Passer au contenu

Métro, boulot, techno

Ah, qu’ils sont séduisants, tous ces produits numériques que nous concoctent les constructeurs ! Ces baladeurs si craquants, ces appareils photo si performants, ces ordinateurs si…

Ah, qu’ils sont séduisants, tous ces produits numériques que nous concoctent les constructeurs ! Ces baladeurs si craquants, ces appareils photo si performants, ces ordinateurs si puissants, ces écrans plats si élégants, ces
mobiles si polyvalents… Et tous ces services, plus épatants les uns que les autres, que nous proposent les opérateurs et les fournisseurs ! Ces accès Internet avec ‘ des mégas, en veux-tu, en
voilà ‘
pour parcourir le monde en ligne et télécharger des chansons, des sonneries ou des films par milliers dans des boutiques virtuelles ; ces forfaits téléphoniques ‘ tout
compris ‘
pour rester joignable partout, à toute heure, en toutes circonstances ; et cette télévision, tellement meilleure aujourd’hui avec la TNT, l’ADSL et la vidéo à la demande (ah, la fameuse qualité
numérique…), et tellement prometteuse avec sa déclinaison prochaine sur téléphone mobile (ne plus rater un match ou un feuilleton, quel bonheur !)… Et si, outre le fait qu’elle n’est pas accessible à tous, cette merveilleuse
technologie n’était qu’un formidable écran de fumée qui nous aveugle en nous coupant de la réalité et en nous aliénant ?Les baladeurs que nous utilisons pour écouter de la musique dans les transports servent aussi à nous isoler des autres voyageurs. Le mobile qui sonne à tout-va nous rend parfois esclaves de nos correspondants, tout comme les
innombrables mails qui s’accumulent dans nos boîtes aux lettres électroniques. Les téléviseurs et autres appareils vidéo dont nous raffolons nous abreuvent à longueur de soirées de films et d’émissions en tout genre pour mieux nous remplir la tête
d’images et nous masquer le monde réel. Sans même parler des problèmes techniques que nous posent quotidiennement nos ordinateurs et leurs dérivés, ni des faux besoins et de l’insatiable soif de consommation qu’engendre cette perpétuelle surenchère
de produits et de services, on peut légitimement se demander si la techno n’est pas en passe de remplacer la léthargie de la célèbre litanie ‘ métro, boulot, dodo… ‘

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Félix Marciano