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Microsoft veut noyer vos données… en pleine mer

Microsoft travaille sur de nouveaux data centers destinés à être plongés dans les profondeurs.

Souvent érigés au beau milieu d’un no man’s land, les data centers pourraient bientôt plonger dans les océans. Le New York Times rapporte que Microsoft vient de conclure avec succès la première phase d’une expérimentation allant dans ce sens. Durant plus de trois mois, une capsule contenant un ensemble de serveurs a été immergée à une dizaine de mètres de fond, près des côtes californiennes.

Mis en place en 2014, le Project Natick a pour but de placer sous les eaux les millions de machines qui alimentent le cloud. Pour Microsoft, l’enjeu est triple.

Microsoft

Pour fonctionner correctement, les d’ordinateurs regroupés dans les infrastructures actuelles ont besoin d’être refroidis. Pour cela, les géants du stockage de données dépensent des millions de dollars en climatisation. Plonger ces infrastructures permettrait d’éviter la chauffe, et ce à moindre coût. Si l’idée d’un refroidissement à eau pour un data center n’est pas nouvelle, enfouir totalement ce dernier sous la surface est techniquement bien plus ambitieux.

Par ailleurs, les centres de données sont fréquemment installés dans des zones très isolées et donc éloignées des populations. Pour l’internaute, cela peut se traduire par des temps de latence parfois importants. Sur son site, Microsoft précise que 50% des populations vivent près des océans. Placer les serveurs près des côtes permettrait donc de raccourcir le chemin à parcourir par les données et donc d’améliorer la qualité du service. 

Enfin, Microsoft souhaite un jour utiliser la force des marées pour produire l’énergie nécessaire au fonctionnement des machines. Un objectif plus lointain mais qui pourrait là encore garantir des économies financières majeures.

Microsoft – L’équipe du Project Natick

Selon l’entreprise, les premiers tests sont concluants. Aucune fuite n’a été constatée et les équipements ont fonctionné correctement. Il reste cependant plusieurs étapes avant de pouvoir déployer le système à grande échelle. En cas de dysfonctionnement, impossible d’envoyer un technicien sur place. Comme le rappelle le New York Times, l’enjeu est donc de mettre au point des serveurs suffisamment robustes pour ne pas nécessiter de maintenance durant des périodes pouvant atteindre cinq ans. 

Par ailleurs, les équipes de Microsoft savent qu’elles sont attendues au tournant sur l’impact de ces conteneurs sur l’environnement. Des tests acoustiques ont été réalisés par l’entreprise. Selon les ingénieurs, le bruit généré serait “noyé par celui des crevettes“. La chaleur dégagée serait également négligeable. Un prochain essai pourrait avoir lieu dans les prochains mois, en Floride ou en Europe.

À lire : Les data centers flottants de Google pourraient juste être des showrooms de luxe

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Raphaël GRABLY