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On a testé le Mercedes EQC : le plus sérieux des SUV 100% électriques

Avec l’EQC, Mercedes dispose enfin de son premier véhicule zéro émission. Pour savoir ce que vaut le SUV, nous l’avons testé en conditions réelles pendant une semaine. Alors, simple coup d’essai dans l’électrique ou première réussie ? 

Une fois n’est pas coutume, le premier véhicule 100% électrique de Mercedes est un SUV. L’EQC, voilà comment se nomme la réplique du constructeur allemand aux Jaguar i-Pace, Audi e-Tron et à « vous-savez-qui ».

Au-delà du paradoxe qui consiste à faire d’un énorme SUV, l’emblème de son engagement écologique, il convient de s’interroger sur la qualité intrinsèque de cet EQC. Pour répondre à cette question, nous avons choisi d’utiliser le véhicule zéro émission de la firme de Stuttgart en conditions réelles. Une semaine de trajets quotidiens et de virées ponctuelles au volant de ce premier représentant 100% électrique de la marque à l’étoile. 

Thomas Remilleret – 01 Net – L’EQC ne déborde pas de signes d’électrification distinctifs.

Le GLC électrifié 

Avant d’embarquer dans l’EQC, un tour du propriétaire s’impose. Et un premier constat par la même occasion : ce SUV électrique a une silhouette très similaire à celle du GLC, l’un des SUV thermiques de Mercedes. Soit une allure de break surélevé mais qui n’entache en rien une ligne joliment sculptée dont on peine à croire qu’elle s’étend sur près de 5 mètres (4,76 pour être précis). C’est tout sauf un hasard puisque l’EQC a été développé à partir d’une plate-forme de GLC. Et à moins de s’approcher d’assez près, il est difficile de deviner l’électrification de la bête. Seul le logo et quelques discrètes touches bleutées soulignent le type de motorisation choisie. 

Thomas Remilleret – 01 Net – L’arrière de l’EQC.

À l’intérieur, c’est du grand classique, mais un classique de haute volée. Les habitués de Mercedes retrouveront un niveau de finition impeccable et une intégration soignée de chaque élément intérieur, qu’il s’agisse des écrans, des différentes commandes ou des haut-parleurs signés Burmester. 

Un plaisir pour les technophiles

La firme de Stuttgart communique allègrement sur son assistant vocal « Hey Mercedes », à raison. À défaut de faire jeu égal avec Alexa ou Google Assistant, il est de loin celui-qui s’en sort le mieux en voiture. Bien évidemment, l’expérience n’est pas parfaite. Il faut parfois faire trembler ses cordes vocales pour se faire entendre de sa Mercedes et on n’est pas à l’abri de se voir présenter le bulletin météo lorsqu’on demande un ajustement de la climatisation. Mais dans l’ensemble, c’est un assistant qui donne envie d’être utilisé et qui change légèrement l’expérience à bord. Il s’avère notamment utile pour les réglages basiques tels que la climatisation, la navigation ou le changement de radio.

Thomas Remilleret – 01 Net – L’écran d’instrumentation personnalisable de l’EQC.

Mais il serait injuste de réduire la technologie embarquée de l’EQC à son seul assistant vocal. En réalité, sur son véhicule électrique comme sur l’ensemble de sa gamme récente, le constructeur allemand présente l’un des environnements de conduite les plus aboutis en matière de technologie. Les deux écrans de 10 pouces, l’un pour l’instrumentation, l’autre pour les médias et la navigation sont très bien intégrés au tableau de bord. 

L’écran du conducteur est paramétrable et permet de choisir sur le cadran droit, les informations à afficher. Mercedes a également développé trois profils d’affichage différents qu’il est possible de sélectionner à l’aide des touches situées sur la partie gauche du volant. 

Mercedes – L’habitacle de l’EQC.

L’écran central, lui, concerne l’environnement de la voiture que ce soit pour changer l’ambiance à bord (mention spéciale à l’odorama façon Mercedes), ou la musique. C’est également sur cet écran que CarPlay ou Android Auto prennent le relais de l’OS maison. 

