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Test : Asus NovaGo TP370QL, le PC à cœur de smartphone endurant (mais vraiment très lent)

Si sa puce Snapdragon 835 lui confère une excellente autonomie dans quelques scénarios, dans la plupart des cas d’usage le NovaGo est surtout un PC portable aux capacités et aux performances limitées.

L'avis de 01net.com

Asus NovaGo TP370QL

Les plus

  • + Endurance en vidéo
  • + Connectique complète
  • + Charnières solides

Les moins

  • - Performances de la plateforme Snapdragon
  • - Pas de compatibilité x64
  • - Pas d'USB C

Note de la rédaction

Note publiée le 15/11/2018

Voir le verdict

Fiche technique

Asus NovaGo TP370QL

Processeur Qualcomm Snapdragon 835
Mémoire vive 4 Go
Capacité de stockage principal 128 Go
Taille d'écran 13.3 "
Puce graphique Qualcomm Adreno 540
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Alors que Qualcomm devrait annoncer ses futurs processeurs dédiés aux ordinateurs « always connected PC » en même temps que sa nouvelle génération de SoC mobiles début décembre, voici le second rejeton de la première génération de PC Windows 10 fonctionnant avec un processeur ARM, l’Asus NovaGo TP370QL. Propulsé comme le HP Envy X2 par une puce Snapdragon 835 de chez Qualcomm, il joue dans la même cour que celui-ci et promet connectivité et endurance record. A un prix moindre que le modèle de HP.

À lire : Test HP Envy X2 Snapdragon, que vaut ce PC portable 4G propulsé par un processeur de smartphone ?

Si le HP Envy X2 est un clone de Microsoft Surface, le NovaGo TP370QL est un laptop hybride très classique, avec des charnières assez imposantes et un poids un peu plus élevé que la machine de HP. Le Envy X2 pèse 700 g en mode tablette et 1,21 kg avec son clavier, quand le NovaGo pèse 1,39 kilogramme dans un format de convertible classique. A l’avantage du Envy X2 la légèreté, la finesse, les finitions et l’aspect tablette, au NovaGo le confort sur les genoux, la connectique… et le prix. Lancé à 1299 €, le Envy X2 se la jouait un peu Surface quant au positionnement tarifaire quand le NovaGo TP370QL (on ne choisit pas son nom…) s’affiche à 699 €.  

Connectique : les classiques sont là, mais l’USB Type-C n’a pas été invité

Adrian BRANCO / 01net.com

En bons vieux grabataires, nous apprécions la présence de prises USB A (les USB « normaux »), d’une prise HDMI et d’un jack 3,5 mm. De fait, l’utilisateur de NovaGo n’aura pas de soucis pour connecter l’ensemble de ses accessoires classiques – pas besoin de transporter une horde d’adaptateurs ou un hub comme avec les Macbook et autres ultraportables minimalistes.

A.B. / 01net.com

Le hic pour Asus c’est que la conception générale de son PC est datée et ne prend pas en compte l’arrivée de l’USB C. Qu’Asus fasse l’impasse sur le Thunderbolt sur un PC à 700 €, passe, mais le format USB C ne devrait pas être une option en 2018. La présence d’un seul port aurait permis de faire disparaître la prise d’alimentation propriétaire, ce qui aurait eu comme double bénéfice d’ajouter la compatibilité avec les chargeurs énergétiques des Mac ou autres ultra-portables « modernes » et aurait ajouté une prise USB supplémentaire.

A.B. / 01net.com

Bon point pour ceux qui ont besoin de stockage supplémentaire : un emplacement Micro SD est de la partie dans le tiroir pour carte SIM et il gère les cartes jusqu’à 256 Go. Nous avons par ailleurs apprécié la présence d’un lecteur d’empreintes digitales dans le coin supérieur du touchpad.

Plate-forme peu performante

A.B. / 01net.com

Pour notre test, Asus nous a envoyé une version équipée de seulement 4 Go – on trouve aussi des modèles en 6 et 8 Go. Une erreur heureuse pour notre test car elle nous permet… de vous inviter à ne pas acheter ce modèle. Avec si peu de mémoire, l’appareil a du mal à gérer deux navigateurs chacun (chargés d’une dizaine d’onglets chacun) et une application bureautique sans ralentir.

De manière générale, n’achetez pas de PC sous Windows 10 avec seulement 4 Go de RAM, a fortiori si cette RAM est soudée et impossible à augmenter comme sur ce modèle : 8 Go est un minimum (on est fin 2018 que diable !) et si vous comptez faire durer votre machine, lorgnez sur les solutions qui montent à 16 Go (à l’achat ou par le biais d’un ajout de RAM plus tard).

A.B. / 01net.com

S’il semble évident que les versions 6 Go et 8 Go du NovaGo TP370QL souffriront moins de ralentissements dans la bascule d’une application à l’autre, n’en attendez pas des merveilles côté performances. Car les applications ARM telles que Netflix (lire plus loin) mises à part, toutes les applications x86 natives passent par la moulinette de l’émulation, ce qui fait perdre un certain temps au lancement et ralentit péniblement les processus les plus lourds.

Compatibilités limitées, pas d’émulation d’applications x64

Nous avions déjà testé l’émulation native des apps x86 avec le Envy X2 et ici la partition est la même : moyennant une certaine lenteur pour les apps lourdes, le Snapdragon 835 est capable d’exécuter tous les programmes qu’on lui donne à mouliner. Tant qu’elles sont en 32 bit ! Car attention : Windows 10 pour ARM et le Snapdragon 835 ne savent pas (encore ?) émuler du code x64. Et a priori seuls les processeurs suivants en seront capables. Vous voilà prévenus : si certaines de vos applications phares sont en 64 bit, c’est « nein ».

