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UPS : des colis très suivis

Chaque heure, 6 000 colis passent par l’entrepôt d’UPS de Chilly-Mazarin, dans l’Essonne, avant d’être expédiés en France ou à l’étranger. Un processus informatisé permet de suivre son paquet à la trace, en temps réel.

En 1907, Jim Casey, un Américain de Seattle âgé alors de 19 ans, emprunte 100 dollars à un ami pour monter son affaire : il effectue des livraisons à bicyclette. En 1915, son entreprise compte 4 voitures et 5 vélomoteurs. Jim
Casey veut les repeindre en jaune, pour les rendre reconnaissables. Son associé lui conseille le marron, moins salissant. Quatre-vingt-dix ans plus tard, ce marron, un brun inspiré par la couleur des wagons de la société de chemin de fer Pullmann,
est une couleur déposée : elle caractérise l’uniforme des livreurs et la carrosserie des 88 000 véhicules d’UPS, l’entreprise fondée par Jim Casey. UPS est aujourd’hui implantée dans 200 pays. Sa flotte aérienne, avec 570 avions, est la onzième
du monde : elle est plus importante que celle d’Air France, qui ne possède que 380 appareils ! Et si UPS livre toujours des colis, les méthodes de travail de ses employés n’ont plus rien à voir avec celles des débuts. Elles permettent à
UPS d’assurer la livraison de 14 millions de paquets par jour, presque partout dans le monde. Les progrès de l’informatique et l’arrivée d’Internet ont permis à UPS de proposer à ses clients, dès les années quatre-vingt-dix, un suivi en temps réel
des colis. Aussi-tôt arrivé dans l’un des 1 000 centres de distribution UPS, chaque paquet est recensé dans l’une des deux bases de données centrales de l’entreprise, situées aux Etats-Unis. Son envoi, son parcours et sa livraison sont, eux
aussi, enregistrés dans ces bases de données gigantesques. Ces informations peuvent ainsi être consultées, sur le site d’UPS, à l’aide d’un code d’accès. Mais si UPS met en avant l’utilisation de la technologie, elle reste plus discrète sur ses
employés. Des hommes qui participent pourtant, eux aussi, au succès de l’entreprise. Car tant que les entrepôts et les véhicules ne seront pas dirigés par des robots, UPS devra encore compter sur des bras ?” plutôt musclés d’ailleurs ?”,
pour charger et livrer ses colis.

Tri automatique

Les colis qui arrivent à Chilly-Mazarin sont répartis en fonction de leur destination. Un ordinateur gère leur aiguillage sur l’un des bras du tapis roulant. Chaque bras correspond à une zone de livraison. Les paquets qui doivent être
expédiés en France sont directement livrés par camion. Les colis qui partent pour l’étranger sont dirigés soit vers le hub routier européen de Cologne, en Allemagne, soit vers le hub aérien de l’aéroport de Roissy-Charles-De-Gaulle.

Sous l’?”il de la caméra

Les colis sont placés sur un tapis roulant qui les amène sous une caméra numérique qui scanne le code-barres des étiquettes à la recherche du nom et de l’adresse de livraison. Cette caméra est placée dans un abri climatisé, bien
éclairé pour faciliter la lecture.Quand elle ne parvient pas à détecter ces informations (parce que les étiquettes sont mal placées, pliées, etc.), un scanner à infrarouge prend le relais. Les données sont envoyées à un ordinateur qui les stocke, les copie et les
transmet à deux PC : l’un gère le flux des paquets sur les tapis roulants, l’autre, les adresses incomplètes.

Traitement de faveur

Si jusqu’à 90 % des étiquettes posées sur les colis sont décryptées par les caméras, les autres échappent à ce contrôle. Soit parce qu’elles sont collées sur des paquets dont la taille, non standard, les empêche de passer sur le
tapis principal (les colis empruntent alors un autre tapis, muni d’un scanner à infrarouge) ; soit parce qu’elles sont mal collées, pliées, illisibles, ou qu’elles présentent des erreurs dans le code postal ou le pays. La caméra numérique,
associée à un logiciel capable de repérer les zones ‘ intéressantes ‘ de l’étiquette, envoie alors ces images sur l’écran d’une opératrice chargée de compléter les adresses.

26 téraoctets de données

Les informations sur l’enlèvement, le parcours et la livraison des colis sont collectées par les centres de distribution d’UPS et envoyées dans l’une des deux bases de données de la société. Situés en Géorgie et dans le New Jersey,
les ordinateurs de ces centres névralgiques stockent respectivement 18,4 et 7,6 téraoctets (un téraoctet correspond à 1 024 gigaoctets) de données ! En cas de panne de courant, ces PC peuvent fonctionner sur leurs propres générateurs
pendant deux jours.

Bague Wi-Fi

Avec cette bague, qu’ils portent au majeur, les livreurs scannent les codes-barres des étiquettes lors de l’enlèvement où de la livraison des colis. Ces données sont tout d’abord envoyées, via une liaison Wi-Fi, au boîtier accroché à
leur ceinture. Ce boîtier, qui sert de récepteur et d’émetteur, transmet ensuite les informations à l’une des deux bases de données centrales d’UPS. Déjà en service aux Etats-Unis et en Allemagne, ces bagues devraient progressivement équiper les
livreurs français d’UPS en 2006.

Assistant à la livraison

Chaque livreur est équipé d’un PDA la Diad (Delivery Information Acquisition Devics). Relié au réseau de leur centre de distribution via un rack (une armoire composée de modules électroniques), cet assistant
numérique indique aux employés, au début de leur journée de travail, leur trajet. Expéditeurs et destinataires signent directement sur l’écran du Diad. Cette signature fait par tout comme la validation des enlèvements et des livraisons, des
informations qui parviennent au serveur central d’UPS. Pendant sa tournée, la livreur reçoit aussi, sur son Diad, des demandes d’enlèvements supplémentaires. La gestion des enlèvements et la recherche des adresses seront facilitées avec l’arrivée
des Diad de nouvelle génération, pourvus d’un système GPS. Ils sont attendus en France pour 2006.

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Anne Lindivat