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Les premiers prix sont-ils bons ?

Ils coûtent de 25 à 50 euros et on se les arrache. Mais que valent les baladeurs MP3 à petit prix ? Pourquoi sont-ils si peu chers ? Explication et verdict de nos tests.

On les trouve partout. Les baladeurs MP3 premier prix ­ ceux qui coûtent entre 25 et 50 euros ­ ne se cantonnent plus au rayon audio des boutiques high-tech. Ils se sont aussi infiltrés dans les magasins d’électroménager, les bazars,
les supermarchés… Et ils ont envahi les sites de vente en ligne, qui se livrent à une véritable guerre des prix. Particularité de ces appareils : quelle que soit la marque sous laquelle ils sont commercialisés ­ Yamada chez Leclerc,
MPMan à la Fnac, chez Surcouf ou chez Carrefour, Lenco, Inovalley ou encore Sweex sur les boutiques du Web ­, ces baladeurs se ressemblent l’un l’autre comme deux gouttes d’eau. Ils se présentent comme une clé USB en forme de tube arrondi aux
extrémités, munie d’un écran LCD sur le dessus et de minuscules boutons sur les faces latérales. Les capacités de stockage sont de 128 Mo, parfois 256 Mo pour les modèles les plus chers.Leurs fonctions se limitent à la lecture des fichiers MP3 (parfois WMA) et au dictaphone. On trouve aussi un tuner FM sur certains modèles. Autre signe distinctif : leur fragilité apparente. Et pourtant…Malgré des
fonctions limitées et un aspect qui n’inspire pas vraiment confiance, ces baladeurs connaissent un véritable succès. Lors de notre enquête, nous nous sommes rendus dans plusieurs points de vente à Paris et en banlieue. Des magasins Auchan, Monoprix,
Carrefour et Lidl étaient en rupture de stocks !Sur Internet, on se les arrache : ‘ Ils représentent nos meilleures ventes de baladeurs ‘, nous précise même Nicolas Marcel, ingénieur commercial de LDLC.com.
‘ Nous en vendons 50 à 60 par jour. ‘

Fabriqués en Chine

Ces baladeurs à succès sont vendus soit sous leur nom, soit sous celui de l’enseigne qui les achète. ‘ Ils n’intègrent que quelques composants dans une carcasse et sont bien plus faciles à produire que des
cartes mères. Il suffit de dix personnes dans un garage ‘
, explique Frédéric Oster, responsable des gammes MP3 chez MSI. Ce constructeur est l’un des rares spécialistes de l’informatique qui commercialise des baladeurs MP3 à
bas prix. Mais pour parvenir à un tarif de vente aussi alléchant, les constructeurs rognent sur tout. Ils achètent notamment leurs composants en grandes quantités, au plus bas prix et au jour le jour, en fonction de leurs commandes. Pour réduire
leurs coûts, les fabricants privilégient également des revêtements bon marché. Il suffit d’ailleurs de tenir un de ces baladeurs entre ses mains pour s’apercevoir de la piètre qualité du plastique qui l’habille…Si tous ces produits se ressemblent, c’est parce qu’ils sont tous fabriqués dans les mêmes usines, en Chine. Celles-ci produisent généralement le même modèle, copié et recopié sans vergogne dans ce pays peu regardant sur la
contrefaçon. ‘ Avant, on fabriquait en Corée. Aujourd’hui, 80 % des baladeurs viennent de Chine. Ce qui sort des usines chinoises est nettement moins bon, mais aussi nettement moins cher ‘, résume
pour nous un importateur de baladeurs d’entrée de gamme qui a souhaité garder l’anonymat.Le contrôle qualité, qui représente une part importante des coûts de fabrication d’un baladeur, ne semble pas non plus toujours au rendez-vous. Les importateurs ont beau prétendre que celui-ci est effectué à plusieurs niveaux de la
fabrication, il suffit d’utiliser leurs appareils pour constater que la finition laisse à désirer. La liste des défauts rencontrés au cours de nos tests, effectués sur une dizaine d’appareils, est longue : retrait et insertion difficile ­ voire
quasi impossible ­ du capuchon, navigation aléatoire dans des menus, par ailleurs mal traduits, boutons capricieux (trop réactifs ou pas assez), oreillettes qui, mal collées, se scindent dès la deuxième utilisation, pile fournie inutilisable…
Un des ingénieurs de notre laboratoire s’est même aperçu que les composants d’un baladeur MP3 sans marque, qui ne fonctionnait pas, n’étaient même pas soudés !

Des normes bien peu respectées

Un moyen d’économiser de l’argent sur le prix de ces appareils consiste aussi à ne pas passer les tests, pourtant obligatoires, de respect des normes françaises et européennes, indiquées par des logos F(c) et CE. Ces normes exigent,
entre autres, un son limité à 100 décibels, l’apposition d’un sticker qui met l’utilisateur en garde contre les effets nocifs d’une écoute prolongée, un manuel de démarrage rapide en français… Sur l’iMP-10 d’Inovix, par exemple, ne figure
aucun de ces logos.

De piètres accessoires

Nos tests ont cependant révélé qu’avec 99,3 dB, le nombre maximal de décibels requis en France est respecté. En revanche, le manuel, doté de captures d’écran absolument illisibles, n’est jamais disponible en français. Et le
sticker de mise en garde manque à l’appel…Enfin, les accessoires livrés avec ces baladeurs (tels les modules pour la FM ou les casques), sont aussi de piètre qualité.En revanche, la qualité du son est globalement correcte, en tout cas suffisante pour qui n’est pas trop regardant ou expert en la matière. Elle est donc de nature à satisfaire bon nombre de ceux qui ne veulent pas se ruiner. Prévoir
tout de même un budget pour les piles, car l’autonomie est assez limitée (5 à 10 heures maximum). ‘ Nos produits tiennent leurs promesses ‘, note Marloes Barenbrug, directeur du marketing de Sweex.
‘ La qualité est honnête mais les fonctions basiques. Ce que vous voyez, c’est ce que vous achetez ‘. Ce qui n’est globalement vrai que pour certains modèles !

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Anne Lindivat