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M1 Pro et M1 Max : les nouvelles puces hautes performances d’Apple ébranlent Nvidia, Intel et AMD

Continuant le chemin de la gamme Apple Silicon initiée par le M1, les M1 Pro et M1 Max conservent l’approche de mémoire unifiée CPU et GPU. Mais en faisant exploser le nombre de cœurs, notamment côté GPU. Et en promettant des performances jamais vues dans les PC portables.

Exit les rumeurs de M1X et autre M1Z : les deux nouvelles puces ARM développées pour la nouvelle fournée de MacBook Pro s’appellent M1 Pro et  M1 Max. Deux puces qui s’appuient sur les bases, plus que solides, du M1 premier du nom, lancé par la première fournée de MacBook Pro, MacBook Air et Mac mini de la génération Apple Silicon.

Si les M1 Pro et M1 Max reprennent la philosophie du M1, elles poussent les spécifications et les performances plus loin. Beaucoup plus loin. À vrai dire, on peut même affirmer que jamais le monde des PC portables n’a connu une puce si avancée et si ambitieuse.

Pour commencer, Apple conserve l’avantage en termes de procédé de fabrication. Tandis qu’AMD profite du process 7 nm de TSMC sur l’ensemble de sa gamme et Intel d’un (très bon) 10 nm SuperFin sur les puces Tiger Lake, Apple profite du 5 nm avec lequel sont déjà produites ses puces A15 et M1. Si nous allons voir que les ingénieurs d’Apple ont beaucoup de mérite quant à l’approche de la conception de ces nouvelles puces, il faut quand même rappeler que le procédé 5 nm de TSMC donne un avantage monstrueux à Apple en matière de densité de transistors et de consommation énergétique.

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Apple profite ici de son double statut d’acteur du monde du PC et des smartphones. Une force qui lui permet d’aligner deux puces avec un nombre ahurissant de transistors : le M1 Pro en intègre 33,7 milliards et le M1 Max 57 milliards. Des puces tout-en-un (lire ci-dessous) qui profitent de la sobriété naturelle de l’architecture ARM pour promettre des autonomies insolentes de 17h de lecture vidéo et 11h de navigation Web pour le MacBook Pro 14 pouces à 21h de lecture vidéo et 14h de Web pour le MacBook Pro 16 pouces.

Puces vraiment tout-en-un, le GPU et la RAM au coeur des différences

Comme pour le M1, les M1 Pro et M1 Max intègrent la mémoire vive sur le package – un ensemble qui combine le die processeur auquel sont accolés, à côté, les modules de RAM. Configurable de 16 Go à 32 Go (M1 Pro) ou de 32 Go à 64 Go (M1 Max) de mémoire vive, ces deux puces diffèrent peu côté CPU. Si une version dégradée du M1 Pro n’a que 8 cœurs opérationnels, toutes les autres déclinaisons des M1 Pro et M1 Max embarquent 10 cœurs CPU.

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La différence principale se joue donc sur le nombre de cœurs GPU (de 14 à 32 unités) et sur la mémoire vive « unifiée ». Une approche validée par les performances du premier M1 : en évitant des allers-retours entre des modules de RAM CPU et GPU séparés, le M1 a prouvé que, dans le domaine des SoC pour PC portable, il s’agissait du meilleur choix technique.

Deux processeurs, 6+4 variantes

Entre le plus petit des M1 Pro (8 CPU, 14 GPU, 16 NE, 16 Go) et le plus costaud des M1 Max (10 CPU, 32 GPU, 16 NE, 64 Go), Apple facture 1 190 euros supplémentaires.
Outre la marge toujours confortable d’Apple, on mesure aussi que le taux de rendement d’une puce intégrant 57 milliards de transistors a un coût.

Les dix versions des puces M1 Pro et M1 Max

  • M1 Pro CPU 8 Cœurs, GPU 14 Cœurs, Neural Engine 16 Cœurs, 16 Go de mémoire unifiée
  • M1 Pro CPU 8 Cœurs, GPU 14 Cœurs, Neural Engine 16 Cœurs, 32 Go de mémoire unifiée
  • M1 Pro CPU 10 Cœurs, GPU 14 Cœurs, Neural Engine 16 Cœurs, 16 Go de mémoire unifiée
  • M1 Pro CPU 10 Cœurs, GPU 14 Cœurs, Neural Engine 16 Cœurs, 32 Go de mémoire unifiée
  • M1 Pro CPU 10 Cœurs, GPU 16 Cœurs, Neural Engine 16 Cœurs, 16 Go de mémoire unifiée
  • M1 Pro CPU 10 Cœurs, GPU 16 Cœurs, Neural Engine 16 Cœurs, 32 Go de mémoire unifiée
  • M1 Max CPU 10 Cœurs, GPU 24 Cœurs, Neural Engine 16 Cœurs, 32 Go de mémoire unifiée
  • M1 Max CPU 10 Cœurs, GPU 24 Cœurs, Neural Engine 16 Cœurs, 64 Go de mémoire unifiée
  • M1 Max CPU 10 Cœurs, GPU 32 Cœurs, Neural Engine 16 Cœurs, 32 Go de mémoire unifiée
  • M1 Max CPU 10 Cœurs, GPU 32 Cœurs, Neural Engine 16 Cœurs, 64  Go de mémoire unifiée

Le grand nombre de déclinaisons de ces deux puces – dix versions au total – va dans ce sens. Difficile, voire impossible, de produire beaucoup de puces dont 100% des cœurs CPU et GPU sont opérationnels. En désactivant les cœurs « ratés » – pratique commune de l’industrie – Apple crée des références utiles à la création d’un effet de gamme. Gare cependant à ne pas perdre les consommateurs. Et il nous tarde de voir les écarts pratiques entre un GPU à 14 cœurs et un GPU à 16 cœurs.

