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Microsoft teste discrètement en France une suite bureautique gratuite

Certains constructeurs commercialisent depuis quelques semaines de nouveaux PC avec une version de Works intégrant des bandeaux de publicité.

Le bon vieux modèle de la vente de logiciels en boîte aurait-il vécu ? En tout cas, Microsoft multiplie les initiatives pour tester de nouveaux modes de distribution de ses produits. Lundi 21 avril, la firme de Redmond
annonçait le lancement de
son projet Albany, un pack d’outils bureautiques commercialisé sous forme d’abonnement annuel. Et depuis quelques semaines, il teste
en toute discrétion un autre modèle : la gratuité financée par la publicité.L’éditeur propose en effet aux constructeurs de PC une version gratuite de sa suite bureautique allégée Works (tableur, traitement de textes, base de données). Works SE (pour Sponsorised Edition) n’est pas disponible en
téléchargement, mais directement préinstallé sur les ordinateurs distribués dans le commerce. Sa particularité par rapport à l’édition classique de la suite : elle affiche des bandeaux publicitaires préchargés sur l’ordinateur et se met à jour
automatiquement à chaque connexion Internet.

Testé par Packard Bell

Annoncé en août dernier, ce nouveau mode de distribution est testé dans cinq pays : les Etats-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, la Pologne et la France (selon des informations précisées par Microsoft à Cnet.com). En France, il a
été adopté par Packard Bell. Sur
son site Internet, le constructeur propose portables et desktops équipés de Works SE.‘ Nous avons pris la décision de “préloader” sur nos machines les versions Works 9 et Works SE ‘, confie Laurent Samana directeur marketing de Packard Bell en
France. La première version permet au constructeur de proposer à ses clients la suite bureautique Microsoft Office pendant une période d’évaluation de 60 jours.La seconde répond, elle, à une problématique financière, puisque son intégration est gratuite pour les constructeurs. ‘ Il n’y a aucune incidence pour l’utilisateur. Works 9 et Works SE présentent les
mêmes fonctionnalités ‘,
souligne Laurent Samana. Seule incidence, la présence d’un bandeau publicitaire en bas à gauche de l’interface de Works.

C’est tout bénéfice pour les constructeurs

Cette intrusion de la publicité dans les logiciels ne plaît visiblement pas à tous les utilisateurs. Certains d’entre eux le font savoir sur les forums de Microsoft : ‘ Pourquoi MS Works SE est-il
sponsorisé par de la publicité ? J’aimerais pouvoir utiliser pleinement le vieux Works. Je ne veux pas de la publicité (…) Aidez-moi ‘,
se lamente Laurab930.Dans l’opération, les consommateurs n’ont en effet pas grand chose à gagner, dans la mesure où Works est bien souvent livré en standard avec certains ordinateurs. Sauf si les constructeurs répercutent sur le prix de vente de leurs PC
les économies réalisées avec ce Works gratuit. Coté fabricants, en revanche, c’est tout bénéfice. Ceux qui intégraient les versions facturées de Works, réalisent de plus fortes marges. Quant à ceux qui n’avaient pas signé de contrat avec Microsoft,
ils pourraient être désormais séduits et proposer Works SE à leurs clients.Sur l’ordinateur Packard Bell que nous avons pu tester, les utilisateurs ont la possibilité de renoncer à Works SE, s’ils ne désirent pas de publicité. Une interface les invite alors à se connecter au site Web de Microsoft pour
obtenir Works 9 au prix de 46 euros. Mais selon le constructeur, les utilisateurs ont la possibilité de désactiver les bandeaux publicitaires tout en continuant de bénéficier du logiciel…Pour ceux désirant garder la bannière de publicité, force est de constater qu’elle n’est guère intrusive. D’autant que les publicités ne concernent pour le moment que des produits Microsoft ou Packard Bell. ‘ Il
ne s’agit pas pour nous de trouver des marges additionnelles en vendant des espaces de publicité à des tiers,
souligne Laurent Samana. Nous ne voulions pas non plus polluer l’utilisateur avec des promotions qui ne soient pas
pertinentes ‘.
Reste à savoir si Microsoft envisagera à l’issu de ce test de commercialiser ces bandeaux. L’éditeur n’a pas été en mesure de répondre à nos questions. Tout comme les autres constructeurs, qui n’ont pas désiré se prononcer sur
Works SE.

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Hélène Puel