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L’iPhone, presque un Mac de poche

Innovant dans son design comme dans son ergonomie, le très attendu téléphone-baladeur d’Apple surprend par ses fonctions d’assistant personnel. D’autant que son système d’exploitation lui confère un énorme potentiel. Et s’il préfigurait
un concentré de Mac et d’iPod ?

Objet d’incessantes rumeurs, ‘ il ‘ se faisait désirer depuis des mois. Steve Jobs, le médiatique patron de la firme à la pomme, a fait taire d’un coup toutes les spéculations en
présentant ?” enfin ! ?” l’iPhone lors du salon annuel MacWorld, à San Francisco, début janvier. Un trois-en-un (baladeur, téléphone et assistant numérique personnel) qui ne sera pas disponible avant juin aux Etats-Unis, et la fin
de l’année en Europe, mais dont on peut déjà dire qu’il n’oublie pas ses origines. En effet, il demeure, avant tout, un iPod qui se décline en deux capacités (4 ou 8 Go de mémoire flash), qui lit les mêmes formats de fichiers audio (AAC, MP3,
WAV…) et vidéo (H.264, MPeg4, etc. ) que ses cousins, et se synchronise sur Mac ou PC avec iTunes. D’ailleurs, il hérite également de ce que certains considèrent comme des défauts : l’impossibilité d’ajouter de la mémoire, ou de changer
soi-même la batterie, par exemple.

Un concentré d’innovations

D’un point de vue fonctionnel, on pourrait être tenté d’assimiler l’iPhone à un Walkman (le W900i, par exemple) signé Sony-Ericsson. Mais un simple coup d’?”il dessus suscite le doute : un écran et un bouton seulement…
Comment anime-t-on ce petit bijou ? Ne serait-ce que de ce point de vue là, l’iPhone se distingue. Son système de navigation et de saisie est réellement innovant. Rien à voir avec tout ce que l’on connaissait jusqu’à présent. La traditionnelle
molette des iPod cède ainsi la place à un unique bouton. Mais surtout, son écran tactile ne s’embarrasse pas d’un stylet : il ne réagit qu’aux doigts ! A leurs pressions lors de la saisie de textes ou de chiffres sur son clavier virtuel,
mais également ?” et il s’agit là d’une innovation majeure ?” à leurs mouvements : par exemple, pour agrandir une photo, il suffit d’écarter deux doigts sur l’écran, et pour la réduire, de réaliser le mouvement contraire.
Bluffant !Fonctionnellement, l’iPhone se démarque aussi des Sony-Ericsson, Samsung et autres Nokia en se parant, dans sa partie téléphonie, d’une innovation supplémentaire : la messagerie vocale visuelle (Visual
Voicemail).
Cette fonction, fruit d’un partenariat avec l’opérateur téléphonique américain Cingular, permet d’afficher la liste de ses messages vocaux, d’accéder à ces derniers, et de les écouter individuellement. Un luxe !
Quadribande, l’iPhone permet naturellement de téléphoner depuis n’importe quel continent. Seul bémol, l’absence de compatibilité GPRS et de 3G limite son accès aux réseaux mobiles à haut débit, Apple ayant curieusement privilégié la technologie
Edge, moins répandue… En tout cas sur notre continent.

Un smartphone quoi qu’il en dise

Pour ce qui est des autres fonctions, Apple se contente de présenter son dernier-né comme un accessoire de communication sur Internet. Mais force est de constater que, quoi qu’en dise Steve Jobs, l’iPhone est bien plus que ça. Sinon,
pourquoi l’aurait-il comparé, durant son intervention, aux Motorola Q, aux Blackberry, aux Palm Treo et au Nokia E62 ? L’iPhone est à considérer comme un véritable assistant personnel, doté d’une messagerie électronique, d’un agenda, d’un
navigateur Internet, d’un logiciel de cartographie (Google Maps), et d’autres utilitaires, comme la calculatrice ou le bloc-notes…Tournant sous OS X, une version mobile de Mac OS X, le système d’exploitation d’Apple, il semble même fin prêt à accueillir d’autres programmes… En effet, qui pourrait bien empêcher des développeurs ou des éditeurs de porter
leurs logiciels pour Mac sur l’iPhone ? Et de le transformer, au passage, en une sorte de Mac de poche ? Techniquement, rien a priori ! OS X exploite les mêmes technologies que son grand frère, le futur Mac OS X 10.5 (Leopard), à
l’instar de Windows Mobile qui reprend les fondements de Windows. Et la disponibilité de l’iPhone, dans six mois aux Etat-Unis, laisse largement le temps aux éditeurs d’adapter leurs logiciels, voire d’en développer de nouveaux. Mais Apple ne
l’entend peut-être pas de cette oreille… Il s’agit là du grand point d’interrogation. Celui qui prêtera sans doute le plus à spéculations et rumeurs dans les mois qui viennent. Celui qui influera certainement, même, sur l’avenir du dernier-né
d’Apple. Car les ambitions de la firme à la pomme sont à la hauteur de son exploit technologique du moment : s’octroyer 1 % du marché des téléphones mobiles en 2008, ce qui reviendrait à vendre 10 millions d’iPhone dans le monde en un an
et demi.

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Jean-Marie Portal