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Des composants en soins intensifs

Malgré sa grande simplicité d’emploi, le vidéoprojecteur demeure un appareil de haute technologie particulièrement complexe et fragile. Au moindre problème, sur le bloc optique notamment, il doit passer sur la table d’opération entre
des mains expertes. Visite guidée d’un centre spécialisé.

Les vidéoprojecteurs, qui ont remplacé au bureau ou à la maison les projecteurs de diapositives ou de films Super 8, sont des appareils de précision. Sensibles et fragiles, ils peuvent se dérégler ou tomber en panne. Un choc lors du
transport ou de l’installation, simplement beaucoup de poussière ou de fumée, et voilà le précieux appareil hors service.Heureusement, les constructeurs disposent de centres spécialisés dans la réparation de vidéoprojecteurs. C’est le cas notamment d’Epson, qui a implanté à Créteil (94), en région parisienne, une véritable clinique dédiée à la remise en
état de ses modèles à base de technologie LCD. Dans un atelier aussi aseptisé qu’une salle d’opération chirurgicale, les techniciens établissent un diagnostic après avoir soigneusement démonté l’appareil. Une fois le problème identifié, ils
procèdent à l’intervention, en remplaçant les composants défectueux et en nettoyant méticuleusement l’ensemble du bloc optique (miroirs, filtres et matrices) pour éliminer tous les corps étrangers. Car dans ces merveilles de précision, la moindre
impureté sur un miroir altère l’image projetée. Une fois les pièces neuves ajustées et fixées, le capot du vidéoprojecteur est remonté et l’étanchéité des joints contrôlée. C’est au prix de ces précautions que l’appareil sera déclaré bon pour le
service.

Principale ennemie, la poussière

Dans une salle blanche (à atmosphère et empoussièrement contrôlés), le technicien muni de gants en latex et coiffé d’un bonnet protecteur inspecte soigneusement chaque composant. La moindre impureté oubliée serait grossie par les
optiques et apparaîtrait en énorme sur l’écran.

Atmosphère et lumière contrôlées

Les vidéoprojecteurs sont traités un par un, sous une tente équipée d’appareils de mesure. A l’abri de la lumière parasite, les fonctions de chacun sont évaluées et testées afin d’identifier la panne.

Elimination de tout corps étranger

Les éléments détériorés sont systématiquement remplacés par des pièces neuves. Avant d’être mises en place, celles-ci sont aussi nettoyées pour supprimer toute poussière ou trace.

Extraction du composant défectueux

Le bloc optique est placé sur un banc de réglage (spécifique à chaque modèle) sur lequel il est solidement fixé. Le composant défectueux (ici, la matrice LCD verte) est démonté précautionneusement pour ne pas risquer d’abîmer les
autres pièces.

Les prismes, éléments de reconstruction du flux lumineux

L’exact ajustement des trois matrices LCD (rouge, verte, bleue) et des prismes est primordial car ce sont ces composants qui créent le faisceau lumineux complet. Le moindre décalage entre eux brouillerait l’image projetée.

Contrôle visuel

Lorsque tous les éléments ont été remis en place, l’opérateur vérifie le bon fonctionnement optique du vidéoprojeteur. La lampe (en haut, à droite), le filtre polarisateur (en haut, au centre) et les trois miroirs dichroïques qui
séparent les composantes rouge-verte-bleue (à gauche, au milieu et à droite). Chaque flux de couleur est renvoyé à travers sa matrice LCD grâce à un miroir. Au centre du dispositif, les prismes recomposent le rayon qui est dirigé vers les optiques
(en bas, au centre).

Ajustement au micromètre près

La matrice est d’abord grossièrement placée sur son support puis sa position est ajustée à l’aide de molettes micrométriques. Lorsque l’ajustement est parfait, le technicien injecte un mélange colle-durcisseur pour fixer le composant.
Une exposition aux rayons ultraviolets achève de solidifier l’ensemble.

Examen assisté par ordinateur

L’appareil est enfin placé sur un banc de réglage électronique relié à un ordinateur et à des caméras spécialisées. L’image projetée est analysée et ajustée via le logiciel embarqué dans le vidéoprojecteur, jusqu’à ce qu’elle soit
parfaite. Ces réglages peuvent durer jusqu’à une heure !

Analyse postopératoire

Le composant défectueux (ici un filtre polarisateur) est étudié par des spécialistes afin de déterminer les causes de l’incident. Par exemple, une mauvaise ventilation conduit à l’échauffement puis à la brûlure du filtre. Cette
information est cataloguée et transmise aux bureaux d’études avant que la pièce ne soit jetée.

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Pierre Martin