Et pas que x64 : pour avoir tenté de jouer à quelques jeux, on se retrouve parfois le bec dans l’eau côté drivers graphiques – impossible de jouer à Transistor à cause de drivers Open GL datés. Et pour S.T.A.L.K.E.R : Shadow Of Chernobyl, on jouera en 1024×768 en définition « moche » à 15-25 images par secondes. En clair : le frag, on oublie.

Très bonne autonomie… voire excellente en vidéo (avec Netflix ARM)

A.B. / 01net.com

Dans nos tests classiques d’endurance de batterie, c’est-à-dire lecture d’une vidéo Full HD 1080p encodé en h.265 et mesure dite polyvalente (séquences automatisées de tâches bureautique, surf, etc.) le NovaGo s’est très bien comporté en affichant respectivement 14h43 et 13h44 d’autonomie.

C’est très bon, mais où sont donc passés les 22h d’autonomie claironnées par le marketing ? Comme pour le Envy X2, les 20h d’endurance vidéo s’obtiennent via un scénario idéal de films préchargés dans l’application Netflix, une app qui se trouve dans le Windows Store, compilée aux petits oignons pour le Snapdragon 835. En tirant parti de manière fine de son moteur de décompression taillé pour la consommation de vidéo sur mobile – comprendre « pensé dès le départ pour ne pas trop consommer d’énergie », le NovaGo peut sans doute atteindre les 20 h. Nous avons en effet regardé deux heures d’épisodes préchargés de One Punch Man (une série manga aussi géniale que déjantée !) à l’issue desquelles il restait 91% de batterie !

Mais hors de ce scénario optimal à base de Netflix ARM, comptez 14h d’endurance vidéo. Pour un usage polyvalent, sachez que si les 14h de batterie sont au rendez-vous, comme nos tests l’indiquent, la lenteur de la plateforme ARM fait que la productivité globale est moindre du fait des temps d’attente et d’exécution. Et certaines applications, comme les mises à jour lors de la première mise en service de la machine, mettent un temps fou à s’installer.

De Windows 10 S à Windows 10 Pro

Livré avec un Windows 10 en version « S », le NovaGo TP370QL passe en un tournemain sur Windows 10 Pro. L’intérêt de la version S est, théoriquement, sa simplicité et sa sécurité : seules les applications du Windows Store peuvent être installées. Le hic c’est que nombre d’applications sont absentes du magasin en ligne et que le système est ainsi trop limité – seul un fork non officiel de l’excellent Notepad++ est disponible, etc. Microsoft a joué le jeu en autorisant un passage rapide et gratuit sous Windows 10 pro et c’est une très bonne chose.

A.B. / 01net.com

Puisque nous parlons d’OS, deux mises en garde. Primo, à la lecture de différents avis d’utilisateurs – ou de l’effet positif d’écrire un test quelques mois après la mise sur le marché (être en retard en somme !) – il semble qu’Asus ne livre pas de kit de restauration et que l’ISO générique de Windows 10 pour processeurs ARM ne fonctionne pas. Pensez donc à créer une clé USB de réinstallation (8 Go) dès l’unité mise en service en allant dans « Récupération > Créer un disque de redémarrage ». En cas de soucis, vous pourrez démarrer la clé de restauration en maintenant « Power » et « Volume + » au moment où vous allumez l’unité.

La seconde mise en garde concerne nos amis Linuxiens : pour l’heure, il semble difficile voire impossible de faire fonctionner une distribution classique sur le NovaGo. Une situation qui peut évoluer… si un valeureux libriste accepte de relever le défi !

Très chère 4G LTE

A.B. / 01net.com

La puce Snapdragon 835 est à l’origine un SoC (System on a Chip), une puce « tout en un » qui intègre les cœurs CPU, le GPU, etc. mais aussi le modem. C’est donc fort logiquement que ce NovaGo TP370QL est équipé d’un emplacement pour carte SIM afin de profiter d’une connexion 4G permanente. Si on peut toujours débattre de son utilité – les pros peuvent apprécier de profiter d’une SIM de connexion permanente payée par leur entreprise – dans les faits cela entraîne un surcoût. Oui, le coût de développement du modem est bien évidemment amorti par le marché du smartphone, mais il n’empêche qu’une puce simplifiée coûterait moins cher à produire. Mais ce sont surtout les autres éléments de complexification mécanique – connectivité et emplacement SIM, antennes supplémentaires – de plus que certaines certifications et le positionnement naturel des appareil 4G qui fait gonfler l’addition.

Un ensemble de surcoûts dont nous n’avons pas la maîtrise fine. Alors regardons combien les autres constructeurs la facturent. Nous avons noté 160€ d’écart entre les deux modèles d’iPad Pro 10,5’’ 256 Go (910€ en version Wi-Fi contre 1070€ en version Wi-Fi + 4G) et 120 $ d’écart pour les deux modèles de Surface Go 8 Go 128Go (549$ pour la version Wi-Fi contre 679$ pour la version Wi-Fi + 4G, uniquement disponible aux USA). Avec un tarif 100 € moins élevé (soit 599 €), ce NovaGo serait certainement plus intéressant qu’à 699 €, son prix public actuel. Et avec les forfaits « illimités » et (presque) sans frais de roaming sur notre vieux continent, les européens n’ont pas vraiment besoin de payer 100 € de plus pour un emplacement SIM, le téléphone faisant un excellent relai internet.

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