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La première pilule connectée vient d’être autorisée aux Etats-Unis et pose des questions de vie privée

La solution permet de contrôler la bonne prise d’un traitement par les patients. Mais ces derniers devront autoriser des entreprises tierces à accéder à leurs données personnelles. Par exemple les assurances.

C’est la première pilule connectée à être autorisée sur le marché. Aux Etats-Unis, la Food And Drug Administration (FDA) vient de donner son accord pour l’utilisation de l’une d’entre elles. La solution est celle du laboratoire Otsuka, fabricant du médicament antipsychotique Abilify, et de Proteus Digital Health, la société californienne qui a créé le capteur.

Intégré à chaque pilule, ce dernier est composé de cuivre, de magnésium et de silicium. Une fois dans l’estomac, le comprimé produit un signal électrique de faible intensité, un peu comme quand « on utilise une pomme de terre comme une pile », explique le New York Times. Ce signal est alors capté par un patch porté par le patient sur le côté gauche de sa cage thoracique. Celui-ci transmet ensuite en Bluetooth l’heure de la prise du médicament qui est compilée dans une application.

Contrôle et remboursement

Le but du système est en effet de contrôler que le patient prend bel et bien son traitement. Plusieurs usages sont alors possibles. Le premier est de rappeler aux personnes de ne pas l’oublier, notamment pour un public de personnes âgées soumises à un traitement chronique. Le second est de vérifier qu’il n’y a pas de surdosage, par exemple après une opération où le patient doit prendre des opioïdes.

Mais ceux qui attendent avec le plus d’impatience l’arrivée de ce système sur le marché sont certainement les assurances. Elles pourraient s’en servir pour vérifier que leurs clients prennent bel et bien le traitement qu’elles ont remboursé. Le cas échéant, elles pourraient augmenter les cotisations pour cette personne ou les réduire si le patient est un bon élève.

Un usage qui pose évidemment la question de la vie privée des patients. Dans l’expérimentation en cours, ils autorisent le laboratoire à y avoir accès, mais peuvent le révoquer à tout moment. Pas sûr que cela reste possible si le système se généralise et que le patient s’engage à le faire par contrat auprès de son assurance.

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Jean-Sébastien Zanchi