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Top 500 : les supercalculateurs d’IBM en tête du hit-parade

Depuis que son superordinateur Deep Blue est venu à bout du champion du monde d’échecs, Garry Kasparov, en 1997, IBM continue d’investir dans l’informatique de hautes performances. Des efforts enfin récompensés par une première place lors de la conférence Supercomputing 2001.

01 Réseaux : En quoi consiste le classement Top 500 ? Surjit Chana : Le Top 500 classe les 500 plus puissants ordinateurs afin d’effectuer des statistiques sur les modèles à hautes performances. Les mesures sont interprétées avec le benchmark Linpack, et le classement est publié, depuis 1993, par Hans Meuer et Erich Strohmaier, de l’université de Mannheim, et par Jack Dongarra, de l’université du Tennessee.01 R. : Où se situe IBM dans ce classement ?S. C. : En tête : 201 des 500 superordinateurs sont d’origine IBM. Sun est 2e (avec 81 supercalculateurs) ; SGI, 3e (avec 63 appareils); Cray, 4e ; HP, 5e ; et Nec, 6e [les résultats sont consultables sur top500.org, NDLR].01 R. : Quelle est la machine d’IBM la plus puissante en France ?S. C. : Selon le Top 500, c’est le supercalculateur du Cines (Centre informatique national de l’enseignement supérieur), à Montpellier. Il est doté de 472 processeurs Power3 à 375 MHz, et classé quarante-cinquième au Top 500.01 R. : Quelle est la stratégie d’IBM sur le clustering ?S. C. : IBM investit dans le développement de logiciels de clustering avancés, et interconnecte des technologies qui ont démarré il y a plus de dix ans, dans le cadre du programme du superordinateur SP. Le logiciel de clustering, nommé PSSP, offre de nombreuses fonctionnalités en matière d’administration de systèmes, de monitoring, de haute disponibilité et de gestion des tâches. IBM a étendu le périmètre de PSSP au-delà du programme SP afin de couvrir les clusters de serveurs standards. IBM a aussi fait une incursion significative dans les clusters sous Linux sur plate-forme Intel. Plusieurs systèmes de plus de 500 n?”uds ont ainsi été installés. IBM investit aussi pour porter les fonctionnalités de PSSP sous Linux, tout comme nous contribuons à fournir des fonctionnalités à valeur ajoutée à la communauté Open Source, via, notamment, le Linux Technology Center. Beaucoup de nos clients choisissent de déployer des clusters Linux pour leurs besoins de hautes performances. Lorsque les caractéristiques de charge sont appropriées au clustering, Linux offre une capacité d’évolution intéressante et un bon rapport prix-performances. Deux secteurs d’activité ont montré un fort intérêt pour les clusters Linux. Il s’agit de l’industrie pétrolière et des sciences de la vie.01 R. : Pensez-vous que le processeur Itanium, notamment avec l’accord récent entre Compaq et Intel, puisse devenir un concurrent sérieux sur le marché HPC (High performance computing) ?S. C. : L’architecture IA64 avec Linux jouera un rôle important sur le marché HPC. IBM veut développer des clusters Linux basés sur cette technologie, et l’Itanium n’est pas un concurrent. Nous avons déjà le mieux placé en matière de clusters Linux, à la 30e position au Top 500. Et, concernant l’accord récent entre Compaq et Intel, IBM y voit une opportunité de satisfaire les besoins en hautes performances des clients Alpha de Compaq en leur proposant des systèmes IBM à base de Power3 ou Power4.01 R. : Quels secteurs d’activité le HPC concerne-t-il ?S. C. : Nous sommes présents sur les marchés scientifiques et commerciaux. Le HPC ne concerne pas uniquement les universités et les laboratoires nationaux. Plus de 70 % des superordinateurs IBM sont vendus pour le commercial, dans toutes les industries.01 R. : Quels sont les avantages concurrentiels d’IBM sur le marché HPC ?S. C. : Nos avantages vont de la présence d’équipes techniques et scientifiques aux services de consulting, en passant par de nombreuses ressources techniques (benchmarks ou séminaires). Mais IBM possède aussi la faculté de s’engager dans un processus de réflexion avec les clients sur le long terme. Notre groupe de recherche est en avance dans le développement des technologies qui seront mises en ?”uvre dans les systèmes HPC de demain, comme les microprocesseurs utilisant la technique cuivre et silicium sur isolant.01 R. : Que fait IBM en R&D, pour maintenir sa place de leader dans le monde HPC ?S. C. : Nous ne dévoilons pas nos investissements en R&D dans ce domaine. Mais nous investissons assez pour augmenter notre actuel leadership. Nos développements autour du Power4 et de Blue Gene sont des exemples de notre engagement sur ce marché. IBM se soucie du marché HPC parce que les besoins des clients nous forcent à repousser les limites, et que beaucoup des inventions faites pour eux sont, par la suite, déclinées à plus grande échelle. De plus, pouvoir répondre aux demandes HPC nous confère une certaine crédibilité pour concourir sur d’autres secteurs. Avoir l’image d’une société qui comprend et qui peut résoudre de grands challenges techniques est un bien dont la valeur est incommensurable.01 R. : Quel est l’avenir de la division HPC d’IBM ?S. C. : IBM désire être dans une position de leader et investit aujourd’hui pour répondre présent aux futurs besoins de nos clients HPC. Il en va ainsi de notre projet Blue Gene, qui développe une puissance de 1 petaflop/s. Ce projet n’est pas uniquement utile à la recherche scientifique commela modélisation de la configuration des protéines humaines. Il nous permet aussi de progresser en matière d’architecture cellulaire (systèmes massivement parallèles construits autour d’unités remplaçables intégrant processeurs, mémoire et système de communication) et en matière de systèmes capables d’exploiter de tels supercalculateurs. Cela nous aide aussi à repenser le design des processeurs et la programmation parallèle. Nous assurons notre position dans ce secteur avec un autre investissement majeur, le projet eLiza, dont l’objectif est de mettre au point les ordinateurs de demain, aptes à s’administrer eux-mêmes.

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Nicolas Belot