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Sans fil et sans limite

Les chercheurs améliorent le Wi-Fi mais ils développent aussi d’autres normes, pour d’autres usages. Et ils travaillent vite : dans deux ans, les équipements sans fil n’auront plus rien à voir avec ceux d’aujourd’hui.

Finis les câbles ! Après leur succès aux Etats-Unis, les produits sans fil de type Wi-Fi séduisent de plus en plus d’utilisateurs en Europe, professionnels et particuliers. Pourtant, dans moins de deux ans, ces équipements Wi-Fi pourraient bien finir dans un musée d’antiquités. D’autres normes de communication, d’autres technologies, sont déjà en cours d’expérimentation dans les laboratoires des constructeurs, et les performances qu’elles promettent repoussent considérablement les limites actuelles du sans-fil. Son faible débit, d’abord. Car le sans-fil est loin d’offrir la vitesse de transfert d’une connexion par câble, et l’écart s’est encore accentué depuis l’apparition du 10 Gigabits Ethernet en réseau filaire. Sa portée, ensuite. Le Wi-Fi est aujourd’hui limité à 100 mètres dans le meilleur des cas ; ce qui, à moins de multiplier les points d’accès, le réserve à un usage local, voire domestique.

Augmenter le débit, la portée et le nombre d’utilisateurs simultanés

Depuis sa certification en 1997, la norme Wi-Fi, ou 802.11, utilisée aujourd’hui par tous les équipements réseau sans fil, a été régulièrement améliorée. Sa portée maximale a toujours été de 100 mètres mais son débit a augmenté à chaque nouveau standard : 11 Mbit/s pour le 802.11b, 54 Mbit/s pour le 802.11g, et au moins 100 Mbit/s pour le futur 802.11n (peut-être 200 Mbit/s) ! Des valeurs qui restent théoriques car, dans les faits, le débit diminue à chaque nouvel utilisateur, et il baisse également quand on s’éloigne du point d’accès, ou que le flux d’ondes rencontre un obstacle. Dès lors, comment faire pour augmenter à la fois la portée, le débit et la capacité (nombre d’utilisateurs simultanés utilisant le point d’accès) ? La solution la plus évidente serait d’accroître la puissance d’émission sur le modèle des Etats-Unis où celle-ci varie de 550 mW à 1 000 mW contre 10 mW à 100 mW en France. Mais l’ART, l’autorité de régulation qui définit les modalités d’utilisation des réseaux de télécommunication en France, s’y oppose et oblige les constructeurs à résoudre l’équation autrement.

Un faisceau de contraintes techniques

Et la formule est complexe ! Car les ondes électromagnétiques sont très sensibles à l’environnement dans lequel elles évoluent. Elles sont absorbées par le corps humain, l’atmosphère humide et certains matériaux tels que le métal, le verre blindé ou le béton. Elles peuvent aussi subir des phénomènes de réflexion et d’interférences qui perturbent leur trajectoire et risquent de brouiller le signal en cours de route. Les ondes peuvent s’autoaltérer en se réfléchissant sur elles-mêmes lorsqu’elles rencontrent un obstacle infranchissable, ou entrer en collision avec d’autres ondes parcourant la même zone. Un problème qu’on rencontre souvent avec le Wi-Fi, les réseaux 802.11b et 802.11g partageant la bande fréquence des 2,4 GHz avec d’autres équipements numériques, comme les périphériques Bluetooth, ou certains appareils domestiques, tels que les fours à micro-ondes.Eliminer tout parasitage extérieur ne suffit d’ailleurs pas : les ondes Wi-Fi elles-mêmes peuvent interférer entre elles. C’est pourquoi le spectre des 2,4 GHz a été divisé en treize canaux (l’utilisation de certains d’entre eux étant interdite en extérieur, en France) qui, pour permettre un trafic fluide, ont été disjoints de quatre en quatre. Ainsi, parmi les treize canaux disponibles, seuls les 1, 5, 9 et 13 sont utilisables en même temps. Ce qui limite, par exemple, l’augmentation du débit par l’utilisation simultanée de plusieurs canaux.

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Caroline Lebrun