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Google remet le Nexus au coeur d’Android

Selon le Wall Street Journal, Google est en train de revoir de fond en comble sa stratégie pour consolider et unifier Android autour d’une expérience labellisée Nexus.

A en croire un article du Wall Street Journal, Google serait en train de renforcer la stratégie qu’il a tenté d’esquisser avec les Nexus, chez HTC et Samsung. A savoir, unifier le front de l’offre et de l’expérience utilisateur sous Android. Google a ainsi proposé à cinq partenaires de créer des Nexus. Ces smartphones, vitrines d’Android, réalisés sur commande pour Google, qui se passent de tout ajout logiciel du côté du fabricant. Parmi les fabricants élus, on trouve les incontournables que sont Samsung, Sony, HTC et Asus, auxquels s’ajoute Motorola Mobility, que Google a racheté en août 2011. A terme, les nouveaux géants chinois tels que ZTE et Huawei pourraient également entrer dans la danse.

Un socle commun en forme de Nexus

Le géant du Web se propose d’établir une relation privilégiée avec ces acteurs. Il leur offre un accès en avant-première aux nouvelles versions de son système d’exploitation mobile, en contrepartie, les fabricants construisent des Nexus.
On ne sait pas si la configuration matérielle sera unifiée, mais en tout cas, l’objectif de Google est de faire en sorte qu’au moins sur les Nexus, il y ait une vraie homogénéisation de l’interface et de l’expérience utilisateur. L’accord entre Google et les fabricants prévoient même que chaque fabricant puissent envoyer une douzaine d’ingénieurs travailler auprès du géant de la recherche pour suivre et participer à l’évolution d’Android. Ainsi, les Nexus bénéficieraient des mises à jour plus rapidement.

Les premiers nouveaux Nexus sont attendus, selon le Wall Street Journal, pour la fin d’année et tourneraient sous Android 5, nom de code Jelly Bean.


Le Samsung Galaxy Nexus

Dans les pas d’Apple

En agissant ainsi, Google veut se rapprocher du contrôle « total » qu’a Apple sur son iPhone. Garantir que les applications sur l’Android Market fonctionneront systématiquement et correctement sur les Nexus, assurer que les services contigus tournent parfaitement, que les vidéos seront lisibles sans problème, bref, faire des Nexus un socle ferme de référence pour les amateurs d’Android semble l’étape nécessaire. Les développeurs (et certains utilisateurs) n’ont de cesse de se plaindre des variations de performances ou de rendus d’une application ou d’un jeu d’un smartphone Android à un autre.

Google veut simplifier la donne, simplifier le choix, même si les fabricants avec qui est signé le partenariat pourront toujours, bien entendu, continuer à vendre des smartphones Android avec leur surcouche logicielle, comme la WizTouch de Samsung, par exemple.

Est-il pertinent d’imaginer que d’ici à quelques années Google imposera ses vues et une interface unique ? Difficile à dire. Cela revient sans doute à poser la question suivante : qu’y a-t-il de plus profitable à moyen et long terme ? Frustrer quelques utilisateurs qui choisissent Android pour la liberté de configuration ou simplifier l’achat de la masse des utilisateurs pour qui un smartphone en vaut un autre…

Un nouveau modèle de vente

Mais cette stratégie de reprise de contrôle ne se limite pas aux appareils. Toujours selon cet article du Wall Street Journal, Google chercherait à retenter l’expérience de la vente directe, via son magasin en ligne notamment, hors du circuit des opérateurs. Cela pose évidemment plusieurs questions. Celle de la possibilité de pouvoir tester l’appareil en magasin avant l’achat, celle bien plus essentielle de la subvention apportée par l’opérateur de téléphonie en échange d’un engagement sur 12 ou 24 mois. Car dans ce « nouveau » modèle, les téléphones sont vendus désimlockés, sans abonnement. Libre à l’utilisateur, ensuite, d’opter pour tel ou tel opérateur. Libre aussi à lui donc, de payer le prix fort.

Pour Google, c’est également un moyen d’éviter que les opérateurs ne puissent bloquer certaines applications ou en installer d’autres. On retrouve donc la volonté d’unifier l’expérience Android.

Mais la motivation est peut-être également à chercher du côté des raisons économiques. Selon certains analystes du secteur mobile, dont Horace Dediu, cité par le Wall Street Journal, Google ne gagne que deux dollars par périphérique Android vendu. Dans ces conditions, la vente directe ne peut que s’avérer bénéfique. Le Galaxy Nexus est vendu environ 420 euros, nu, sans abonnement…

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Pierre Fontaine