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Votre ordinateur est-il vert ?

Tri sélectif, énergies renouvelables, Grenelle de l’environnement? L’écologie devient une préoccupation majeure de nos concitoyens. Et qu’en est-il dans le domaine de l’informatique ?

Ecologie et informatique font-elles bon ménage ? Compte tenu de l’importance du marché, la question mérite d’être posée. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon l’institut Gartner, 271 millions de PC (de bureau et portables) ont été livrés dans le monde en 2007, soit une croissance de 13,4 % par rapport à 2006.

En France, la révolution informatique est également loin d’être terminée : avec 15,5 millions de foyers équipés en ordinateurs, on arrive à un taux d’équipement de 60 %. A titre de comparaison, en 2001, on en était à 32,3 % (source GfK). Mais c’est le chiffre faramineux de 1,8 milliard de PC vendus dans le monde depuis trente ans, annoncé par la société d’études de marché Computer Industry Almanac, qui interpelle le plus. Et le parc devrait être multiplié par deux d’ici à 2010 !

Vue sous l’angle de l’écologie, cette profusion colossale de matériel informatique pose plusieurs problèmes. D’abord en termes d’énergie consommée, tant pour la fabrication que pour l’utilisation de l’ordinateur : elle provient majoritairement de sources non renouvelables (charbon, pétrole, nucléaire) et polluantes (rejets de CO2 dans l’atmosphère, gestion du combustible irradié). Mais aussi en termes de déchets : si l’on estime à 1 milliard le nombre d’ordinateurs en fonctionnement dans le monde, c’est près de 800 millions de machines déjà parties à la casse. Un volume considérable de matériaux qu’il faut éliminer ou recycler et dont une bonne partie est hautement toxique, pour l’homme et la nature : PVC (polychlorure de vinyle), plomb, mercure, cadmium, béryllium, retardateurs de flamme bromés (BFR), arsenic, chrome hexavalent…

Selon l’EMPA, le laboratoire fédéral suisse d’essai des matériaux et de recherche, 500 millions de micros contiennent 2 872 000 tonnes de plastiques, 718 000 t de plomb, 1 363 t de cadmium, 863 t de chrome et 287 t de mercure !

Un emballement à stopper d’urgence

L’augmentation rapide de la consommation de produits électroniques pose problème. Selon l’Ademe, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, les ménages français produisent environ 1,3 million de tonnes de déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) par an, soit entre 16 et 20 kg par an et par habitant – l’électronique grand public et l’informatique représentant 18 % des déchets. Le flux de DEEE ne totalise que 5 % des ordures ménagères, mais il augmente de 3 à 5 % par an, ce qui correspond à une progression trois fois supérieure (probablement 28 kg par an et par habitant d’ici à 2016) !

Pour endiguer le phénomène, deux directives européennes ont vu le jour. La première, dite directive DEEE, entrée en vigueur en novembre 2006, vise à organiser la collecte et le recyclage des déchets EEE. Elle se fixe des objectifs de collecte, révisables tous les deux ans, avec un premier cap à franchir de 4 kg par an et par habitant.

La deuxième, intitulée directive RoHS (Restriction Of the use of certain Hazardous Substances in electrical and electronic equipment), impose aux constructeurs de réduire les quantités de substances dangereuses dans les EEE. Par exemple, les matériaux utilisés ne doivent pas contenir plus de 0,1 % en poids de plomb, de mercure, de chrome hexavalent, de polybromobiphényles (PBB) et de polybromobiphényléthers (PBDE), et pas plus de 0,01 % en poids de cadmium. Dans ces conditions, pourra-t-on bientôt parler de PC verts ?

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Jérôme Granger et Aurélien Audy
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