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Qualité numérique

Depuis l’invention du CD, les constructeurs de matériel high-tech nous rebattent les oreilles avec la fameuse ‘ qualité numérique ‘. Certes, c’est déjà mieux que de…

Depuis l’invention du CD, les constructeurs de matériel high-tech nous rebattent les oreilles avec la fameuse ‘ qualité numérique ‘. Certes, c’est déjà mieux que de parler de ‘ qualité digitale ‘ comme le font nombre d’incultes nourris au grain anglo-saxon qui oublient ­ l’ont-ils jamais su ? ­ que cette expression ne concerne que les chirurgiens, musiciens, sculpteurs, prestidigitateurs et autres pickpockets, les seuls à pouvoir légitimement se préoccuper de la virtuosité de leur doigté expert… Mais, en français ou en anglais, dans les discours publicitaires, comme dans beaucoup d’esprits, le terme numérique est devenu synonyme de qualité ultime. Erreur ! Les audiophiles le savent bien, eux qui ont hurlé à l’imposture quand ils ont comparé les premiers CD-audio à leurs disques vinyles : l’analogique reste supérieur au numérique dans bien des domaines. A l’instar de nos organes sensitifs, il repose en effet sur une représentation ‘ continue ‘ de grandeurs physiques, alors que le numérique exploite par essence des données ‘ discrètes ‘ (c’est-à-dire discontinues), donc approximatives. Quel que soit le niveau de précision qu’il utilise, le modèle binaire du numérique impose au final de choisir entre 0 et 1, en gommant souvent les infimes nuances qui font toute la beauté du monde sensible… Cette quantification serait acceptable si elle allait dans le sens de la haute définition, pour s’approcher de la douce continuité de l’analogique. Mais c’est dans la direction opposée que nous allons. Car le numérique s’appuie de plus en plus sur la compression de données : MP3, JPeg, MPeg2, tous ces formats sont basés sur des techniques de compression ‘ destructive ‘ qui éliminent impitoyablement les détails que nous ne sommes pas censés percevoir. Et cette course au compactage extrême n’est pas près de s’arrêter : nos petits-enfants, élevés au WMA et au DivX, risquent d’être surpris le jour où ils découvriront le vrai son d’un instrument de musique…

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Félix Marciano