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Hyperloop : le train supersonique relierait toutes les villes du monde

Transporter dès 2018 des voyageurs à 1200 km/h, c’est l’ambition de Dirk Ahlborn. A la tête d’une startup qui veut concrétiser le projet d’Elon Musk, il est venu à Paris cette semaine pour exposer son plan ambitieux.

C’est une idée un peu folle qui a germé dans le cerveau de l’homme d’affaires Elon Musk en 2013 : relier Los Angeles à San Francisco en moins de 30 minutes grâce à un train supersonique baptisé Hyperloop. Sauf que cette rêverie de départ pourrait aboutir à un projet encore plus démesuré : connecter carrément toutes les villes du monde avec ce mode de transport futuriste.

C’est en tous cas l’ambition affichée de Dirk Ahlborn, le PDG de Hyperloop Transportation Technologies, l’une des start-up qui tente de concrétiser les plans d’Elon Musk. Il est venu exposer sa vision lors de la conférence Hellow Tomorrow ce vendredi 26 juin à Paris.

Aussi facile que prendre le métro

A l’entendre, tout paraît très simple. « Ce sera comme prendre un métro ulta rapide plusieurs fois par jour. Sauf que le train sera capable d’atteindre 1220 km/h en ligne droite », résume-t-il d’emblée. De quoi relier Paris à Marseille en 35 minutes théoriquement.

Concrètement, le train disposera de plusieurs compartiments et sera encapçulé. Il circulera dans un tube posé sur des coussins d’air pressurisés. Le tout fonctionnerait à l’énergie solaire. Les travaux de la piste d’essai devraient débuter au premier trimestre 2016 sur le terrain de Quay Valley, une ville nouvelle, écologique et privée qui n’est pas encore sortie de terre en Californie.  Et un premier tronçon pourrait être mis en service dès 2018 mais sur une courte distance.

Voir la vidéo officielle :

 Ahlborn vise aussi bien le transport de voyageurs que le fret et entend trouver un nouveau business model où les usagers paieraient en fonction de la demande. A Hyperloop de trouver les moyens de vendre des services supplémentaires durant le trajet. Pour lui, les compagnies ferroviaires appartiennent déjà au passé. « Ce sont des dinausores » , a–t-il lâché au micro de nos confrères de BFM Business comme on peut le voir-dessous :

Hyperloop est-il réalisable ?

Vidéo avec vues d’artistes, arguments chocs, Ahlborn a le discours rôdé de celui qui va bientôt lever des fonds. 50 millions pour commencer en août, puis 500 millions au second trimestre 2016. L’emballage marketing est tel qu’il est difficile de faire la part entre la réalité du projet et ce qui est survendu pour faire rêver les foules et les investisseurs.

Envisage-t-il sérieusement de « connecter toutes les grandes villes » de la planète ? En dépit du relief, de la congestion des grandes villes, du maillage déjà serré de certains pays comme la France, et de modes de transport performants comme le TGV ? Les Etats vont-ils accueuillir à bras ouverts une société privée américaine pour qu’elle construise son propre réseau et ses gares en centre-villes ?

Aux Etats-Unis, un simple projet projet de train à grande vitesse n’a pu se concrétiser en Californie faute de trouver un accord avec chacune des mégapoles traversées. Des difficultés qui ont fait changer de fusil d’épaule une autre start-up concurrente : Hyperloop Technologies. Elle envisage maintenant d’éviter les centre-villes et de se concentrer sur le transport de marchandises.

C’est la raison pour laquelle Ahlborn prend déjà la précaution d’annoncer que la mise en service devrait plutôt débuter au Moyen-Orient ou en Asie qu’aux Etats-Unis et en Europe. Reste le défi technologique. Et celui-ci pourrait bien être relevé.

Une société crowdsourcée

La force et l’originalité de la démarche d’Hyperloop Transportation Technologies, c’est de compter sur une armée de volontaires. Des amateurs, des étudiants mais aussi et surtout des ingénieurs hyper pointus de chez Boeing, Airbus ou encore la NASA qui planchent très concrètement sur la faisabilité technique de ce train. Ils ne recoivent pas de salaire, mais des stocks options.

« Nous fédérons plus de 400 professionnels de plus de 21 pays dont la France », a précisé fièrement Dirk Ahlborn hier à Paris. Malin. Ce travail collaboratif a l’avantage de ne pas demander beaucoup de ressources à Dirk Ahlborn. Pour le moment, c’est la plateforme JumpStartFund crée notamment par Dick Ahlborn qui fournit la structure mais il envisage maintenant de créer une société d’un nouveau genre complètement « crowdsourcée ».
« Rejoignez-vous ! »
a-t-il lancé en conclusion de son discours à Paris.

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Amélie Charnay