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Jeux vidéo, les grands moyens pour faire connaître le label PEGI

Le label européen PEGI d’information sur les jeux vidéo est largement méconnu. La faute à une mauvaise communication et une pédagogie laissant à désirer. Mais au sein des éditeurs français et au sommet de l’Etat, on entend bien changer la donne, avec, en point d’orgue, un spot télévisé.

Alors qu’on trouve toujours ici ou là une personne incompétente ou en campagne pour lier jeux vidéo et violence, dès qu’un drame secoue le pays, PEGI est largement inconnu d’une bonne partie des politiques et des utilisateurs. Selon une étude présentée par le SELL, Syndicat des Editeurs de Logiciels de Loisir, 86 % des parents ne connaissent pas ce système de notation des jeux. Une situation que Claude Greff, secrétaire d’Etat à la famille, déplore.  Selon elle, « c’est en faisant connaître PEGI qu’on pourra dédiaboliser le jeu vidéo ». Or pour faire connaître le label PEGI, il faut le rendre plus présent en magasin, en faire la publicité et l’expliquer aux parents qui sont généralement les acheteurs.

La communication comme solution

Voilà pourquoi, indépendamment des meurtres dans le sud-ouest de la France, l’Etat, le SELL, le CSA et l’Union nationale des associations familiales se sont associés pour lancer une campagne de sensibilisation autour de PEGI. Une campagne sous la forme d’un spot télévisé « non anxiogène », tiennent à préciser tous les acteurs précités. Et « non anxiogène », car on comprend en filigrane, derrière cette volonté d’informer et de former des habitudes, qu’il est question d’un marché florissant. Les premiers chiffres fournis pendant la présentation de ce spot indiquent 38,8 millions de jeux vidéo vendus en France en 2009 et 28 millions de clients hexagonaux. Pas mal pour un « loisir qui suscite des inquiétudes », comme le soulignait Claude Greff.

Le spot, idée originelle de la secrétaire d’Etat, s’est donc imposé. Financé par le SELL, il sera diffusé gratuitement « une dizaine de fois sur chaque chaîne » par les principaux acteurs du PAF (Groupe TF1, France Televisions, M6, Groupe Lagardère, Groupe Bolloré et Orange). Quand on fait remarquer au délégué général du SELL que dix fois c’est assez peu, celui-ci rappelle le chemin parcouru en quelques mois.

Cinq mois pour redonner vie à un label

En décembre 2011, cinq acteurs majeurs de la distribution, dont Game, la Fnac, Boulanger et Auchan, ont signé une charte d’engagement avec la secrétaire d’Etat chargée de la famille. L’objectif étant de faire connaître PEGI dans les enseignes de ces magasins. Cela passe notamment par un « renforcement de l’information des consommateurs notamment les parents, la mise en avant de la signalétique PEGI, la formation des vendeurs à la signalétique PEGI ». Et, à l’avenir, expliquait Jean-Claude Larue, « c’est dans les enseignes de la grande distribution qu’il va falloir porter nos efforts pédagogiques. » Car c’est là qu’on « prend un jeu et le met dans le caddie sans faire attention. »

Autrement dit, ce clip publicitaire est la dernière étape de neuf ans d’une existence passée assez inaperçue pour PEGI et de cinq mois de travail, avec « la famille en tête », pour reprendre les propos de la secrétaire à la Famille. Car, selon Jean-Claude Larue, habitué des phrases à la fois claires et sibyllines : « c’est la famille qui va faire la différence (…) ce n’est tout de même pas Claude Guéant. »

Un clip pour tout changer ?

Le clip, plutôt réussi, met en scène un enfant et un père légèrement débordé, qui se voit sauver des eaux parce qu’il se raccroche aux informations PEGI. Si on ne peut qu’être d’accord avec le slogan « Il n’y a pas d’âge pour jouer, mais il y a un âge pour chaque jeu », on peut s’interroger sur le poids réel d’un simple spot publicitaire. On pourra ensuite faire remarquer que l’âge moyen du joueur oscille entre 34 et 35 ans. Des joueurs, donc, mais aussi des parents, qui devraient être au courant de l’existence de PEGI. Si ce n’est pas le cas, par manque d’intérêt ou insouciance, malgré tout le volontarisme dont font preuve les acteurs à l’origine de ce clip, on n’a pas fini d’entendre parler de sensibilisation à PEGI.

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Pierre Fontaine