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Le réveil de l’Europe

Longtemps atone, l’Europe tente de rattraper son retard technologique sur les Etats-Unis. En projet : un moteur de recherche sur le Net, un système de positionnement par satellites et une grande bibliothèque virtuelle.

Et si l’heure de la contre-offensive avait sonné ? Et si, en matière technologique, l’Europe rejouait, face aux États-Unis, la fable du lièvre et de la tortue ? Voilà les questions que les optimistes peuvent légitimement se
poser en ce début 2006. Car après avoir longtemps observé les Américains faire, en tête, la course à l’innovation technologique, le Vieux Continent semble enfin sortir de sa torpeur et multiplie les annonces. Après l’idée de grande bibliothèque
virtuelle européenne, lancée par Jacques Chirac, en réponse à Google Print, plusieurs nouveaux projets voient le jour. C’est le cas, par exemple, de Quaero, grand moteur de recherche franco-allemand, destiné, selon ses créateurs, à obtenir face à
ses hégémoniques rivaux américains Yahoo!, Google et MSN, le même succès qu’Airbus face à Boeing. Financé et développé par des institutions (l’Agence pour l’innovation industrielle, des universités) et des firmes privées (dont France Télécom et
Deutsche Telekom), il devrait être opérationnel dès l’été prochain. Autre projet devant permettre à l’Europe de rattraper son retard : Galileo. Ce système de navigation et de positionnement par satellites devrait entrer en fonction fin 2010 et
concurrencer directement le GPS américain. Attention cependant aux excès d’optimisme. Car, si dans le cas d’Airbus, la coopération européenne a donné naissance à un géant de l’aéronautique, rééditer l’exploit n’est pas si évident. Pour des raisons
financières d’abord, le budget global nécessaire à ces différents projets représentants plusieurs dizaines de milliards d’euros, difficiles à mobiliser en période de restrictions budgétaires. Pour des raisons politiques ensuite, le consensus entre
Etats, acteurs publics et entreprises privées étant souvent difficile à trouver. Pour des raisons de calendrier enfin, puisque dans chacun de ces cas, l’Europe, se contentant de ‘ reproduire ‘ des
objets déjà existants, risque d’arriver trop tard.

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Benjamin Peyrel