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Qui se cache derrière le Web 2.0 ?

Qui est ce fameux Web 2.0 révolutionnaire que Google, Yahoo! ou Microsoft ne cessent d’évoquer ? Nous l’avons rencontré.

Web 2.0, qui êtes-vous ?Je suis un concept, né dans le courant de l’année 2004. Mon papa est Dale Dougherty de O’Reilly Media. C’est lui qui m’a inventé, avec Craig Line, de MediaLive International, lors de la préparation d’une conférence sur la renaissance
du Web.Pourquoi avoir choisi ce nom ?Je me définis par opposition à ce qui existait auparavant, c’est-à-dire le Web devenu traditionnel. Mais je ne suis ni une vraie révolution ni un passage d’une technologie à une autre : je suis une évolution en cours. D’où ce nom
de Web 2.0, qui indique que je suis une deuxième version, une étape vers quelque chose de nouveau.A quoi reconnaît-on des sites Web 2.0 ?Comme je vous l’ai dit, je ne suis qu’un concept, c’est-à-dire un ensemble de nouveautés et de tendances. Je ne peux donc pas vous donner de réponse exhaustive. Toutefois, et pour simplifier, les sites qui se réclament de moi reposent
souvent sur la technologie Ajax. Cet acronyme signifie Asynchronous JavaScript And XML. Derrière la technologie Ajax, se cache une combinaison de technologies (JavaScript et XML). En pratique, cela
donne des sites capables d’actualiser une partie seulement d’une même page. Sur un portail d’informations, la présence du Web 2.0 se signale par des mises à jour indépendantes des différentes parties de la page, par exemple le cadre qui présente la
une d’un journal et celui où s’affiche la météo.Pour l’internaute, c’est visible ?Oui, il est facile de reconnaître un site en Web 2.0. Par exemple, dans le cas d’un portail d’information, l’internaute peut redimensionner des cadres de la page et les déplacer à la souris. Il agit sur la forme de la page comme le
ferait un maquettiste dans la presse, ou un développeur qui crée un site Internet. Pour en avoir le c?”ur net, il vous suffit de vous connecter sur
www.netvibes.com et de cliquer, en bas, sur French.On peut donc agir sur la forme… et sur le contenu ?Encore plus que la forme, il est effectivement possible de personnaliser le contenu de la page. Utilisant les flux RSS, les sites Web 2.0 s’enrichissent d’informations provenant de bases de données extérieures. Ainsi, un
site comme
www.netvibes.com reçoit les données provenant d’autres sites, dont il se sert comme bases de données, et dont il classe correctement les informations. A l’arrivée, l’utilisateur peut créer sa propre
page d’accueil et les bénéfices sont évidentsQu’entendez-vous par bénéfices ?D’abord, avec le Web 2.0, vous n’avez plus besoin de cliquer. Les pages se remettent automatiquement et continuellement à jour. On se rapproche de plus en plus de la télévision. Ensuite, lorsque vous revenez sur ce site, tous vos
réglages sont conservés. Enfin, on peut même aller plus loin en transformant une page Web en véritable logiciel. Dès lors, plus besoin d’installer de logiciels puisqu’ils sont au c?”ur même des pages Web.En logiciel ! Vous exagérez, non ?Absolument pas ! Prenez le site
www.writely.com. Il s’agit ni plus ni moins d’un traitement de texte utilisable gratuitement en ligne qui ressemble à Word et ne demande aucune installation.Effectivement, c’est bluffant. D’autres exemples ?Oui. Sur
www.meebo.com, on trouve une interface qui permet de regrouper sur une seule page les messages provenant de MSN Messenger, Yahoo! Messenger, GTalk, AIM, ICQ ou Jabber. C’est comme si vous aviez
Trillian à l’intérieur de votre navigateur ! Il y a encore mieux avec
www.goffice.com, une suite gratuite, concurrente d’Office qui génère des documents au format PDF.Existe-t-il déjà beaucoup de sites Web 2.0 ?Même si je n’ai que deux ans, je suis déjà bien présent sur Internet. Je suis même plutôt populaire, puisque des sites extrêmement fréquentés comme Google m’utilisent.J’ai beau aller sur Google, je ne vois pas trace de votre présence !Fouillez bien. Essayez, par exemple, le service GoogleSuggest à l’adresse suivante :
www.google.com/webhp?complete=1&hl=en. Cette fonction, en anglais, permet de proposer en temps réel des requêtes d’après ce que vous êtes en train de taper dans le
moteur de recherche. Nous sommes bien dans le cadre du Web 2.0, puisqu’il s’agit bien de présenter, sans modifier le reste de la page, des informations fournies en temps réel par une base de données. En l’occurrence, celle contenant les mots les
plus fréquemment tapés par les autres internautes.Autre exemple chez Google : GMail. Le service de courrier électronique de Google affiche le courrier dans une interface qui n’a absolument rien à envier à d’authentiques logiciels de messagerie. De son côté, Yahoo! m’utilise déjà
dans les versions bêta de son moteur de recherche et de son webmail.Yahoo!, Google… Et Microsoft dans tout cela, il vous ignore ?Absolument pas ! Microsoft aussi s’intéresse à mon cas. Il fourbit également ses armes dans le domaine avec Windows Live Beta sur
www.live.com et
www.start.com (plus orienté sur les services MSN) qui ne sont autres que des sites à la NetVibes, agrémentés à la sauce Microsoft. Mais je vous rassure, il n’y a pas que les géants qui s’intéressent à
moi. Mes nombreuses possibilités séduisent aussi des développeurs plus anonymes et des designers de sites. On voit donc apparaître des sites proposant des services aussi inédits qu’épatants.Auriez-vous quelques exemples à nous donner ?Par exemple, sur
www.seomoz.org/ip2loc/ip2loc.php, vous tapez votre adresse IP dans un champ de formulaire et ce site permet de vous localiser, photo satellite tirée de Google Earth à
l’appui. Encore plus pratique :
www.BubbleShare.com. Ce site de partage de photos en ligne, fait la part belle à Ajax en offrant une interface très conviviale, idéale pour créer des albums photos à faire partager. Ce ne sont
que deux exemples parmi des dizaines de sites.Vous allez renvoyer le vieux Web aux oubliettes ?Pour l’instant, je suis présent sur des sites incontournables, mais aussi sur beaucoup de sites faisant office de vitrine technologique. On est emballé quand on les découvre, car ils sont véritablement innovants et agréables à
consulter, mais sont-ils vraiment utiles au quotidien ? Qui plus est, la technologie Ajax, pour ne citer qu’elle, n’est vraiment pas simple à utiliser pour créer les sites Web. Il faut donc que les développeurs s’adaptent et modifient leur
manière de concevoir les pages. Mais petit à petit, effectivement, je progresse. Comme je l’ai déjà dit, je suis une évolution voyez-vous, pas une révolution. Mais vous pouvez être certains que je suis là pour un bon bout de temps

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Stéphane Viossat