La mémoire, l’arme d’Apple

Nous l’avons déjà souligné, l’unification des mémoires CPU et GPU est une approche très pertinente, de même que sa grande proximité physique avec la puce monolithique intégrant CPU et GPU au sein du même die.

Apple ne s’est pas contenté ici de rajouter des cœurs GPU entre les versions Pro et Max et a beaucoup travaillé sur la façon – et la vitesse ! – dont l’information va circuler entre les cœurs CPU, GPU et la mémoire unifiée. Et alors que le M1 Pro affiche déjà une bande passante de 200 Go/s (x3 plus que le M1), la puce M1 Max pousse le vice à 400 Go/s. Soit deux fois plus que le M1 Pro et six fois plus que le M1 Max.

Sur le papier, ce délire total laisse à penser qu’Apple ne crâne pas le moins du monde avec ses promesses de performances dans les logiciels professionnels. Car si le calcul pur est important (on parle de computing dans le jargon), le goulet d’étranglement le plus important ces dernières années est à chercher du côté de la bande passante mémoire – donc de la circulation des informations au sein d’un système.

Apple semble d’ailleurs aller jusqu’au bout du raisonnement en promettant aussi un SSD ultra rapide affichant jusqu’à 7,4 Go/s de débit (sans doute en lecture). De quoi lire sans saccade plusieurs fichiers vidéo 8K.

Des puces complexes, la part belle à l’accélération vidéo

Rappelons ici que nous ne parlons pas des « processeurs » d’Apple dans le sens de CPU. Comme les puces pour smartphone ou PC, les « processeurs » (entre guillemets à nouveau) sont plus que jamais des system-on-a-chip, ou SoC. Des puces tout-en-un intégrant CPU, GPU, processeur neuronal, unités de compression/décompression vidéo, enclave de sécurité, etc.

Désormais paragons des SoC informatiques, les M1 Pro et M1 Max font la part belle à l’accélération des process liés à la vidéo, autant en décompression qu’en compression. Apple n’oublie pas son ADN tourné vers les professions créatives et lâche ici la bête.

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À la décompression matérielle H.264 et HEVC qu’embarque le M1 Pro, Apple ajoute à son M1 Max la prise en charge (matérielle là encore) de la compression et décompression de ses codes ProRes et ProRes RAW. Sur le papier, cela signifie qu’au lieu de solliciter le couple CPU/GPU pour travailler sur de tels fichiers vidéo, c’est ce Media Engine qui les prendra en charge de manière native. La consommation énergétique ainsi que la chauffe devraient donc être en chute libre par rapport aux machines précédentes équipées en puces Intel.

Un SoC très puissant et un SoC horriblement puissant

Apple s’est fendu de nombreuses comparaisons avec ses vieux MacBook Pro 13 et 16 pouces – le dernier est sorti en 2019… – qui déforment un peu la réalité – notamment côté GPU, Intel ayant au moins quadruplé ses performances graphiques par rapport aux modèles sélectionnés – mais donnent tout de même une image du SCUD qui s’apprête à s’abattre dans le camp du PC.
À savoir que ses deux puces qui s’affichent à 30W de TDP maximal devraient tout bonnement allumer tout ce qui se fait à l’heure actuelle sur PC du point de vue performances/intégration/consommation énergétique.

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Le M1 Pro promet d’être une puce très puissante puisqu’elle peut décoder jusqu’à 20 flux de vidéo en ProRes 4K. Quant au M1 Max, il gèrera en décompression jusqu’à sept flux ProRes 8K. Autant vous dire que la population des monteurs vidéo est en train de casser PEL et autres cochons en céramiques pour se payer une version 14 ou 16 pouces des futurs PC d’Apple.

Si Apple n’a pas joué la carte du jeu vidéo, sans doute pour des raisons de compatibilités d’API graphique, le Californien a fait du pied aux graphistes, modeleurs 3D, spécialistes des effets spéciaux ou du compositing, ou encore les photographes. Et si, à l’image du M1, les promesses en matière de performances sont tenues, le leadership du « power computing » mobile pourrait, pour la première fois depuis des lustres, revenir dans le camp Apple.

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En attendant des APU RDNA2 + Zen 5 chez AMD ou des Core 13e gen avec GPU Alchemist chez Intel ? Espérons-le pour les deux champions du x86. Parce qu’après la claque du M1, les M1 Pro et M1 Max ressemblent quand même à un combo crochet uppercut.

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