L’EQC sur la route : une leçon de polyvalence

Avec 408 ch sous le capot et 760 Nm de couple immédiat, l’EQC affiche une fiche technique ambitieuse. De fait, le 0 à 100 km/h est bouclé en 5,1 secondes malgré 2,4 tonnes sur la balance. Concrètement, la puissance est disponible et il n’est pas nécessaire de passer en mode de conduite sport pour en profiter. L’EQC sait se montrer mordant lorsqu’il le faut mais ce n’est pas là qu’il est le plus impressionnant. 

Thomas Remilleret – 01 Net – Le sélecteur de mode de conduite est idéalement placé.

Au contraire, l’EQC est le plus doué lorsqu’il s’agit de se faire oublier. Avec un niveau d’isolation qui réduit presque à néant le bruit de roulement, des amortisseurs qui compensent largement les 650 kg de surpoids dus aux batteries, la conduite est extrêmement douce et confortable. En somme, les qualités parfaites pour une voiture électrique. 

L’autonomie est là, le réseau de recharge toujours pas

L’autonomie théorique de l’EQC est de 414 km (cycle WLTP). Celle-ci dépend essentiellement du style de conduite et du type de voies empruntés. Comme avec les autres véhicules électriques, sur autoroute, l’autonomie fond comme neige au soleil. Celle-ci est également impactée dès lorsque l’on utilise les différents services à bord (climatisation, sièges massants, etc.). Au cours de notre semaine, en alternant entre conduite souple et dynamique, entre bouchons parisiens et virées dans la campagne francilienne, nous avons pu constater que les estimations de Mercedes étaient plutôt honnêtes. 

Mercedes – Le double écran impressionnant du SUV électrique de Mercedes.

Quant à la recharge, elle se fait très simplement, à l’aide de l’un des deux câbles fournis avec la voiture. Il est possible de charger en DC (courant continu) sur une prise CCS, sur les réseaux Ionity ou Corridor, par  exemple, à 110 kW, ce qui permet de récupérer 70% de l’autonomie en 40 minutes. Ces bornes étant plutôt rares la charge AC (courant alternatif) en 7,4 kW est la norme. Au domicile, ou sur certains parkings bien équipés, l’heure de recharge rapporte quelques 33 km à la voiture. Ce sont donc les prises les plus appropriées pour recharger l’EQC lorsqu’il n’est pas requis, la nuit. C’est à ce moment qu’il récupère le plus souvent 100% de sa charge, en une dizaine d’heures tout de même. 

Mercedes le sait bien, l’autonomie est, avec le prix d’achat, l’un des deux facteurs majeurs limitant l’expansion de la voiture électrique. Aussi, le constructeur a décidé d’inclure une mesure incitative pour tout achat d’un EQC. La carte « me Charge » est un service de série, pris en charge pendant trois ans et qui permet de recharger son SUV dans toutes les bornes compatibles en Europe. En France, le constructeur annonce quelques 16 000 points de recharge et au minimum une borne par tranche de 50 km sur autoroute. 

Thomas Remilleret – 01 Net – L’avant massif du Mercedes EQC.

Pendant notre d’essai nous avons pu constater que l’EQC n’échappait pas à ce qui est la norme pour la plupart des véhicules électriques. C’est à dire une aisance en ville où la batterie est relativement peu sollicitée et des difficultés à tenir la distance sur autoroute, notamment dès que l’on dépasse les 120 km/h. En définitive, la première voiture 100% électrique de Mercedes n’est pas une routière, mais qu’importe, le constructeur allemand n’a jamais prétendu vouloir jouer sur ce terrain-là. 

Verdict de l’essai :

Après une semaine avec l’EQC, le constat est clair : Mercedes a pleinement réussi son coup d’essai sur la voiture électrique même si la prise de risque était relativement limitée. Très abouti d’un point de vue technologique, le SUV 100% électrique de l’allemand s’avère particulièrement confortable et sait montrer les muscles si le besoin s’en ressent. Que ce soit sur la partie électrique avec une motorisation et une autonomie maîtrisées ou à l’intérieur où Mercedes se distingue particulièrement. Finalement, les points faibles de cet EQC sont les mêmes que ceux de ces concurrents – Tesla mis à part -, c’est à dire une autonomie qui plonge sur autoroute et un réseau de recharge trop peu développé. Mais avec un prix qui débute à 72 950 euros (bonus compris), Mercedes est moins cher que tous ses concurrents. 

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Dimitri Charitsis