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A quoi ressemblera la télévision mobile personnelle ?

Regarder la télévision sur son téléphone mobile, ce n’est pas nouveau ! Mais la télévision mobile personnelle va changer la donne, avec une qualité d’image meilleure que celle de la 3G.

Les Français adorent la télévision : c’est leur distraction préférée. Depuis quatre ans déjà, leurs chaînes favorites sont diffusées sur leur téléphone mobile par les antennes relais 3G et Edge. Pourtant, seuls 2 % des possesseurs de portables les regardent (source M:Metrics).Pourquoi un tel échec ? Le service est cher, la qualité d’image catastrophique. Les opérateurs de téléphonie mobile l’ont compris : ils reviennent à l’assaut avec une technologie radicalement différente, la Télévision mobile personnelle (TMP). On efface tout et on recommence ! La TMP est pleine de promesses alléchantes. Les vidéos sont de grande taille, nettes, fluides. Incomparablement meilleures que les images diffusées en 3G, saccadées, pixellisées, réduites à un format timbre-poste.Avec la TMP, les pertes de connexion sont aussi plus rares, même dans les endroits bondés. En 3G, le nombre de personnes connectées simultanément est limité, car chaque nouveau téléspectateur monopolise une partie de la bande passante. Avec la TMP, peu importe qu’il y ait cent ou dix mille téléspectateurs, l’émetteur ne voit aucune différence : tous reçoivent le même signal en même temps, comme pour la télévision numérique terrestre (TNT). La TMP et la TNT reposent d’ailleurs sur des normes de diffusion similaires, dérivées de la norme DVB, respectivement DVB-H et DVB-T. Quelques téléphones mobiles, comme le Twin TNT de Neuf, sont d’ailleurs capables de recevoir les programmes de la TNT. Le résultat n’est guère convaincant : si la qualité d’image est belle, en intérieur la petite antenne du mobile capte rarement. Et la batterie se vide en deux heures.

La TMP se différencie de la TNT

De la TNT, la TMP se démarque sur plusieurs points. Elle diffuse les vidéos dans une définition moyenne de 320 x 240 pixels (qVGA), tandis que la TNT diffuse en 640 x 480 pixels (VGA). Reste que le qVGA est suffisant pour la majorité des mobiles : leur écran plafonne généralement à une définition de 320 x 240 pixels, même si les mobiles haut de gamme commencent à s’équiper d’écrans VGA. Défaut pardonnable au vu des avantages de la TMP. Sa principale qualité est de pouvoir être visionnée en déplacement, que ce soit dans le bus ou en voiture (jusqu’à 120 km/h). La TNT, quant à elle, ne peut pas être regardée sur un mobile en mouvement.Autre amélioration : l’autonomie. Pour recevoir les programmes télévisés, l’antenne TMP du téléphone s’allume 1/10 de seconde par seconde. Une durée suffisante pour recevoir une seconde entière de vidéo, stockée dans une mémoire tampon. L’antenne se met ensuite en veille : elle sommeille les 9/10 de seconde restants. Pendant ce temps de repos, la mémoire tampon se vide petit à petit, diffusant les images sur l’écran. Puis l’antenne se réveille : un nouveau cycle commence. Ce procédé de découpage temporel (time slicing) permet d’économiser beaucoup d’énergie. ‘ L’autonomie du mobile est doublée. Elle peut atteindre cinq heures de visionnage en continu ‘, estime Azzedine Boubguira, responsable marketing chez DiBcom, fabricant français de puces TMP.

La TMP étend sa portée

Demeure un problème de taille : la qualité de la réception. Dans les rues, avec un mobile TNT, il suffit de se déplacer de quelques mètres pour perdre la connexion. A l’intérieur, c’est pire, la réception est souvent impossible. La TMP, elle, prévoit un mécanisme de correction d’erreurs (MPE-FEC). Les images numériques sont transmises sous la forme d’une succession de chiffres envoyés par paquets. Lorsque la réception est mauvaise, certains chiffres disparaissent, l’image est incomplète. L’astuce : le mobile reçoit pour chaque image un deuxième paquet de chiffres, une sorte d’empreinte numérique. Elle sert de référence pour combler les trous et éviter l’écran noir.Grâce au système de correction, la TMP étend sa portée, mais pas suffisamment. Les ingénieurs n’ont pas le choix. Ils doivent multiplier les émetteurs pour assurer la couverture totale d’une ville. Exemple en région parisienne : là où trois antennes TNT suffisent, des dizaines d’émetteurs TMP seront nécessaires. Si le calendrier est respecté, la TMP débarquera en France en septembre 2009. D’abord, dans trois ou quatre grosses agglomérations françaises : de 15 à 20 % des foyers français y auront accès. En 2011, 30 % des foyers recevront la TMP. En 2014, le CSA prévoit une couverture de 60 %. Un chiffre optimiste, réalisable uniquement si la TMP connaît un franc succès, ce qui doit encore être confirmé (lire encadré). Reste un dernier problème. Il faudra attendre des années avant que la plupart des mobiles neufs embarquent une puce TMP.Pour la majorité des Français, le rêve d’une télé voyageuse au creux de la poche attendra encore quelques années.

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Nicolas Six