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TSMC va augmenter ses prix en 2022… et vous allez payer la différence

Les procédés les plus avancés techniquement (inférieurs à 10 nm) vont augmenter de 10%, une hausse qui grimpera à 20% pour des procédés plus anciens. De quoi entraîner une hausse de quasiment tous les produits électroniques.

Dès début 2022 le Taiwanais TSMC, plus gros fabricant de puces du monde, va augmenter les prix de toutes ses lignes de production. Dès le quatrième trimestre de cette année, toutes les ristournes déjà validées vont être annulées. Et à partir du 1er janvier, les puces coûteront de 10% à 20% selon la maturité du procédé. 

Et c’est là que cela peut surprendre : ce sont les procédés les plus matures, c’est-à-dire avec des tailles de transistors les plus larges – 16 nanomètres et plus – qui flamberont à +20%. Les procédés de pointe, tout ce qui est strictement inférieur à 16 nm (oui, même le 5 nm d’Apple), augmenteront eux de 10%. Une hausse qui ne tombe pas du ciel, mais qui s’explique par le contexte.

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Du côté de la hausse en elle-même, elle était prévisible : la pénurie de semi-conducteurs tire les prix vers le haut, car tous les éléments de la chaîne de production – machines de fabrication, produits chimiques, matières premières, etc. – sont, eux aussi, à la hausse.

De plus, la pénurie est arrivée au moment d’une accélération de la demande en semi-conducteurs (que l’on retrouve aussi bien dans les aspirateurs que les voitures) qui imposent aux fabricants de construire de nouvelles usines. Des sites qui coûtent désormais de 12 milliards à 25 milliards de dollars selon la taille et la complexité de la gravure cible. TSMC a ainsi prévu d’investir 100 milliards sur trois ans, des milliards qu’il faut bien trouver quelque part.

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En ce qui concerne la différence d’augmentation entre les différents procédés, contrairement aux apparences, elle est tout à fait logique. Car elle s’appuie sur un élément implacable de tout procédé industriel : les volumes. D’un côté les géants de la tech que sont Apple, AMD, Qualcomm, Intel, etc. font appel à des procédés certes très avancés, mais dont les prix sont déjà élevés (car ils prennent toujours en compte le coût des usines) et surtout ultravolumiques.

Rien que pour Apple, cela représente 200 millions de puces d’iPhone par an (et on ne vous parle pas des iPad, Mac M1, Apple TV, Apple Watch, etc.). Les tarifs sont donc déjà élevés et les usines tournent à plein régime.

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Du côté des process plus matures, les usines qui commencent à être rentabilisées voient généralement leur ticket de « node » (16 nm, 22 nm, etc.) baisser au fil du temps. Seulement voilà, la demande notamment automobile est repartie à la hausse, et il faut maintenir ces sites pour les clients en les remplissant d’ingénieurs (souvent spécialisés pour chaque client) et remettre en place des marges plus importantes (loi de l’offre et de la demande).

Sans compter que le maintien de ces sites empêche TSMC de passer à d’autres nodes. L’espace étant cher, notamment sur la petite île de Taïwan où TSMC concentre l’essentiel de sa production, qu’il est coutume de raser une usine trop vieille pour en construire une de nouvelle génération par-dessus.

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La hausse sera-t-elle répercutée sur les consommateurs ? Évidemment, il n’existe pas de gentille entreprise qui aime perdre de l’argent ! Mais cette hausse ne sera pas nécessairement (trop) visible. Dans un smartphone, le SoC n’est qu’un des composants, on peut donc imaginer quelques marges baisser. Dans le cas d’un terminal à un prix cible de 150 euros par exemple, une telle hausse entraînera soit la baisse de la qualité de certains composants (qualité de la dalle, endurance de la batterie), soit le retrait de certains extras (étanchéité, nombre de modules caméra) pour rester au même tarif.

Dans tous les cas, cette hausse profite à TSMC qui non seulement voit son cours de bourse en hausse, mais surtout va engranger le surplus de cash nécessaire au financement de ses projets pharaonique. Vers le 1 nm et au-delà !

Source : Wall Street Journal

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