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L’ordinateur de demain fonctionnera comme un cerveau et apprendra de ses erreurs

Pour l’instant cantonnées aux laboratoires de recherches de quelques universités et géants de la high, les puces « intelligentes » pourraient commencer à faire leur apparition très prochainement dans nos « ordinateurs » quotidiens.

Un ordinateur, un écran bleu et un utilisateur qui s’arrache les cheveux. Un clic impatient et le son mécontent d’un programme qui ne comprend pas pourquoi vous vous évertuez à choisir cette option. L’ordinateur que nous connaissons aujourd’hui est très performant pour réaliser des tâches pour lesquelles il est programmé en suivant une logique prédéfinie et particulière. Mais quand il rencontre une erreur, dans son programme, dans son utilisation, il pose le crayon et s’arrête têtu. Ou plante.

Dès 2014 dans vos mains ?

Les choses pourraient changer dans les années à venir. Un article du New York Times met en avant la commercialisation dès 2014 d’une nouvelle génération de puce. Des puces dont le fonctionnement repose sur celui du système nerveux biologique. Elles reproduisent la façon dont les neurones réagissent aux stimuli et dont ils interagissent avec d’autres neurones.

Des systèmes de ce genre sont en cours de développement à très grande échelle au sein de structure comme Google qui, l’année dernière, avait créé un réseau neuronal composé de 16 000 processeurs.

A relativement courts termes, cette approche devrait aboutir à la création d’une nouvelle génération d’intelligence artificielle, qui devrait gérer et « maîtriser » certains domaines jusque-là réservés à l’humain, comme la vue, le langage, l’écoute, le déplacement dans l’espace, la manipulation et le contrôle d’objet. De telles avancées pourraient profondément changer la reconnaissance vocale ou faciale, jusque-là inféodé à des algorithmes très contraignants.

Une nouvelle approche de l’informatique

Car, ces nouvelles puces permettront de développer les programmes différemment. « Nous passons de la conception de systèmes informatiques à quelque chose qui a beaucoup à voir avec de l’informatique biologique », déclarait au New York Times, Larry Smarr, un astrophysicien du California Institute for Telecommunications and Information Technology, qui développe ce genre de puces.

Comme le rappelle le quotidien américain, les ordinateurs actuels fonctionnent selon des principes élaborés par John von Neumann il y a environ 65 ans. Le processeur central réalise des calculs très rapidement en suivant les consignes d’un programme, suite de 0 et de 1.
Les nouveaux processeurs, qui restent des puces en silicium, sont connectés entre eux de telle sorte qu’ils se comportent comme des synapses. Ils forment alors des groupes de « neurones ». On les appelle des processeurs neuromorphiques.

En sus de cette organisation, ils ne sont pas programmés à proprement parler, explique le New York Times. « Les connexions entre ces puces sont « sous-pesées » en fonction des corrélations de données que les processeurs ont déjà « appris ». », continue l’explication.
Ce poids attribué fait ensuite fluctuer le flux de données dans les puces, faisant évoluer en conséquence le réseau neuronal. Ce qui revient à dire que cette évolution programme les prochaines actions du « cerveau informatique » comme les « informations modifient les actions et pensées humaines ».
Autrement dit, « au lieu d’apporter les données vers la source de calcul comme nous le faisons aujourd’hui, nous pouvons maintenant apporter la puissance de calcul vers les données », analyse Dharmendra Modha, un scientifique d’IBM.

Skynet, ce n’est pas pour demain

Si ces nouveaux systèmes ouvrent en grand des portes qui semblent frappées du sceau de la science-fiction, l’ère des robots pensant, autonomes, portant secours aux humains ou marchant sur un lit de crânes humains est encore loin. L’ère de Skynet n’est pas encore arrivée. Ne serait-ce que parce que les réseaux neuronaux les plus performants sont pour l’instant bien moins performant que le cerveau humain et qu’ils consomment beaucoup d’énergie.
Dans un premier temps, ces nouveaux ensembles de puces pourraient être embarqués dans des supercalculateurs ou des smartphones en tant que co-processeurs. Il existe déjà des processeurs spécialisés dans le rendu graphique, dans le calcul de position grâce à des capteurs. Ces processeurs seraient là pour apporter un peu de souplesse dans un monde rigide, pas toujours adapté à l’humain. Ces nouvelles puces pourraient ainsi tolérer une erreur de programmation, humaine ou matérielle, évitant les plantages et autres contrariétés liés à l’usage intensif de l’informatique.
Un aperçu minime de ce qui est en route, mais qui laisse déjà rêveur…

A lire aussi :
Cerveau de Google : la révolution de la recherche est en route
– 08/10/2012

Source :
New York Times

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Pierre Fontaine