Sosfai, les justiciers multi-FAI
Sylvain Kuhn, responsable de
Sosfai, ne croit pas que les associations puissent aider les internautes à régler tous leurs problèmes à l'amiable. ' Les associations, estime-t-il, ne
traitent pas les demandes assez rapidement. Il existe d'autres solutions pour défendre ses droits. Il faudrait que les consommateurs cessent de croire que la justice ne peut rien pour eux. ' C'est la raison d'être de
Sosfai : aider les lésés de l'ADSL à se défendre... devant les tribunaux. Pour les petits litiges, faire appel au juge de proximité ne nécessite pas de recourir à un avocat (lire l'encadré
' Les autres
recours pour se défendre '). En revanche, un dossier solide s'avère indispensable.
En plus d'un forum d'entraide multifournisseur, Sosfai propose donc contre 10 euros ?" une somme peu élevée pour ne pas exclure les plus démunis ?", les services d'un juriste. Par des conseils dispensés par
mail ou téléphone, ce professionnel aide les consommateurs lésés à aller en justice. Pour Sylvain Kuhn, l'objectif est d'éduquer à la fois les fournisseurs d'accès et leurs clients. Les premiers doivent changer leur comportement, les seconds, mieux
connaître leurs droits.
Freeks, les pros de l'action judiciaire
Faire valoir les droits des Freenautes : c'est la raison d'être de cette
association. Depuis septembre dernier, elle propose à ses adhérents une assistance juridique visant à mutualiser les actions en justice. Parmi ses faits de gloire : une assignation contre
Free, à la suite d'une augmentation arbitraire des coûts de téléphonie. Un coup gagnant puisque le FAI a accepté, à l'amiable, que ses abonnés puissent choisir les tarifs les plus favorables.
Fort de cette victoire, Freeks tente de trouver un nouvel accord avec Free cette année au sujet de facturations abusives : certains clients ayant résilié leur abonnement et rendu leur modem ont, en effet, été prélevés de
400 euros pour non-restitution de la Freebox. ' Une coopération renforcée avec Free n'est pas exclue, précise-t-on chez Freeks, à condition de conserver une vigilance
accrue ! ' Sur le site de l'association, en complément du forum d'entraide, un formulaire d'assistance technique est disponible depuis juin. Après traitement par l'association, il est destiné à la hot
line de Free, avec laquelle une coopération a été mise en place.
Autre association :
AOL
Luccas, les divorcés en guerre
Une association de défense de consommateurs peut être à la fois forte et fragile : une cruelle réalité à laquelle Alexandre Noix, président de
Luccas, est actuellement confronté. En 1999, une bande d'amis excédés par Noos (à l'époque Cybercâble) décident de passer aux choses sérieuses. De simple liste de discussion d'usagers mécontents,
Luccas devient une association loi 1901 qui assigne le câblo-opérateur en justice et gagne son procès en 2004.
Jeux de pouvoir, feux des projecteurs... l'ambition monte à la tête d'un membre du conseil d'administration qui tente de s'approprier Luccas. La facilité déconcertante avec laquelle s'est déroulée cette prise de pouvoir semble
être le talon d'Achille des associations. Depuis deux ans, une lutte implacable entre loyalistes et putschistes paralyse totalement Luccas, qui n'a pas encore pu récupérer les dommages et intérêts versés par Noos à l'issue du procès gagné ! En
attendant que la justice tranche, ce sont les abonnés du FAI qui, privés d'une aide efficace, sont les perdants de l'histoire.
C-Alice, les bons copains toujours prêts à donner un coup de main
Les communautés fleurissent sur le Net. Ces rassemblements d'internautes, sans existence juridique et légale, sont essentiellement constitués d'un forum d'entraide, voire d'un site ou d'un blog prodiguant quelques actualités sur
le fournisseur d'accès concerné. Celle des abonnés de Tiscali, créée en août 2004 et récemment rebaptisée
C-Alice, voit son nombre de visiteurs croître de jour en jour.
Selon Olivier Lasserre, responsable du site, les communautés sont indispensables. Elles pallient le manque d'information et d'aide technique des fournisseurs d'accès. ' Pour constituer un véritable
contre-pouvoir, C-Alice doit rester indépendante ', estime Olivier Lasserre. Les problèmes les plus importants sont transférés à la hotline en accord avec le fournisseur. En revanche ce dernier n'a aucun droit de regard sur
la gestion du site : pas question de filtrer les plaintes.
Autres communautés : Club-internet ;
Cegetel ;
Free ;
Numericable ;
neuf telecom (également à cette
adresse) ;
Noos ;
pour tous les fournisseurs ;
Tele2.
L'Aduf, les inféodés à Free
L'Aduf est une véritable association mais pas de celles qui défendent les consommateurs. Elle a été créée il y a deux ans par de simples utilisateurs... et des salariés de Free. Elle n'a
donc pas pour vocation de régler les litiges commerciaux ou d'aider ses membres à porter plainte contre le FAI. D'ailleurs, l'adhésion est gratuite et non requise pour accéder au contenu du site. La mission de l'Aduf : informer les Freenautes
et créer un esprit communautaire reposant, entre autres, sur l'entraide.
Pour Martin Lafaix, président de l'association et simple utilisateur de Free, l'objectif est de faire entendre la voix des Freenautes auprès de Free comme auprès d'institutionnels telle l'Autorité de régulation (Arcep). L'Aduf n'en
reste pas moins un faire-valoir du fournisseur d'accès plutôt qu'un contre-pouvoir... tant que les internautes y trouvent leur compte.
Grenouille, les observateurs du Net
Avec son service de météo du Net,
Grenouille livre aux internautes une information qui leur est très utile : les performances en download (réception de données), upload (émission
de données) et ping (latence du réseau) de leur fournisseur d'accès (câble ou ADSL), et ce, dans plusieurs villes de France. Ils peuvent ainsi déterminer si leur problème est d'ordre général ou s'il convient de s'inquiéter.
Le forum d'entraide multifournisseur de cette association compte parmi les plus fréquentés. Il faut dire que les personnes à l'origine du site n'en sont pas à leur coup d'essai. Christian Caleca, l'actuel chef de projet de
Grenouille, est également le président de Piaf, une association d'internautes qui a connu son heure de gloire. Aujourd'hui, Grenouille se contente d'un rôle d'observateur.
Oddebi, les lobbyistes du droit à la parole
Née en 2002 d'un regroupement de cinq associations de fournisseurs d'accès Internet (Luccas, CCW bordeaux, Lpic, Piaf et ADSL), la ligue
Odebi prend la défense des internautes sur un plan non consumériste. Que ce soit au travers d'actions directes (pétitions, appels au boycott) ou de lobbying, elle se bat sur le terrain de la
liberté d'expression et dénonce les textes de loi qui visent à satisfaire les intérêts des majors du disque par exemple, plutôt que ceux des internautes.
' Par ses actions, la ligue exerce une véritable contre-influence, explique Pascal Cohet, son porte-parole, et agit surtout contre la désinformation des internautes. ' Fin
2005, elle a appelé les internautes à se mobiliser contre le projet de loi DADVSI, qui va à l'encontre du droit à la copie privée.
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