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Pyrène, l’humanoïde surpuissant du CNRS

Le Centre national de la recherche scientifique se dote d’un nouveau robot présenté aujourd’hui à Toulouse. Il aura pour mission de porter des charges à bout de bras et de monter des escaliers avec le plus d’autonomie possible.

Garder l’équilibre, une prouesse encore difficile pour les robots humanoïdes qui se tiennent sur deux jambes. L’équipe Gepetto du LAAS (Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes) au CNRS compte bien faire progresser ce domaine grâce à une toute nouvelle machine présentée à Toulouse ce jeudi 9 février : Pyrène, 1,75 m, 95 kilos, 32 degrés de liberté. Conçue par la société espagnole PAL ROBOTICS spécialement pour nos chercheurs, elle vient remplacer le robot HRP-2 utilisé depuis 10 ans pour développer des algorithmes de locomotion.

Vers des humanoïdes plus dynamiques et plus autonomes

L’objectif du CNRS ? La locomotion généralisée. C’est-à-dire que Pyrène parvienne à bouger en s’aidant de ses mains. Il s’agira, par exemple, de lui faire monter les escaliers en posant ses bras sur la rampe, ou encore qu’il fixe des vis en prenant appui sur un mur. Comme un humain pour éviter la chute. Pour cela, Pyrène a été doté de capteurs de couple au niveau de ses actionneurs afin de mieux percevoir sa force, sentir si un objet glisse de ses mains ou s’il rencontre quelqu’un sur son chemin.

Une des mains de Pyrene.
© LAAS-CNRS – Une des mains de Pyrene.

Deuxième caractéristique, il est beaucoup plus puissant que son prédécesseur HRP-2 grâce à une technologie de batterie au lithium différente. Son système pourra supporter de très grandes quantités de courant électrique. Indispensable pour arriver à monter des marches et se mouvoir sur un terrain accidenté. Il devrait aussi pouvoir porter à bout de bras des charges de 6 kilos maximum.

Objectif : la cobotique

Alors, nos chercheurs sont-ils en passe de pouvoir rivaliser avec Boston Dynamics  et son robot Atlas, star de Youtube ? Pas sûr pour Olivier Stasse, directeur de recherche à Toulouse au LAAS. « Les robots très fluides de Boston Dynamics sont époustouflants mais on ignore leur état de robustesse et s’ils sont capables de reproduire plusieurs fois les mêmes actions », met en garde le scientifique. Ajoutons que les bipèdes de Boston Dynamics fonctionnent avec de l’énergie hydraulique, ce qui leur donne une puissance phénoménale mais qui présente des risques dans le cadre d’un environnement humain.

Voir le robot Atlas de Boston Dynamics qui évolue dans la neige :

Les recherches menées sur Pyrène intéressent en premier lieu la robotique industrielle et, plus particulièrement, la cobotique (collaboration homme-robot). Airbus attend ainsi à long terme de nouvelles applications permettant de faire évoluer des robots de la façon la plus autonome possible, de leur confier des tâches complexes comme visser un clou ou percer un trou, le tout dans un environnement sur plusieurs niveaux et avec des obstacles. Et bien entendu, sans aucun risque pour l’homme.

Il faudra encore quelques années pour que les humanoïdes atteignent ce niveau de dynamisme et d’interaction avec leur environnement. L’aventure ne fait que commencer pour Pyrène.

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Amélie Charnay