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Voici la voiture de demain selon Qualcomm

Le géant américain Qualcomm a montré tout son savoir-faire en matière d’automobile connectée lors de son grand show annuel à San Francisco. Si la voiture autonome n’est pas au menu, le constructeur propose une interface homme-machine très intéressante.

Qualcomm organisait la semaine dernière son grand rassemblement annuel, qui avait cette année pour thème « l’internet des objets ». L’occasion pour le géant de l’électronique avant tout connu pour ses processeurs pour smartphones (Snapdragon), de présenter les derniers projets sur lesquels travaille son département de R&D. Et notamment dans le milieu de l’automobile, déjà bien occupé par son rival Nvidia qui équipe un grand nombre de véhicules de ses puces graphiques. Nous avons d’ailleurs présenté à plusieurs reprises le savoir-faire de la marque : un tableau de bord nouvelle génération chez Audi avec son virtual cockpit, avec qui il a aussi collaboré dans la conception de véhicules autonomes, tels que l’Audi RS7 Piloted Driving ou encore l’A7 qui a parcouru près de 900 km en conduite autonome. En janvier dernier, lors du salon CES, Nvidia avait aussi dévoilé sa puce Tegra X1, véritable cerveau de la voiture de demain.

Pour autant, de son côté Qualcomm est engagé dans plus de 40 projets automobiles avec une quinzaine de partenaires, incluant notamment l’équipement de modems 3G/4G (40 millions de voitures en circulation seraient équipées de modem 3G), et de modules Wi-Fi ou Bluetooth à bord des voitures. Et le concepteur a également présenté sa nouvelle solution en matière d’infotainement. Pour l’heure on ne parle pas encore de voiture autonome (même si là aussi des projets sont en cours), mais plutôt de solution pour améliorer l’interface « homme/machine ».

Caméras, reconnaissance faciale et vocale

La démonstration faite par Qualcomm à bord d’une Cadillac XTS s’est révélée être une bonne surprise pour une raison assez simple : elle apporte des solutions qui vont, selon nos premières impressions, contribuer à la sécurité sur la route.

À l’extérieur, le véhicule est équipé de quatre caméras : une dans la calandre, une autre au niveau du coffre et une sous chaque rétroviseur. Rien d’extraordinaire, on trouve déjà ce type d’installation chez plusieurs constructeurs pour assister les conducteurs dans les stationnements compliqués, grâce à une vue à 360 degrés qu’on retrouve ici sur l’écran LCD qui remplace l’instrumentation à aiguilles conventionnel.

Plus originale en revanche, la caméra dans la calandre peut-être couplée à la navigation GPS. Auquel cas, les instructions de guidage s’affichent en réalité augmentée sur le tableau de bord.

Plus rare encore, une autre caméra est intégrée derrière le volant. Celle-ci est couplée à un algorithme de reconnaissance faciale capable de détecter des signes de fatigue chez le conducteur. Rien n’est indiqué à ce sujet, mais la précision du dispositif pourrait même servir à l’identification du conducteur.

Une dernière caméra est intégrée dans la console centrale, au niveau du levier de vitesse. Elle est couplée à un capteur infrarouge, formant un dispositif permettant de piloter quelques fonctions multimédias, telles que le changement de piste en passant la main devant les capteurs, ou le mise en pause de la musique, cette fois-ci en laissant la main immobile.

Dernier élément de confort et de sécurité, le volant de la Cadillac intègre un bouton de reconnaissance vocale. Là encore un dispositif qui permettra de dicter une adresse au GPS ou appeler un contact. Ici la commande vocale peut également servir à fermer ou ouvrir les fenêtres de la voiture. À cet état de simple démonstration technologique, ce sont toutes les vitres qui s’ouvrent ou se ferment complètement, mais on peut tout à fait imaginer d’autres commandes pour piloter indépendamment chaque fenêtre.

L’infotainement nouvelle génération

Le système multimédia utilisé par Qualcomm pour sa démonstration à bord de la Cadillac fonctionne sous Android. Les interactions avec les deux smartphones installés dans la voiture nous ont parues assez intéressantes.

Ici, notre conducteur, « Jeff », peut mémoriser la position de son siège électrique qui sera ensuite automatiquement réglé lorsqu’il se connectera à la voiture. L’application « Qualcomm Car Companion » permet également de piloter la climatisation, verrouiller les portes ou encore ouvrir le coffre via l’écran tactile du smartphone.

De manière assez classique, le streaming audio en Bluetooth est automatiquement pris en charge, avec la reprise des pochettes de vos morceaux. Notons que la partie GPS utilise le logiciel TomTom et qu’il est possible de renvoyer l’affichage de l’écran tactile de 10 pouces, vers le compteur.

À l’image, du « virtual cockpit » d’Audi, la solution de Qualcomm utilise également une dalle LCD pour l’affichage de l’instrumentation, mais aussi de la cartographie du GPS. La puissance de calcul nécessaire à l’affichage de ce tableau bord nouvelle génération est délivrée par un Snapdragon 602A. Il s’agit d’un processeur composé de quatre cœurs cadencés à 1,5 GHz, dont la partie graphique est composée d’une puce Adreno 320. Nous aurions aimé tester cette installation sur la route, mais en l’état, tout nous a semblé assez fluide et efficace.

Très pratique au quotidien, Qualcomm a intégré un système de recharge sans fil via induction (technologie WiPower) dans le vide-poche de la console centrale. Pour utiliser les différents services connectés, les constructeurs automobiles auront deux possibilités. Soit laisser le client utiliser la connexion de son smartphone (partage Wi-Fi ou Bluetooth), soit utiliser le modem 4G Qualcomm. Connexion qui pourra d’ailleurs être redistribuée dans la voiture, via un point d’accès Wi-Fi sécurisé (puce Qualcomm Atheros VIVE QCA65x4).

A quand la voiture du futur ?

Il nous faut bien admettre que nous avons quelque peu été déçus de ne pas apercevoir les prémices de la voiture autonome chez le géant américain. Mais si pour l’heure, la marque n’affiche pas autant de projets en la matière que son rival Nvidia, les investissements en recherches et développements sont considérables. En 2014, Qualcomme investissait 5,5 milliards de dollars consacrés R&D, soit environ 21% du chiffre d’affaires de 26,5 milliards. Autant dire qu’un tel potentiel financier devraient l’aider à rattraper rapidement « son retard » sitôt que le sujet sera une priorité.

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David Nogueira (à San Francisco)