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Le gouvernement envisage une surveillance sanitaire de l’électrosensibilité

Le ministère de la Santé va également travailler sur une meilleure prise en charge de personnes victimes d’hypersensibilité électromagnétique. A la grande satisfaction des associations qui les défendent.

Le gouvernement a fait un pas vers les électrosensibles qui, depuis des années, se sentent mal compris et mal écoutés. Le Collectif des électrosensibles de France (CESF) et l’association Priartem ont été reçus hier, 27 juin, par le cabinet de Marisol Touraine, ministre de la Santé. Ils ont l’impression d’avoir, enfin, trouvé une oreille attentive. « Nous avons sollicité de nombreuses fois le gouvernement par le passé. Hier, le ministère nous a souligné que l’exposition aux ondes était une vraie question de santé publique. Il nous a proposé des choses concrètes. On ne s’attendait pas à autant d’ouverture », explique Manuel Hervouet, fondateur du CESF.

Ainsi, selon le collectif, le cabinet de Marisol Touraine s’est engagé à nommer un « référent » à la Direction générale de la Santé ou à la Direction générale de l’offre des soins pour travailler sur la prise en charge médicale de l’hypersensibilité électromagnétique. Pour les associations, le but étant de déboucher sur  une reconnaissance officielle. Aujourd’hui, un électrosensible peut faire reconnaître sa maladie vis-à-vis de l’assurance maladie, mais c’est un parcours du combattant. « Aujourd’hui, je suis en invalidité. Mais j’ai dû faire plus d’une centaine de consultations médicales », précise le fondateur.

Des chiffres et des indicateurs

Autre mesure annoncée : la saisie de l’Institut national de veille sanitaire (INVS) pour réaliser une « étude de la prévalence et de l’indicence ». « L’idée est d’avoir des chiffres et des indicateurs : Combien existe-t-il d’électrosensibles en France ? Où sont-ils ? Comment évolue cette pathologie dans le temps ? etc. Ces données seraient recueillies par l’intermédiaire d’un réseau de médecins répartis sur le territoire », poursuit M. Hervouet.  Enfin, le cabinet de Marisol Touraine va appuyer les initiatives d’ouverture de l’INVS aux associations pour « profiter de l’expertise citoyenne ».  

Les deux associations ont réaffirmé en outre leurs critiques d’une étude clinique nationale, dite étude de Cochin (car pilotée par cet hôpital parisien) dont le but est de cerner le phénomène, en raison d’une approche « purement » psychologique du phénomène, selon les deux associations. Maux de tête, picotements, troubles du sommeil: les symptômes de l’hypersensibilité aux champs électromagnétiques sont divers, transitoires et communs à de nombreuses autres maladies. Ceux qui se déclarent hypersensibles citent souvent les antennes-relais, les portables, les téléphones sans fil ou le wifi comme les causes directes de leurs maux. Créé en 2008, le CESF compte à ce jour plus de 700 membres.

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Gilbert Kallenborn, avec AFP