Paris prêt à raccrocher au nez de l'UMTS
Premier test pour la charte sur les antennes-relais signée par les élus de la Capitale. Pour passer à la 3G, les opérateurs doivent déployer de nouveaux sites, mais devront faire face à des mairies d'arrondissement qui demandent des comptes.
Longtemps promise, déjà bien en retard, la téléphonie mobile de troisième génération va commencer à montrer le bout de son nez au cours des prochains mois dans les grandes agglomérations françaises. Mais l'accueil pourrait être glacial.
A Paris comme dans de nombreuses villes de provinces, les riverains
inquiets des rayonnements liés aux équipements de communication muliplient les opérations de blocage, s'opposant sur le terrain à l'installation de nouvelles antennes.Dans la Capitale, l'opposition prend aussi une forme administrative. Les associations de défense de l'environnement font ainsi pression sur les mairies d'arrondissement pour accentuer la surveillance des opérateurs. Jusqu'à empêcher,
dans certains cas, l'installation de nouvelles stations.La ville se veut pourtant un modèle de concertation dans l'Hexagone. Le 20 mars 2003, elle signait un accord avec SFR, Orange et Bouygues Telecom créant une
Charte de bonne conduite. Celle-ci devait garantir une bonne information sur les implantations d'antennes, réduire les nuisances visuelles et éviter que les Parisiens soient soumis à
des niveaux d'exposition trop élevés. La limite a été fixée à 2 volts par mètre (V/m) en moyenne sur 24 heures.Un an après, les signataires de la Charte s'en disent satisfaits. La concertation entre citoyens et opérateurs, quasi inexistante auparavant, commence à se mettre en place. Les limites des niveaux d'exposition sont globalement
respectées, comme le montre un premier lot de mesures réalisées à Paris et présentées lors d'une récente réunion de concertation entre habitants et opérateurs.Sur 1052 évaluations réalisées, 976 d'entre elles, soit 93 % des mesures, étaient inférieures à 0,5 V/m. Seules 19 étaient supérieures à 1 V/m, le seuil que les associations voudraient voir imposer aux
opérateurs.Tout est pourtant loin d'être parfait. Le maximum fixé par la charte parisienne, un taux d'exposition moyen de 2 V/m sur 24 heures, a ainsi été dépassé en deux endroits, dont un relais Orange dans le XIIe
arrondissement. Ces dérapages auraient toutefois été immédiatement corrigés.