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Impression couleur : le laser contre-attaque

L’impression laser couleur se met à concurrencer le jet d’encre grâce à des modèles monopasses, plus économiques, plus rapides et plus fiables que les systèmes à carrousel utilisés autrefois.

Depuis la sortie de la mythique BJ-10 Canon, la technologie jet d’encre s’est largement imposée dans le monde des imprimantes, pour le noir et blanc comme pour la couleur, reléguant les antiques modèles à aiguilles aux oubliettes.
Mais si le jet d’encre s’est continuellement amélioré, il n’a pas réussi à occulter pour autant son principal concurrent, le laser. Cette technologie, qui a connu son heure de gloire au bureau, pour le noir et blanc et les tirages en grande série,
revient même sur le devant de la scène dans une version couleur économique, de nature à satisfaire le grand public.Il y a quelques années encore les rares imprimantes laser couleur valaient une petite fortune, leur maintenance était affaire de spécialistes et les bourrages papier particulièrement fréquents. Sans parler de leur délai de
préchauffage décourageant et de leur débit ridicule (nombre de pages imprimées par minute ou p/min). Cette époque est révolue. Le prix d’achat a chuté : le ticket d’entrée se situe aujourd’hui à 400 euros et le coût à la page couleur de l’ordre
de 0,10 euro, contre environ 0,30 euro (jusqu’à 2 euros pour une photo A4) pour les modèles à jet d’encre. Les nouvelles lasers couleur sont rapides (environ 10 p/min pour les meilleures, contre 3 p/min pour les jet d’encre), surtout
lorsqu’il est question de produire un document en de multiples exemplaires. Elles renvoient aussi au rang de mauvais souvenir les incessants ?” et coûteux ! ?” changements de cartouches que les possesseurs d’imprimantes jet d’encre ne
connaissent que trop bien. Quant à leur résolution, elle atteint couramment les 600 points par pouce en mode couleur, ce qui suffit largement pour la plupart des travaux, y compris la photo, bien que, dans ce domaine, les jet d’encre gardent une
longueur d’avance.Sous le capot, les deux technologies diffèrent nettement. L’imprimante jet d’encre dispose d’une tête qui fait la navette ?” de gauche à droite et inversement ?” sur toute la largeur de la page, et éjecte en passant, au
travers de ses milliers de buses, de microscopiques gouttelettes d’encre qui viennent se déposer sur la page. Liquide, l’encre est généralement contenue dans quatre cartouches séparées : cyan, magenta, jaune et noir. En juxtaposant des points
minuscules de ces quatre couleurs de base, on obtient toutes les nuances de l’arc-en-ciel (c’est le principe de la quadrichromie utilisée en imprimerie). Pour obtenir des nuances plus subtiles (notamment au niveau des teintes chair, pour les tirages
de photos), certaines imprimantes jet d’encre possèdent aussi des cartouches d’encre supplémentaires.Les lasers couleur fonctionnent, de leur côté, par transfert d’image, un peu à la manière dont on imprime un dessin sur un t-shirt avec un fer à repasser. L’encre, appelée toner, se présente sous la forme d’une poudre constituée de
particules microscopiques de matière plastique, de résine et de pigment magnétique. Cette poudre, chargée électriquement, adhère aux zones du rouleau ?” nommé tambour ?” qui, après avoir été exposées au rayon lumineux d’un laser,
présentent une polarité inverse. Un principe proche de l’aimantation. Dans les imprimantes laser récentes, la feuille vierge passe successivement dans une série de quatre systèmes d’encrage correspondants au cyan, au noir, au magenta et au jaune (on
parle de système monopasse). Les premières lasers couleur comportaient un système d’encrage unique (un carrousel à quatre faces), chargé de distribuer les quatre couleurs (d’où l’appellation de système à quatre passes). La feuille, qui empruntait
quatre fois le même chemin tortueux, finissait souvent par se bloquer en route… les fameux ‘ bourrages ‘, fléau bien connu des utilisateurs d’imprimantes laser ! Ce cheminement plus fluide du
papier n’a pas seulement contribué à résoudre une grande partie des problèmes de bourrage ; il a aussi fortement accéléré l’impression et supprimé les risques de mélange de couleurs inhérents à l’ancien système. En outre, chaque tambour
photosensible est désormais intégré dans la cartouche de toner correspondante. Ce qui permet de garantir les performances du tambour, dont le revêtement au sélénium ou au silicium subit une usure mécanique. Revers de la médaille : changer une
cartouche coûte plus cher. Une évolution qui ne semble pas déplaire aux constructeurs qui, comme pour les jet d’encre, reportent largement sur les consommables la marge qu’ils abandonnent sur la vente de leurs imprimantes. Ainsi, le coût du
remplacement d’un jeu complet de cartouches peut facilement atteindre, voire excéder, le prix d’une imprimante neuve.

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Pierre Maslo