Passer au contenu

Méfiez-vous des spywares !

Vos faits et gestes sur Internet peuvent être enregistrés à votre insu par des logiciels espions, les spywares. Ouvrez l’oeil !

Savez-vous que des régies publicitaires collectent régulièrement des infos sur vos habitudes d’internaute ? Que toutes les données provenant de votre micro ?” votre fréquence de surf, les sites visités, la liste de vos favoris, celle de tous les fichiers de votre disque dur, vos habitudes de téléchargement et même votre carnet d’adresses ?” sont soigneusement enregistrées ?
Tout cela n’a qu’un seul but : cerner votre profil de consommateur.Science-fiction ? Pas vraiment : ce scénario façon Big Brother existe bel et bien. Les spywares ou espiogiciels sont de véritables mouchards s’installant parfois à votre insu sur votre PC. Ces logiciels espions, conçus par des régies publicitaires (Aureate, Cometcursor, Gator, Webhancer…) sont intégrés (on pourrait même dire greffés) à de nombreux programmes gratuits ou en démonstration, téléchargeables sur Internet.Pour les éditeurs de ces freewares ou sharewares, c’est une véritable aubaine pour rentabiliser tous leurs produits. D’autant que les logiciels concernés sont généralement parmi les plus téléchargés et les plus populaires.Kazaa (téléchargé 72 millions de fois sur le site américain download.com !), Audiogalaxy, Gozilla ou encore Cute FTP sont des programmes qui intègrent des spywares.

Escouades d’espions

L’intrusion intervient lors de l’installation du logiciel, parfois avec l’accord de l’internaute, mais bien souvent à son insu. Il y aurait actuellement plus de 1 200 logiciels contenant des espions ! Mais ce chiffre, qui varie d’un mois à l’autre, reste difficilement vérifiable.Les logiciels gratuits ne sont pas les uniques porteurs de ces mouchards. Dans le passé, certains éditeurs et constructeurs, tels Microsoft, RealPlayer, Mattel ou Creative Labs ont été épinglés pour avoir introduit dans certains de leurs produits des éléments susceptibles de recueillir des informations personnelles. Depuis, ils ont dû revoir leur copie et ont fait marche arrière.Aujourd’hui, certains spywares peuvent être tout simplement chargés lors de séances de surf et notamment sur les sites pornographiques ou ceux consacrés aux jeux vidéo. Signalons aussi que le spyware est parfois confondu avec le ad-ware, un terme qui désigne un logiciel gratuit intégrant, dans son interface, un bandeau publicitaire. Celui-ci est rafraîchi périodiquement via Internet.Mais pour certaines régies publicitaires, la tentation de cibler les bandeaux publicitaires est bien trop forte, ce qui rend la limite entre spyware et adware de plus en plus floue. Il convient cependant de relativiser le phénomène et de ne pas céder à la panique.L’intrusion de spywares n’est pas dangereuse pour le contenu de votre disque dur ou pour votre matériel, même s’il arrive que certains puissent être à l’origine de dysfonctionnements. Ils ne détruisent aucun fichier, n’introduisent aucun virus et ne modifient pas vos configurations. L’unique but de ces mouchards est de réunir des informations à des fins commerciales. Des millions d’ordinateurs dans le monde sont infectés de spywares sans que ceux-ci génèrent de problèmes.Alors, que faire ? Rien, diront certains, considérant que c’est le prix à payer pour utiliser des logiciels gratuits. Lutter et refuser cet espionnage diront les autres, parlant de véritable atteinte à la vie privée. C’est sur Internet que ces derniers trouveront quelques outils très utiles pour contrer ces intrusions.Le logiciel spécialisé le plus indiqué est sans conteste Ad-aware de l’éditeur Lavasoft. Gratuit, efficace et simple d’utilisation (bien que disponible uniquement en anglais), il permet de se débarrasser efficacement des mouchards installés sur un micro.Une fois téléchargé et installé, il scanne en quelques minutes le disque dur pour identifier les intrus, et peut même être programmé pour réaliser l’opération à chaque démarrage de Windows. Nous avons constaté qu’une première utilisation de Adaware sur un ordinateur qui est souvent connecté à Internet peut isoler plusieurs dizaines, voire centaines de spywares !Une fois ceux-ci débusqués, il ne reste alors plus qu’à les détruire, bien que cette destruction puisse avoir quelques incidences. En effet, l’élimination de ces mouchards peut mettre hors d’état de marche une partie des logiciels parasités.Certains se laisseront débarrasser de leur spyware sans incidences sur leur fonctionnement, d’autres deviendront purement et simplement inutilisables. C’est à prendre ou… à laisser !

Faire la chasse aux mouchards

Enfin, il est possible que Ad-aware se révèle incapable d’éliminer certains spywares essentiels au fonctionnement de quelques programmes. Dans ce cas, il faudra retrouver quel logiciel installé sur votre disque dur cache un mouchard, une opération bien plus difficile. Installer un logiciel anti-espion, en outre, n’est pas une solution infaillible.Ce type de logiciel, en effet, ne fonctionne pas comme un antivirus : il ne peut détecter des intrus qu’en scannant le disque dur. Si vous êtes paranoïaque, couplez l’installation du logiciel avec celle d’un firewall qui peut être une barrière supplémentaire à l’invasion de spywares.Mais quel que soit l’outil de protection choisi, la vigilance reste de rigueur pour tout téléchargement ou même en surfant. En effet, au cours d’une procédure d’installation ou tout simplement en visitant certains sites, un message d’alerte peut vous suggérer d’installer un programme supplémentaireCe type de message propose généralement un module de lecture indispensable pour consulter des pages Web (Flash, Shockwave, etc.). Sauf que dans ce cas précis, il s’agit de Gator, un spyware qui s’installera dans votre micro si vous cliquez sur Oui.Si vous choisissez d’accepter l’installation, vous pouvez sans le savoir hériter d’un logiciel espion. Enfin, sachez qu’il existe sur Internet quelques listes de logiciels qui intègrent des spywares ou qui sont soupçonnés de le faire, bien que ces listes ne soient pas en fait toujours actualisées.Un outil de recherche de logiciels infectés appelé Spychecker est également disponible (en langue anglaise uniquement). Il suffit d’entrer le nom du logiciel dans l’espace réservé à la requête pour obtenir ensuite des informations

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Hervé Cabibbo