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Croisière high-tech

Pour percer les secrets de la mer, l’Ifremer dispose d’un laboratoire flottant truffé de technologie. Visite de ce navire océanographique flambant neuf qui s’apprête à prendre la mer.

Les chercheurs de l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) ont une adresse sur terre et une adresse en mer. Plusieurs mois par an, ils travaillent au beau milieu des océans, dans de vastes cités scientifiques flottantes. Dernier-né de ces labos marins, le Pourquoi pas ?, un navire flambant neuf, qui appareillera au cours du premier trimestre 2006 pour sa première mission océanographique. C’est le plus grand navire de l’Ifremer : il mesure 107 mètres de long, et peut accueillir 35 scientifiques. Ultra-moderne, le Pourquoi pas ? est un laboratoire à la pointe du progrès, truffé de capteurs aux noms barbares : courantomètre, batythermographe, salinomètre, etc. Ils sont au nombre d’une vingtaine, installés dans tout le bâtiment, du mât à la cale. On en trouve même dans l’eau, sous la coque, ou remorqués derrière le navire. Ils analysent l’eau, les fonds marins et la croûte terrestre, et retranscrivent leurs mesures en données numériques. A bord, les scientifiques passeront donc le plus clair de leur temps à analyser ces courbes. Sur des PC, bien sûr. Les personnes amenées à travailler à bord du Pourquoi pas ? seront surtout des habitués : des chercheurs de l’Ifremer et de l’armée, mais aussi des scientifiques français et étrangers qui en profiteront pour valider leurs hypothèses. Le navire pourra aussi être loué par une compagnie pétrolière, par exemple, qui y dépêchera des ingénieurs.La foule que l’on croisera sur le pont du Pourquoi pas ? sera donc très hétéroclite : géophysiciens, biologistes, historiens, cartographes, chimistes, climatologues, etc. Ces équipes pluridisciplinaires partiront pour des missions d’un mois. S’il s’agit d’étudier la faune des sources hydrothermales profondes, par exemple, on embarquera des géophysiciens capables de repérer les endroits propices à la découverte de telles formations, grâce à un sondeur-multifaisceau qui établit des cartes numériques ultraprécises. On embarquera aussi une dizaine d’ingénieurs et de techniciens, qui manipuleront depuis la surface le robot ‘ téléopéré ‘ Victor, qui peut récupérer des échantillons jusqu’à 6 000 mètres de profondeur. Enfin, des biologistes piloteront la mission, et analyseront les prélèvements dans l’un des cinq labos embarqués.

Un objectif : la polyvalence

Dès ses premières missions, le Pourquoi pas ? sera tiraillé entre des objectifs qui ne se ressemblent pas. Voilà pourquoi il a été conçu autour d’une grande obsession : la polyvalence. Côté technologie, cela se traduit ainsi : le flot de données scientifiques issu des capteurs doit être accessible dans les moindres recoins du navire. En permanence et en temps réel. Une salle de traitement des données est ainsi mise à disposition des chercheurs, avec 16 PC connectés. Les cabines doubles (12 m2) où sont logés les scientifiques sont équipées de prises Gigabit Ethernet sur lesquelles ils peuvent connecter leurs PC portables. Et les ponts du navire sont couverts en réseau sans fil Wi-Fi. Un logiciel, baptisé Sumatra, permet de consulter les courbes émises par tous les capteurs en temps réel. De plus, des écrans LCD perchés à 1,80 mètre de hauteur et qu’on pilote grâce à une télécommande dispensent les données les plus importantes, même dans les lieux les plus improbables (laboratoires, coursives, ponts, etc. ). Ces écrans peuvent même retransmettre des images prises aux quatre coins du navire. Des vidéos qui transitent sur le réseau au format Mpeg4 ! La transparence prime donc : les données sont accessibles partout. Au c?”ur du navire, un double PC veille à leur qualité. Le premier maillon de la chaîne, c’est la zone ‘ quart mission ‘. Quatre électroniciens s’y relaient à toute heure du jour et de la nuit, pour vérifier que les capteurs émettent des données cohérentes. Ils sont aidés par un mur d’écrans composé de 20 dalles LCD.

Au service de la science

Juste à côté, le PC scientifique constitue le deuxième maillon de la chaîne. Plusieurs chercheurs pourront y vérifier que les données récupérées présentent un véritable intérêt scientifique. Si ce n’est pas le cas, les scientifiques pourront prendre des décisions radicales, qui permettront daméliorer leur richesse et leur pertinence. Changer de cap, par exemple. Pendant toute la mission, le Pourquoi pas ? et son équipage seront ainsi au service des scientifiques. Avec un allié formidable : la technologiewww.ifremer.fr

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Nicolas Six