile) se situe aussi dans des zones montagneuses indiquait l’Arcep dans un rapport de 2012. Onze départements concentrent presque 80 % des zones blanches avec en premier les Hautes-Alpes. Cela dit, pour l’Autorité de régulation, ces zones ne sont pas très peuplées et seules 88 communes étaient concernées à la fin 2011 contre 364 en 2008.

Mais pour l’association des utilisateurs de télécoms (Afutt), la méthode de calcul de l’Arcep n’est plus adaptée, car elle s’appuie sur des critères datant de 2007. Selon l’association, l’application de critères plus en phase avec l’utilisation actuelle du téléphone mobile se traduira par « une forte multiplication du nombre de zones blanches sur notre territoire ».

En tout cas, pour les habitants des communes en zones blanches, cette absence de couverture mobile est une vraie plaie. Ainsi dans le secteur de Carmensac, en Dordogne, une pétition a circulé en juillet dernier, pour réclamer une meilleure couverture de la zone. Pour les habitants, il est impensable en 2013 de ne pouvoir joindre une infirmière ou un médecin en cas d’urgence rapportait Sud-Ouest.

Mais ces zones blanches pourraient bien, contre toute attente, intéresser certains Français : les électrosensibles. En 2012, ils ont lancé une pétition en 2012 pour la constitution d’une zone où les réseaux filaires primeraient et où pourraient vivre des personnes actuellement en souffrance. Pour l’instant, ils n’ont obtenu de l’Etat qu’une surveillance sanitaire, pour une éventuelle reconnaissance future de l’électrosensibilité. Juste un premier pas pour les associations.

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Cécile Bolesse, avec AFP