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Paul Otellini : le premier iPhone a failli embarquer un processeur Intel

Si Paul Otellini avait suivi son instinct, le premier iPhone aurait été équipé d’un processeur Intel. Mais les chiffres ont parlé, laissant un seul grand regret à l’ancien PDG de la société de Santa Clara.

Hier, 16 mai 2013, à Santa Clara, c’était la fin d’une ère. Après 40 ans chez Intel et huit ans en tant que PDG, Paul Otellini prenait sa retraite et quittait officiellement ses fonctions. Une carrière de succès, qui l’a vu gravir les échelons du plus grand fondeur au monde, avant d’annoncer, à la surprise de tous, sa retraite du poste de PDG, il y a quelques mois. Paul Otellini est un homme du PC, si respecté dans le milieu que nombreux sont ceux à s’accorder pour dire que les éloges qu’on lui tresse ne pourront jamais égaler la réalité de ses accomplissements.

Pourtant, au moment de descendre de son trône, le roi des bunny men, qui a su séduire Apple pour que les Mac adoptent les processeurs Intel, a un regret. Une petite tache dans son cursus, une défaillance de son flair avéré, qu’il a confié au magazine The Atlantic au cours d’une longue interview.

L’ombre d’un regret

Certainement fin 2005 ou courant 2006, puisque la négociation s’est déroulée après l’adoption des processeurs Intel pour les ordinateurs Apple, les dirigeants de la firme de Cupertino se sont adressés au fondeur pour une puce qu’il destinait à un nouvel appareil, encore secret. Un appareil qui deviendrait l’iPhone.

« Ce qu’il faut que vous ayez en tête, c’est que c’était avant l’annonce de l’iPhone et personne ne savait ce qu’il ferait… En définitive, il y avait cette puce qui les intéressait et qu’il voulait payer un certain prix et pas un centime de plus. Et ce prix était en dessous de nos projections de coût ». Le PDG d’Intel a donc décliné la demande d’Apple, venu le voir pour que le fondeur fournisse le cœur de son smartphone. « Je n’arrivais pas voir que ça fonctionnerait. Ce n’était pas une de ces puces qu’on peut produire en volume. Avec le recul, les coûts projetés étaient faux et le volume était cent fois ce que n’importe qui pouvait imaginer. »

« La leçon que j’ai retenu de cet échec est que, alors que nous aimons discuter entouré de données, j’ai de très nombreuses fois fini par prendre une décision en suivant mon instinct, et j’aurais dû le suivre. »
« Parce qu’il me disait de dire oui. »
, ajoutait Paul Otellini. Et Alexis C. Madrigal, le journaliste de The Atlantic, de noter que c’est le seul moment au fil de son long entretien où le PDG d’Intel a fait preuve de regret.

Pas Steve Jobs ou Bill Gates…

En définitive, c’est sous son règne que la réorganisation de la conception et de la production de puces x86 a permis d’aboutir aux processeurs Intel pour smartphones et tablettes. Arrivé sur le tard sur ce marché, Intel va sans aucun doute peser de tout son poids pour tenter de rattraper son handicap. Et peut-être, comme le laissent entendre des rumeurs endémiques, séduire Apple pour finalement intégrer un processeur Intel dans les iPhone…  Comme pour laver un vieux regret ?

« Ce n’est pas un Steve Jobs. Ce n’est pas un Bill Gates. Mais sa contribution aura été aussi importante », confiait au journaliste de The Atlantic, la nouvelle présidente d’Intel, Renee James, qui a travaillé avec lui pendant 15 ans. Un grand, donc, avec un grand regret.

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Source :
The Atlantic

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Pierre Fontaine