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A qui se fier ?

C’est devenu un réflexe pour la plupart d’entre nous. Avant d’acheter un produit, un petit tour sur un – ou plusieurs – sites de comparaison de…

C’est devenu un réflexe pour la plupart d’entre nous. Avant d’acheter un produit, un petit tour sur un – ou plusieurs – sites de comparaison de prix s’impose. Il suffit même de taper sa référence dans n’importe quel moteur de
recherche pour voir s’afficher tous les comparateurs référençant ledit produit. C’est simple, clair, rapide ; à l’évidence, les comparateurs de prix en ligne ont ajouté de la transparence au commerce, pour le plus grand bénéfice des
consommateurs. Enfin, presque… Une récente enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) nous révèle en effet une version beaucoup moins idyllique des choses. Sur douze sites
étudiés, onze ont fait l’objet de lettres de ‘ rappel de réglementation ‘.En cause : l’imprécision de l’information sur les tarifs (on compare des prix… non comparables ! certains incluant les frais de livraison ou une assurance complémentaire et d’autres non, par exemple) ; et,
surtout, l’absence d’information sur l’existence de liens commerciaux entre les comparateurs et certains sites comparés – lesquels, dans au moins cinq cas, étaient manifestement privilégiés dans la présentation des résultats. Hé oui ! Vous vous
en doutez, les comparateurs de prix ne sont pas des ?”uvres philanthropiques.Et comment gagnent-ils de l’argent ? En insérant des liens commerciaux, ce que tout le monde peut voir, mais aussi, de manière plus cachée, en faisant payer les sites marchands qu’ils référencent. C’est pourquoi les comparateurs
sont loin de présenter l’offre en ligne de manière exhaustive, comme certains le prétendent, quand ils ne privilégient pas carrément leurs meilleurs partenaires. C’est, une fois encore, la rançon de la gratuité sur Internet, qui cache un modèle
économique rarement clair et, surtout, pas toujours éthique, faisant prendre aux internautes consommateurs des vessies pour des lanternes, c’est-à-dire des partenariats commerciaux pour des jugements objectifs. On avait déjà vu le cas avec certains
moteurs de recherche où ceux qui payaient se retrouvaient en tête de liste. Ou encore les sites proposant aux internautes de les rémunérer pour dire du bien d’un produit sur les blogs. Mais alors, à qui se fier ? C’est bien le problème. Comme
le dit un proverbe américain de l’ère numérique : sur Internet, personne ne sait que vous êtes un chien !

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Bernard Montelh