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Le champion du monde mis en échec

Le nouveau champion du monde d’échecs, le Russe Vladimir Kramnik, premier champion unifié depuis treize ans, vient de perdre le tournoi qui l’opposait au logiciel Deep…

Le nouveau champion du monde d’échecs, le Russe Vladimir Kramnik, premier champion unifié depuis treize ans, vient de perdre le tournoi qui l’opposait au logiciel Deep Fritz sur un score sans appel : 4-2 pour le logiciel.Le plus dur pour Vladimir Kramnik est que l’ordinateur utilisé pour le tournoi n’était pas un super-calculateur, mais un PC de haut de gamme embarquant deux processeurs Core 2 Duo, et que la version de Deep Fritz qui l’a battu, optimisée pour le multiprocesseur, est disponible dans le commerce pour 120 euros !La volonté d’apprendre les échecs aux ordinateurs remonte aux débuts de l’informatique, mais ce n’est qu’en 1996 que la lutte a pris une dimension épique, avec le premier affrontement entre Kasparov, alors invaincu depuis 12 ans, et Deep Blue, un logiciel développé par IBM. Une équipe entière d’ingénieurs était nécessaire pour faire fonctionner le monstre, pourtant battu par Kasparov 4 à 2. Mais un an plus tard, en 1997, Kasparov tombait à son tour face à une version améliorée de Deep Blue. Dès lors, les meilleurs résultats obtenus par les champions d’échecs sont des nuls. En 2002, à Bahreïn, Kramnik, face à Deep Fritz, parvient à l’égalité. Depuis, le logiciel est passé de la version 7 à la 10, alors que son vainqueur ne bénéficiait pas d’une telle mise à jour. Détail intéressant, la puissance de calcul de Deep Blue en 1997 lui permettait de calculer 300 millions de coups par seconde. Deep Fritz, quant à lui, se contente de calculer de 8 à 10 millions de coups par seconde.L’évolution n’est donc pas dans le calcul brut, mais dans l’évaluation, c’est-à-dire la capacité à écarter les coups inutiles parmi la myriade envisagée.Mais rassurons-nous : le cerveau humain parvient encore à battre la machine pour ce qui est de l’évaluation pure. Avec ses 20 coups possibles à louverture, les échecs sont finalement assez simples, alors que le jeu de go en propose 361… et que les bons joueurs écrasent encore les logiciels

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Stéphane Viossat