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Test : Sony Alpha A7S Mark II, l’oiseau de nuit de la photo s’améliore encore

Véritable machine à faire des photos dans le noir, l’A7S Mark II est une belle mise à jour de son aïeul l’A7S et son prix est en conséquence.

L'avis de 01net.com

Sony Alpha A7S Mark II

Qualité photo

4.5 / 5

Qualité vidéo

4.5 / 5

Réactivité

3 / 5

Ergonomie et finition

4 / 5

Appréciation générale

4 / 5

Autres critères et mesures

4 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 15/01/2016

Voir le verdict

Fiche technique

Sony Alpha A7S Mark II

Monture (baïonnette) Sony E
Format de capteur Plein format 24 x 36
Définition du capteur 12.2 Mpx
Type de capteur CMOS Exmor
Sensibilité ISO min 100
Voir la fiche complète

Sony Alpha A7S Mark II : la promesse

La chouette est de retour ! Sony a mis à jour son célèbre boîtier qui voit dans le noir, l’A7S dans cette version « Mark II ». Pas de changement côté capteur puisqu’on reste sur une définition de «seulement» 12 Mpix qui permet justement à l’appareil de monter haut dans les ISO. Quoi qu’il en soit, de la qualité de la construction en passant par l’autofocus, la stabilisation ou encore la vidéo, de nombreuses choses ont été améliorées.


6 400 ISO, comme une lettre à la poste !

Sony Alpha A7S Mark II : la réalité

Comme ses frères « Mark II » – A7 Mark II et A7R mark II – l’Alpha A7S Mark II est bien plus robuste. Cette nouvelle génération, similaire du point de vue physique, est bien plus agréable et moins plastique à prendre en main que les premiers Alpha A7x.

Le grip est large et rassurant tandis que le plateau supérieur plus large et épuré. Quant aux boutons, ils génèrent des contacts et des bruits de manipulation bien plus “pros”.

Excellents résultats de nuit

Si le traitement d’image a un peu évolué, l’A7S Mark II propose une qualité photo similaire à celle de son aïeul. En plein jour, le capteur 12 Mpix produit des clichés très argentiques par rapport aux fichiers ultra détaillés des A7R et A7R Mark II. Le rendu de l’A7S II est plus doux, plus subtil et s’il offre moins de latitude pour les recadrages, sa plus faible définition le rend moins sensible au flou de bouger dans les vitesses lentes.

Les photos de test sont disponibles en haute définition sur notre album Flickr.

La qualité du bruit est impeccable jusqu’à 6 400-12 800 ISO. En clair, à moins de pousser l’analyse à 100% de manière soutenue, il est difficile de faire la différence entre un fichier à 100 ISO et un autre à 6 400 ISO, 12 800 laissant parfois apparaître les prémices d’artéfacts.

En RAW on se fait plaisir jusqu’à 25 600-51 200 ISO là encore selon la nature des scènes. Au-delà de cette limite, le bruit monte en flèche jusqu’à exploser à 400 000 ISO, une limite qui ne devra être utilisée que pour sauver la carrière d’un paparazzi qui aurait aperçu Lady Diana dans un tripot de Dunkerque un soir de réveillon.

Meilleur AF que la génération précédente

Sony a bien fait progresser son autofocus : si l’A7S était mou du genou, la version Mark II est bien plus réactive. Cela ne veut pas dire qu’il soit bon partout – mais pourquoi lui faut-il toujours 2s pour s’allumer ? – mais il s’avère plus nerveux, plus disponible, prêt à répondre quand il arrivait que son aïeul mouline.
Il reste cependant loin des hybrides Micro 4/3 ou des reflex plein format de Canon et de Nikon tant sur le plan de l’opérabilité que de la vitesse de mise au point. Si les hybrides APS-C de la marque sont au top, Sony a encore des choses à améliorer chez le plein format pour venir titiller un D750 de Nikon sur le plan de l’agressivité.

Rafale limitée

Avec 12 Mpix, on était en droit d’attendre que cet A7S Mark II débite plus d’images et plus vite que le monstre de 42 Mpix de l’A7R Mark II. Peine perdue : si les 5 images/s sont potables, cette rafale est sans AF avec suivi. Pour comparaison, un boîtier désormais à 1000 euros comme l’Olympus OM-D E-M1 débite 9 images/s avec suivi du sujet et 11 images/s sans ce suivi, le tout à 16 Mpix. Bref, Sony semble avoir bridé son boîtier et c’est bien dommage.

Enregistrement 4K natif

Côté vidéo, le saut est quantique entre la première version du A7S et ce Mark II puisque ce dernier enregistre désormais en 4K native dans le boîtier et propose un mode Full HD à 120 images par seconde, idéal pour réaliser de beaux ralentis. On parle de 4K native car si le précédent A7S pouvait enregistrer en ultra haute définition, il fallait pour cela l’équiper d’un enregistreur externe à brancher sur la prise mini HDMI. L’enregistrement natif sur la carte nous épargne cette peine même si certains pros continueront d’utiliser un enregistreur externe pour récupérer le signal brut (RAW).

Comme toujours chez la marque, la qualité d’encodage est excellente, même si les choix de débits de trame et de compression sont moins riches que chez un Panasonic GH4. Le piqué de l’image dépend évidemment de l’optique branchée devant le capteur, mais les fichiers sont propres à tout point de vue et la montée en ISO permet toutes les fantaisies.

A la 4K s’ajoutent de nombreuses fonctions professionnelles comme la gestion des zébras, les LOG-3 (lien PDF en anglais) et autres sigles ésotériques pour le photographe voire pour le vidéaste occasionnel – mais les pros seront ravis.

Vive la stab en vidéo !

S’il ne devait y avoir qu’une seule raison de préférer ce boîtier à son prédécesseur ce serait pour l’introduction de la stabilisation. Moins critique en photo que sur un A7R Mark II du fait de sa définition d’image modeste – plus il y a de pixels, plus le flou d’un mouvement est perceptible – l’apport de la stabilisation en vidéo est énorme puisque cela permet de se passer de trépied ou de générer des scènes à l’aspect dynamique mais pas vomitif puisque les mouvements sont grandement compensés.

A l’oeil la qualité de stabilisation reste inférieure à celle proposée par l’Olympus OM-D E-M1, précurseur du jour et qui profite désormais de la stab en vidéo, mais cela s’explique sans doute par la plus grande taille du capteur plein format de cet A7S Mark II. En tout état de cause, les vidéastes qui apprécient la caméra au poing ont lieu de se réjouir : la stab du capteur, ça change beaucoup de choses.

T’as pas 3400 euros ?

Nous avons apprécié la qualité de fabrication, un cran au-dessus de ce que proposait le modèle précédent, ainsi que la stabilisation du capteur et l’ajout de vidéo 4K. Mais au vu du peu de différences en termes de performances pures (rafale, montée en ISO, encodage, etc.) et compte tenu que certaines améliorations semblent plus logicielles que matérielles, le surcoût de 1000 euros par rapport à l’A7S nous laisse un petit goût amer. Sony semble s’être fait plaisir sur ce coût.
Entre les photographes de l’extrême à la recherche d’un boîtier performant en basses lumières et les vidéastes qui souhaitent se passer d’éclairage lors de prises de vue en intérieur, l’Alpha A7S Mark II a les outils pour s’imposer dans ces niches. Pour les photographes plus classiques en revanche, le manque de définition, la rafale médiocre et le tarif très élevé le rendent moins attractif.

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