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Quand les cadres internautes font rimer rentrée et mobilité

Changer de job, relancer sa carrière, grimper dans la hiérarchie… Autant de préoccupations qui tourmentent les cadres. Passage en revue de l’état d’esprit de ces salariés-internautes.

Près de quatre cadres sur cinq (78 %) sont satisfaits de leur situation professionnelle actuelle. C’est ce que révèle une étude Ipsos menée au printemps 2001 sur un panel représentatif de cadres internautes du secteur privé. Une donnée qui rassurera peut-être provisoirement les DRH. Même si le portrait-robot du mécontent peut ressembler à celui de certains futurs hauts potentiels. “ Le pourcentage d’insatisfaits est bien supérieur chez ceux qui gagnent moins de 22 870 euros (150 000 francs) annuels, travaillent dans le secteur de la grande consommation et sont âgés de 25 à 39 ans“, constate Hélène Genin, directrice marketing du site Cadresonline, qui a commandé l’enquête. Mais satisfaction ne signifie pas forcément fidélité. Car 68 % des cadres sondés déclarent avoir l’intention de changer d’entreprise dans leur future carrière professionnelle.

Salariés sur le départ

Parmi eux, 39 % pensent le faire dès que possible ou dans les six prochains mois, et 15 % dans les douze mois. “ Le salaire n’est pas un argument pour changer de job, confie Didier Bonnefoy, directeur général du cabinet de chasse de têtes Futurestep. Au contraire, une offre de salaire trop élevée peut même en effrayer certains, en laissant supposer que la feuille de paye est à la hauteur de la difficulté de la tâche“. Et les cadres-internautes interrogés par Ipsos d’établir une hiérarchie des motivations qui les amèneraient à quitter leur employeur : l’obtention d’un travail plus intéressant, le sentiment d’avoir fait le tour de son poste actuel, l’absence de plaisir dans son activité et, enfin, le souhait d’une meilleure rémunération. “ Les jeunes diplômés choisissent les mieux-disants en terme de salaire, tandis que les expérimentés sont effectivement plus sensibles à leur épanouissement au sein de l’entreprise, note Pierre Hurstel, directeur de la stratégie RH de Cap Gemini Ernst & Young. De plus en plus, le postulant se comporte comme un consommateur. Il en veut pour son travail “. À titre indicatif, ce cabinet reçoit vingt mille candidatures spontanées chaque année.Mais quels sont les critères retenus par les cadres pour évaluer un employeur potentiel ? Parmi les principaux éléments mentionnés dans l’enquête de Cadresonline, on trouve la confiance dans son supérieur hiérarchique, le fait de travailler dans une entreprise qui valorise son capital humain, la possibilité de progresser dans la hiérarchie et l’autonomie dans son travail. Et comme raisons considérées comme peu motivantes, ils citent la possibilité d’être intéressé aux résultats de l’entreprise sous forme de stock-options et le fait de travailler dans une entreprise très connue.

Des candidats confiants

Des candidats nous interrogent même sur les formations proposées par l’entreprise. Idem au sujet de l’éventuel accompagnement par un coach“, complète Didier Burgaud, consultant spécialisé dans le recrutement au sein du cabinet Hewitt Associates. Des questions inenvisageables il y a seulement quelques années. Même si les entreprises continuent à dépenser plus d’argent pour attirer les talents que pour les conserver. “ Le refrain est connu : on rejoint une marque mais on quitte un manager “, rappelle Maurice Rozet, président du cabinet de recrutement Alexander Hughes International. “Néanmoins, on constate que les métiers techniques récompensent plus que d’autres la fidélité par des promotions hiérarchiques. C’est moins le cas chez les commerciaux ou dans la distribution.” Et malgré les annonces récentes de licenciements massifs dans le secteur industriel, le moral est encore bon. La preuve : 90 % des cadres-internautes sont très ou assez optimistes concernant leur avenir professionnel, et 32 % pensent que le marché de l’emploi va continuer de croître fortement. Ils ne sont que 12 % à être convaincus qu’il va se dégrader. Ces actifs font les yeux doux aux petites structures, puisque pour 28 % d’entre eux, la société idéale emploie cent à mille salariés, et 17 % lorgnent sur celles qui ont entre vingt et cent collaborateurs. Signe des temps, les start-up n’attirent plus que 4 % des cadres sondés. Ce serait donc cela la nouvelle économie ?

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Nicolas Arpagian