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Google Glass, « il faudra savoir les enlever » car « elles sont là pour rester »

Daniel Ward est un jeune développeur. Rencontré au hasard de la Google I/O, il nous a confié son enthousiasme pour les Google Glass, qui, pour lui, vont au-delà du phénomène de mode et vont modifier nos normes sociales.

Daniel Ward est un de ces jeunes développeurs qui fait partie du « club » Google Glass. A peine 27 ans et en passe de terminer son master d’informatique à l’université de la Nouvelle Orléans, Daniel est représentatif des détenteurs de ce nouveau joujou high tech : jeune, programmeur, enthousiaste et la tête plein d’idées.

La cible type de Google qui a grand besoin de la communauté pour développer des applications.
Car pour l’heure, c’est plutôt pauvre : quelques alertes, une liste de course avec Evernote, un jeu improbable, du push d’informations Facebook et c’est à peu près tout. En ce début d’existence, Daniel reconnaît même que l’usage principal de ces lunettes « c’est la photographie ».  Alors quand on lui demande candidement pourquoi il a payé de sa poche 1500 dollars pour se procurer les Google Glass en avant-première, il répond sans détours : « Pour la nouveauté ! C’est le premier périphérique du genre et je voulais essayer quelque chose de nouveau ».

Quatre jours d’utilisation et déjà un projet

Si Google a commencé à livrer certaines lunettes il y a deux mois à des partenaires privilégiés comme Tumblr, les particuliers comme Daniel ne les ont reçus qu’en début de semaine. « Je n’ai pas beaucoup de recul pour le moment, mais mon premier sentiment est que pour un prototype, le produit est très bien fini ».

En si peu de temps, Daniel a pourtant déjà trouvé une idée d’application et a même déjà entamé son développement. Son projet ? Un outil pour contrôler un PowerPoint : « quand on fait une présentation à une assemblée, on a toujours les slides diffusées dans notre dos. On est donc souvent obligé de se tourner vers l’écran, de regarder son PC voir de regarder un prompteur au fond de la salle ce qui nous coupe de l’audience. Mon application permettra de voir en permanence les diapositives affichées et de contrôler leur défilement. »

La batterie en pièce maîtresse

Interrogé sur les améliorations possibles, Daniel répond du tac au tac : «La batterie est le talon d’Achille de cette première version. La monture est légère, la finition top, etc. mais dès qu’on commence à trop utiliser les fonctionnalités comme la photo ou la vidéo, la batterie se vide rapidement ». Google est bien conscient de cette limite et devra faire de gros effort pour proposer mieux pour son modèle final : si les développeurs sont tolérants, il n’en va pas de même pour le grand public…

Construire de nouvelles normes sociales

Loin des clichés de la science sans conscience, Daniel explique que « la pire chose qu’on puisse faire avec les lunettes c’est de ne pas les enlever. Si on sent que les personnes en face de nous ne sont pas à l’aise, il faut de suite les enlever. » Et il prédit qu’à l’instar des téléphones mobiles jadis et des smartphones maintenant, « les Google Glass vont nous forcer à inventer de nouvelles normes sociales afin de déterminer quand porter ou ne pas porter ses lunettes. Cela prendra un peu de temps, mais il faudra passer par là », ajoute-t-il.

Plus qu’un phénomène de mode

Peu d’applications disponibles, des interactions limitées, un prix élevé et une distribution au compte-goutte : les Google Glass ne sont pour l’heure que le nouveau jouet en vogue de passionnés. Mais selon Daniel, ce ne sera pas un feu de paille : « sous cette forme ou sous une autre, les Google Glass vont s’installer dans le paysage ». Selon lui, les applications qui vont venir vont vite les rendre indispensables : « Personnellement je n’ai pas une bonne mémoire des noms : avec les Google Glass je peux vite prendre une photo et, pour retrouver votre nom, je peux utiliser le cliché dans Google+ ou Google image pour essayer de vous retrouver », argumente-t-il. Et il prédit que « le succès des Glass sera sans doute dans la contextualisation, c’est-à-dire leur capacité à reconnaître l’environnement (via des balises, des tags, NDLR) et à nous envoyer des informations pertinentes ». Un peu comme ce que commence à faire Google Now sur les smartphones Android…

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Adrian Branco