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La peau sur les os

Une artiste plasticienne et un ingénieur de l’Institut de recherche criminelle s’appuient sur un logiciel dédié à la création de portraits-robots pour reconstituer des personnages historiques.

Toutankhamon, un membre de la dernière expédition de Lapérouse, une famille de magdaléniens (les derniers chasseurs de la préhistoire), Lucy, la célèbre australopithèque… tous ces personnages ont été
‘ reconstitués ‘ par Elisabeth Daynes. Dans son petit atelier de Belleville, cette artiste sculpte des hommes, des femmes et des enfants avec une telle minutie qu’on les croirait vivants !
Destinées à être exposées dans des musées, ses créations se caractérisent non seulement par leur réalisme, mais aussi par leur exactitude historique. Elisabeth Daynes collabore en effet de façon étroite avec des scientifiques. Certains valident son
travail au fur et à mesure de l’avancement des reconstitutions, d’autres lui fournissent des indications d’ordre historique ou physique. Jean-Noël Vignal, ingénieur à l’Institut de recherche criminelle (IRC) de la gendarmerie nationale, fait partie
de ses principaux ‘ informateurs ‘. Passionné d’informatique, il a mis au point un procédé permettant de créer une image très ressemblante du visage d’un homme, simplement à partir de son crâne. Sa
méthode s’appuie sur deux outils : une base de données qui recense des caractéristiques prélevées sur les scanners de personnes vivantes (épaisseur de la peau, pro-éminence du menton, etc. ), et un logiciel de morphing pour réaliser des visages
à partir des données recueillies. Utilisé régulièrement à l’IRC pour établir des portraits-robots de victimes non identifiées, ce procédé fournit de précieuses indications à Elisabeth Daynes ; l’artiste confie régulièrement des crânes à
Jean-Noël Vignal pour connaître les détails des visages qu’elle doit sculpter. C’est ainsi qu’à partir d’ossements retrouvés ou reconstitués, l’ingénieur et l’artiste recréent des personnages qui, bien que morts depuis plusieurs siècles, sont
probablement très ressemblants par rapport à nos lointains ancêtres.

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Anne Lindivat