Passer au contenu

Au c?”ur d’un supercalculateur

A 25 kilomètres de Paris, se trouve l’un des plus importants centres de calculs destiné à la recherche. Nous avons pu y découvrir une salle des machines titanesque qui permet à la science d’avancer à grands pas. Voyage au c?”ur d’un supercalculateur.

C’est en plein c?”ur d’une zone boisée, sur le site de l’université d’Orsay, que se trouve l’Idris (Institut du développement et des ressources en informatique scientifique), l’un des plus puissants centres de calcul informatique français. Il sert essentiellement aux laboratoires de recherche du CNRS, mais aussi à certaines grosses entreprises du secteur industriel.Dans une immense salle blanche de 600 mètres carrés, le ton est donné par trois imposantes armoires de 2 mètres sur 5, assez bruyantes, qui forment le supercalculateur. Ce genre de machine, plutôt douée en maths, sert à réaliser des simulations de changements climatiques, à étudier la pollution ou encore la mécanique des fluides utilisée notamment en aviation.Bref, à réaliser de savants calculs qui prendraient des mois ou des années sur un ordinateur de bonne consistance.

La retraite à 5 ans !

A lui seul, ce supercalculateur représente l’équivalent de la puissance de calcul de plus de 4 000 micros dernier cri. Son nom : le SX-5. Cette machine construite par le fabricant japonais Nec est ce qu’on appelle, dans le langage des scientifiques, une ‘ plate-forme vectorielle de calcul intensif ‘. Elle fonctionne nuit et jour, 365 jours par an.Le SX-5 contient 40 processeurs d’une puissance de calcul de 8 gigaflops chacun, ce qui signifie qu’un seul de ces 40 processeurs est au minimum 100 fois plus puissant que celui de votre micro. Pour exploiter cette puissance de calcul, les 1 400 chercheurs qui utilisent ce supercalculateur peuvent lancer leurs calculs à distance à partir d’un ordinateur de bureau, quel que soit son emplacement sur le territoire. Ils peuvent aussi les modifier ou ajouter des données. Mais, s’il est très puissant, le SX-5 est incapable d’afficher une fenêtre de Windows ou de lancer un jeu en 3D… à l’instar du célèbre supercalculateur américain de la marque Cray que l’on peut voir dans le film Wargame. Et un Cray, ‘ c’est aujourd’hui dépassé ‘, précise Victor Alessandrini, le directeur du centre. Au milieu de la salle, trône d’ailleurs une de ces machines légendaires. ‘ Ce Cray est “vieux”de cinq ans… Il est grand temps qu’il prenne sa retraite ‘, souligne Victor Alessandrini en ouvrant l’armoire géante pour montrer les rangées de processeurs sur lesquelles sont placés des tuyaux de refroidissement.Car si un PC est rapidement obsolète, c’est aussi le cas de ces monstres. ‘ Du haut de ses quatre ans de bons et loyaux services, le SX-5 de Nec est lui aussi pratiquement dépassé ‘, confie le directeur de l’Idris.

La relève est déjà là

‘ Et pour augmenter la puissance de calcul, la relève est déjà présente ‘, dit-il en montrant un champ de monolithes noirs dans le fond de la pièce. Il s’agit de huit armoires fabriquées par IBM, dotées chacune de 256 processeurs. Pour Thierry Goldmann, responsable de la communication du centre, ‘ avec ce type de machine, l’avantage, c’est qu’il est toujours possible d’augmenter la puissance de calcul en ajoutant des armoires supplémentaires ‘. Avec cet arsenal, l’Idris atteint une puissance de calcul de 3, 2 téraflops, soit 3 200 milliards d’opérations par seconde.Mais malgré leur aspect titanesque, ces machines font presque figure de micro-ordinateurs comparées au Earth Simulator, le ‘ simulateur de la terre ‘ installé au Japon. A lui seul, ce supercalculateur étudie précisément le réchauffement climatique planétaire. Sa puissance de calcul : 35, 8 téraflops, presque 10 fois plus que les machines de l’Idris. Une puissance dont le centre français compte s’approcher, en pilotant la création d’un vaste réseau avec sept autres centres de calculs européens

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Sylvain Biget